Cigarette électronique

Cigarette électronique
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Une cigarette électronique à côté de son étui auto-rechargeant USB

La cigarette électronique ou l'e-cigarette sont les noms génériques désignant des générateurs d'aérosol dont la forme rappelle celle de la cigarette et servant à délivrer à leurs utilisateurs de la vapeur ou « fumée artificielle » aromatisée contenant ou non de la nicotine. D'autres dispositifs du même type existent comme : le cigare électronique et la pipe électronique. Certains utilisateurs emploient le terme vapoter (provenant du terme « vapeur ») au lieu de fumer.

Sommaire

Historique

La paternité de l'invention de la cigarette électronique est un sujet controversé. Le premier dispositif rendu public, destiné à simuler l'utilisation d'une cigarette a été réalisé en 2003 par Hon Lik, un pharmacien chinois qui a déposé en 2005, un brevet auprès de l'OMPI. Toutefois, ce premier dispositif exploite alors la technologie dite « ultra-sonique » totalement distincte de la technologie la plus répandue qui exploite une résistance chauffante. Ce dispositif n'a pas pour but de produire de la fumée, mais seulement de délivrer une vapeur contenant de la nicotine.

Hon Lik s'est ensuite associé à la société « Golden Dragon Holdings » pour commercialiser sa cigarette électronique en Chine en 2004. Dans un second temps, la Golden Dragon Holdings, a changé le nom de l'entreprise en « Ruyan » qui signifie en mandarin, « comme de la fumée ».

Principes généraux

Le principe consiste à créer un dispositif reproduisant les sensations de la cigarette. Cependant, la première technologie « ultra-sonique » est complexe à industrialiser et coûteuse. De nombreux brevets complémentaires ont été déposés dont il est parfois difficile de retrouver la trace[réf. nécessaire] avec notamment, l'emploi d'une résistance chauffante pour simuler la fumée à la place de la vaporisation obtenue par les ultrasons.

Dispositif

L’appareil est constitué d'un petit et long cylindre métallique d'une taille similaire à une véritable cigarette. L’emplacement du filtre contient une cartouche remplaçable, pré-remplie d'un liquide aromatisé dont le principal composant est soit du propylène glycol, du polyéthylène-glycol-400 (abrégé en PEG400)[1] ou de la glycérine végétale. Ce composé principal est additionné d'arômes artificiels ou extraits naturels ainsi qu'une dose optionnelle de nicotine plus ou moins concentrée. Le dosage en nicotine s'approche de ceux que délivre une véritable cigarette, version légère, normale ou forte. Les dosages les plus fréquents vont de 0mg/ml à 24mg/ml.

Lorsque l’utilisateur aspire, le dispositif électromécanique active un atomiseur qui mélange le liquide avec l’air inspiré (une simple résistance avec orifices pour l'air). Ce mélange est propulsé sous forme de vapeur et est inhalé par l’utilisateur. À l'expiration, l’évaporation du glycol donne l’impression visuelle de la véritable fumée produite par une cigarette, tandis qu'une diode lumineuse située à l’extrémité simule une combustion. L’appareil ne simule pas seulement l’acte de fumer mais délivre le mélange vaporisé à la température de 50-60 °C, comparable à celle de la fumée d’une cigarette conventionnelle.

L'aspect esthétique de la cigarette électronique diffère selon les modèles et peut correspondre à la taille d'une simple cigarette jusqu'à à celle d'un cigare voire d'une pipe, tout en déclinant plusieurs coloris. Certains modèles récents tentent de se démarquer de la cigarette, en adoptant des designs innovants.

Solutions

Les solutions, avec ou sans nicotine, sont vendues séparément. Parfois appelées « e-liquide », elles contiennent souvent une certaine quantité d'arômes (des centaines de saveurs sont disponibles). Elles se composent de nicotine dissoute dans du propylène glycol (PG) et / ou de la glycérine végétale (glycérine) ou VG. Tous deux sont des additifs alimentaires courants. Le propylène glycol a été utilisé comme additif chimique de la base aqueuse des inhalateurs et des nébuliseurs pour l'asthme depuis les années 1950, sans effets secondaires graves connus. Le propylène glycol, parce qu'il a la propriété de retenir l'eau, est le composé de choix pour administrer le médicament atomisé. La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis inclut le propylène glycol dans sa liste des substances généralement reconnues comme inoffensives (GRAS). Considérant que le propylène glycol a été largement utilisé depuis de nombreuses années sans effets secondaires graves, la substance peut raisonnablement être vue comme relativement peu nocive.

Les solutions sont disponibles en différentes concentrations de nicotine, ce qui permet à l'utilisateur de choisir la quantité de nicotine qu'il veut absorber, allant d'une absence de nicotine à doses élevées et très élevées (16-18 mg / ml et 24-36 mg / ml), en passant par faibles et moyennes doses (6-8 mg / ml et 10-14 mg / ml, respectivement). Les concentration sont généralement indiquées sur le flacon de liquide ou la cartouche, souvent avec l'abréviation « mg » (au lieu de « mg / ml »)[2].


Certaines variétés imitent les saveurs des cigarettes : tabac régulier, menthol, Marlboro ou Camel (entre autres marques de commerce). D'autres saveurs sont disponibles : fruits, vanille, caramel, café, etc.

Aspects Sanitaires

Du fait de l'absence de combustion et de l'absence des multiples ingrédients du tabac, la cigarette électronique s'apparente aux autres substituts du tabac (gommes, inhalateur et timbres de nicotine).

Une synthèse sur l'efficacité et l'innocuité de la cigarette électronique a été publiée en 2010-2011 dans le Journal of Public Health Policy par Michael Siegel[3] et coll[4], de la Boston University School of Public Health (BUSPH)[5].

  • La cigarette électronique contient peu ou pas de produits chimiques susceptibles de présenter des risques sérieux pour la santé[6].
  • Bien qu'on ne puisse actuellement se prononcer en termes absolus, les données actuelles indiquent que les cigarettes électroniques pourraient être moins nocives que les cigarettes ordinaires et comparables, en termes de toxicité, avec les autres substituts du tabac (timbres, gommes, inhalateurs)[7]
  • Les concentrations de substances cancérogènes sont 1000 fois moins élevées que dans les cigarettes[8].
  • Des données préliminaires indiquent que les cigarettes électroniques pourraient être efficaces contre l'envie de fumer, surtout parce qu'elles simulent l'acte de fumer une véritable cigarette[9].
  • Ce dispositif pourrait se révéler supérieur en efficacité aux autres méthodes d'auto-administration de la nicotine parce que les stimuli associés à l'acte de fumer ont un effet durable contre les symptômes du sevrage[10].

Cependant le dosage de produits inhalés n'est pas stable dans le temps, tendant à diminuer avec le nombre de "bouffées" et obligeant ainsi à tirer plus fort pour une même dose de nicotine[11].

Une étude italienne conduite par le professeur Riccardo Polosa[12], montre un arrêt du tabac ou au moins une diminution de moitié de la consommation de cigarette chez 55% des membres d'une cohorte de 40 fumeurs ne souhaitant pas particulièrement cesser le tabac. Toutefois, concluent les auteurs, le faible effectif de la cohorte nécessite de essais de plus grande ampleur.

Il n'existe pas d'études sur la toxicité à long terme du propylène glycol lorsqu'inhalé par voie pulmonaire. C'est pourquoi les cigarettes électroniques à base de glycérine végétale sont proposées comme alternatives contenant peu ou pas de propylène glycol. Les liquides à base de glycérine végétale restent toutefois décriés sur les forums de consommateurs. Plusieurs voix s'insurgent contre ce qu'ils décrivent comme "un argument marketing" suite à la désinformation de nombreux blogs faite sur le propylène glycol, ou sont volontairement confondus propylène glycol (non toxique) et éthylène glycol (toxique). Les forums de consommateurs dénoncent le fait que le glycérol à une faible température de décomposition (150°) produisant une fumée toxique appelée acroléine.[réf. nécessaire]

Statut légal

Selon une étude parue en mars 2007 et publiée par l'Agence autrichienne de santé et sécurité alimentaire[13], ce type de générateur d'aérosol correspondrait à un appareil médical de classe IIa (voire IIb), et sa commercialisation nécessite un marquage CE approprié, voire une autorisation de vente telle que stipulée par la législation pharmaceutique ou sur les appareils médicaux.

Les autorités américaines, belges, canadiennes[14], néerlandaises[15], hongroises et turques[16] ont rendu des avis similaires. Il est interdit en Australie, la nicotine y étant classée comme poison, même si la vente de cigarettes contenant du tabac y reste autorisée.

L'Office Français de Prévention du Tabagisme "rappelle que ces produits, regroupés sous le terme de cigarette électronique, ne sont pas des dispositifs médicaux ni des médicaments selon l'Afssaps"[17] et que ces produits ne doivent donc pas être considérés comme des médicaments ou procédés médicamenteux ; dans un avis du 30 mai 2011, l'Afssaps recommande,bien qu'à ce jour, aucun effet indésirable ou cas d’intoxication en lien avec les cigarettes électroniques n’a été rapporté, de ne pas utiliser la cigarette électronique[18]. En réponse à quoi un groupement de consommateurs a déclaré dans un communiqué : "Nous prenons note que l’AFSSAPS ne recommande pas l’utilisation de la cigarette électronique, mais continuerons, pour notre part, à penser que, pour un fumeur elle reste préférable à celle de la cigarette tabagique. Car si l’innocuité de la première n’a pas été démontrée, la toxicité mortelle de la seconde a en revanche été douloureusement constatée ces dernières décennies."[19]

Aux États-Unis, en juillet 2009, la Food and Drug Administration avait tenté d'interdire l'importation de cigarettes électroniques et lancé un sévère avertissement[20] à leur encontre, arguant de ce qu'on y trouvait des traces de contaminants spécifiques au tabac, y compris certains agents cancérigènes (TSNA). Toutefois, le procès entre deux des principaux importateurs et la FDA pour déterminer s'il est du domaine de compétences de cette dernière de bannir de tels produits[21] s'est achevé en janvier 2010. Le juge américain Richard Leon a déclaré que la FDA n'avait pas le pouvoir de réglementer les cigarettes électroniques et a ordonné le déblocage des cigarettes électroniques retenues depuis fin 2008 par la douane sur demande de la US Food and Drug Administration[22].

Ce produit reste cependant en vente libre dans de nombreux autres pays, sous réserve d'évaluation ultérieure par les autorités.

En septembre 2011, un groupe de réflexion lié au gouvernement anglais déclare "Essayez la cigarette électronique" et l'envisage comme une alternative au tabac afin de lutter contre les riques liés au tabagisme[23][24].

En Suisse, la cigarette électronique peut être vendue uniquement sans nicotine dans les cartouches et liquides de recharge. Elle y est considérée comme "forme de tabac" et est donc soumise à la taxe fédérale sur l'importation du tabac et de la bière.

De nombreuses associations anti-tabac (American Cancer Society, American Heart Association, American Lung Association, Campaign for Tobacco-Free Kids, American Legacy Foundation, and Action on Smoking and Health, pour donner quelques exemples Nord-Américains) ont exigé le retrait du marché des cigarettes électroniques[réf. nécessaire].

Voir aussi

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Notes et références

  1. voir http://www.sciencelab.com/xMSDS-Polyethylene_glycol_400-9926620
  2. Health New Zealand, « The Ruyan e-cigarette; Technical Information Sheet] », Health New Zealand, 2007-10-17. Consulté le 2008-03-31
  3. Siegel se spécialise dans la lutte contre le tabagisme et déclare qu'il n'a aucun conflit d'intérêt avec les producteurs de cigarettes électroniques.
  4. Cahn Z, Siegel M, « Electronic cigarettes as a harm reduction strategy for tobacco control: A step forward or a repeat of past mistakes? », dans J Public Health Policy, vol. 32, no 1, février 2011, p. 16–31 [lien PMID, lien DOI] 
  5. Evidence Suggests E-Cigs Safer Than Cigarettes, Researcher Claims The Insider. Boston University School of Public Health. 16 Décembre 2010
  6. « Few, if any, chemicals at levels detected in electronic cigarettes raise serious health concerns »
  7. « Although the existing research does not warrant a conclusion that electronic cigarettes are safe in absolute terms and further clinical studies are needed to comprehensively assess the safety of electronic cigarettes, a preponderance of the available evidence shows them to be much safer than tobacco cigarettes and comparable in toxicity to conventional nicotine replacement products. »
  8. « carcinogen levels in electronic cigarettes are up to 1,000 times lower than in tobacco cigarettes. »
  9. « The report also reviews preliminary evidence that electronic cigarettes can be effective in suppressing the urge to smoke, largely because they simulate the act of smoking a real cigarette. »
  10. « E-cigarettes might also offer an advantage over traditional nicotine delivery devices, the authors argue, because smoking-related stimuli alone have been found capable of suppressing tobacco abstinence symptoms for long periods of time. »
  11. Trtchounian A, Williams M, Talbot P, Conventional and electronic cigarettes (e-cigarettes) have different smoking characteristics, Nicotine Tob Res, 2010;12:905-912
  12. http://www.categoriagroup.com/UK/download.asp?file=doc/1st_Convention_CATEGORIA_e-cig_POLOSA.pdf
  13. AGES, Gutachten des Abgrenzungsbeirates gem. § 49a AMG zu Nikotininhalatoren, insbesondere elektrisch betriebene, bzw. analoge Produkte (z.B. RUYAN) [1](de)[PDF]
  14. Communiqué de Santé Canada, 27 mars 2009.
  15. Ministère de la Santé néerlandais, « "Health minister seeks European consensus on e-cigarette" », 28 janvier 2008. Consulté le 19 avril 2008
  16. Turkish Daily news, « "Electronic cigarettes go up in deep smoke" », 3 janvier 2008. Consulté le 19 avril 2008
  17. Office Français de Prévention du Tabagisme, « [http://www.ofta-asso.fr/index.php/component/content/article/3-newsflash/638-article-de-base-muet "La cigarette électronique n'est pas une méthode validée de l'arrêt du tabac !"] », 25 Février 2010. Consulté le 04 Mars 2010
  18. [2]
  19. [3]
  20. Food and Drug Administration, « "FDA and Public Health Experts Warn About Electronic Cigarettes" », juillet 2009. Consulté le 14 août 2009
  21. Sotera Inc. v/ FDA, CA No.09-cv-0771 (D.D.C).
  22. CBS, « "Judge FDA Can't Ban Electronic Cigarettes" », 15 Janvier 2010. Consulté le 15 Janvier 2010
  23. the guardian, « "Try smokeless nicotine cigarettes, says government" », 18 Septembre 2011. Consulté le 18 Septembre 2011
  24. fprum-ecigarette, « "Le gouvernement Anglais déclare : Essayez les cigarettes électroniques" », 18 Septembre 2011. Consulté le 18 Septembre 2011

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Cigarette électronique de Wikipédia en français (auteurs)

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