Christian Garve

Christian Garve
Christian Garve
Philosophe Occidental
Époque Moderne
Portrait de Anton Graff.
Portrait de Anton Graff.

Naissance 1712, Breslau
Décès 1798, Breslau
École/tradition Auklärung

Christian Garve, le 7 janvier 1712 à Breslau il est mort le 1er décembre 1798, est un philosophe allemand.

Garve compte parmi les plus connus, avec Kant et Mendelssohn des Lumières allemandes.

Garve étudia la théologie, puis les langues et les mathématiques à Francfort-sur-l'Oder et à Halle. Il alla suivre, à Leipzig, les cours de Gellert chez lequel il demeura, et y devint professeur de philosophie. Sa santé layant forcé de renoncer à toutes fonctions, il retourna à Breslau, il devint membre de la loge maçonnique « Friedrich zum goldenen Zepter ».

Sa réputation de philosophe était très répandue ; Frédéric II voulut le voir, et cest sur ses conseils quil entreprit la traduction avec commentaires du De Officiis. Il professait pour le roi une admiration enthousiaste.

Le style des écrits de Garve, plus pratiques que profonds, est clair et harmonieux. Son Abhandlung über die menschlichen Pfichten (Traité des devoirs de lhomme ; Breslau, 1783), traduit de Cicéron, eut un succès extraordinaire, auquel la faveur de Frédéric II ne fut pas étrangère. Ses autres livres sont pour la plupart des traductions, soit du latin ou du grec, soit de langlais, et des essais de morale. Les principaux de ces derniers ont formé les deux recueils de dissertations Sammlung einiger Abhandlungen (Collection de quelques papiers ; Leipzig, 1779, 2 vol.) et Versuche über verschiedene Gegenstände aus der Moral (Essais sur divers sujets de morale, 1792 dautres ont paru séparément.

On cite de Garve un Rezension von Kants Kritik der reinen Vernunft (Examen critique de la raison pure de Kant Göttingen, 1782), lun des premiers travaux dexposition et dinterprétation de la philosophie kantienne, mais dune insuffisance notoire. On trouve plus dintérêt historique ou littéraire dans ses Fragmente zur Schilderung des Geistes, des Charakters und der Regierung Friedrichs des Zweiten (Fragments visant la description de lesprit, du caractère et du gouvernement de Frédéric II ; Breslau, 1798 et dans ses divers recueils de Lettres (Vertraute Briefe an eine Freundin; Leipzig, 1801 ; Briefe an Weiße und einige andere Freunde ; Breslau, 1803 Briefwechsel zwischen Garve und G.-J. Zollikofer, Ibid., 1804).

Garve a résumé ainsi les principaux caractères de la philosophie morale parus dans le Traité des devoirs publié par Cicéron en 44 av. J.-C. :

« Lorsque lauteur nexamine pas la nature morale de lhomme en général, mais quil explique seulement les devoirs que lui impose la société, on saperçoit quil a parfaitement compris la philosophie de son maître ; il lexpose avec la plus grande clarté, et, nous nen doutons pas, il la enrichie de ses propres découvertes. Mais, dans les recherches purement théoriques, dans le développement des notions abstraites, lorsquil est question de découvrir les parties simples de certaines qualités morales ou de résoudre certaines difficultés qui se présentent, Cicéron ne réussit pas à être clair lorsquil copie ; et, quand il vole de ses propres ailes, ses idées ne pénètrent pas bien avant, mais restent attachées à la superficie. Parle-t-il de la nature de la bienfaisance, du décorum, et des règles du bon ton, de la société et de la manière de sy conduire, des moyens de se faire aimer et respecter ? Il est instructif par sa clarté et sa précision, il est intéressant par la vérité de ce quil dit, et même par les idées nouvelles quon croit y apercevoir. Mais les doctrines de la vertu parfaite et imparfaite, du double décorum et du bon ordre, la démonstration de la proposition qui dit que la vertu sociale est la première de toutes les vertus, démonstration fondée sur lidée de la sagesse, et surtout la théorie des collisions, qui remplit tout le troisième livre, ne sont ni si clairement exprimées ni si bien développées. La situation politique dans laquelle Cicéron se trouvait, et qui, jusquà un certain point, ressemblait à celle avaient été placés les plus anciens philosophes de la Grèce, donne un caractère particulier à sa morale. Les individus quelle a en vue sont presque toujours les hommes de la haute classe, destinés à prendre part à ladministration de lÉtat. Sa morale descend-elle à une autre classe ? Cest tout au plus celle des hommes qui soccupent de linstruction et des sciences. Les autres classes de la société y trouvent, il est vrai, les préceptes généraux de la vertu qui sont communs à tous les hommes, parce quils ont tous la même nature ; mais elles y chercheraient en vain lapplication de ces règles aux circonstances elles sont placées ; en revanche, elles y liront beaucoup de préceptes dont elles nauront jamais occasion de faire usage.

Chose singulière ! Tandis que les constitutions des anciennes républiques abaissaient lorgueil politique, en faisant dépendre la grandeur de la faveur populaire, les préjugés du monde ancien nourrissaient lorgueil philosophique en naccordant le privilège de linstruction quaux hommes que leur naissance ou leur fortune destinaient à gouverner leurs semblables. Cest par une suite de cette manière de voir que les préceptes moraux de Cicéron dégénèrent si souvent en maximes de politique. Ainsi, lorsquil prescrit des bornes à la curiosité, cest afin quelle nempêche pas de se livrer aux affaires politiques ; ainsi il recommande avant tout cette espèce de justice quexercent les administrateurs par leur impartialité et leur désintéressement ; et il blâme surtout les injustices qui sont commises par ceux qui se trouvent à la tête des armées et des gouvernements. Cest pour la même raison quil sétend si longuement sur les moyens de se rendre agréable au peuple, sur léloquence, comme trayant le chemin des honneurs, sur les droits de la guerre ; cest pour cela que lamour du peuple et lhonneur lui paraissent des choses de la plus haute utilité, cest pour cela que ses exemples sont tous tirés de lhistoire politique.
Enfin cette manière de voir est la cause de la grande inégalité qui se trouve dans le développement que Cicéron donne aux différentes espèces de devoirs. Ceux par lesquels lhomme perfectionne sa nature morale ou son état extérieur ne sont que brièvement indiqués. La vie domestique nest prise en considération quautant quelle forme le passage à la vie civile et quelle sert de base à la vie sociale. Les devoirs de la religion sont entièrement passés sous silence. Les rapports seuls que présente la société civile sont regardés comme importants : quelques-uns sont traités avec un détail qui appartient plutôt à la science politique. »

Édition

  • Gesammelte Werke, Éd. K. Wölfel, 15 vols., 1985-

Bibliographie

  • Norbert Waszek, "La 'tendance à la sociabilité' (Trieb der Geselligkeit) chez Christian Garve". - In: Trieb: tendance, instinct, pulsion, éd. par Myriam Bienenstock, Paris, PUF, 2002, pp. 71-85. ISBN: 2-13-052481-8.
  • Norbert Waszek, "Philosophie populairePopularphilosophie". - In: Dictionnaire du monde germanique, éd. par Elisabeth Décultot, Michel Espagne et Jacques Le Rider. Paris, Bayard, 2007, ISBN 978-2-227-47652-3, p. 852 s.

Source

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 858

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Christian Garve de Wikipédia en français (auteurs)

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