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Choc pétrolier
Le vocable de choc pétrolier fait référence aux conséquences sur l'économie globale d'une modification brutale de l'offre de pétrole, combinant hausse du prix et baisse de la production. On parle de "premier choc pétrolier" pour identifier l'augmentation massive des prix pratiquée par le cartel pétrolier de l'OPEP pour compenser les effets de l'effondrement du dollar qui a suivi son détachement de toute référence à l'or et son flottement au début des années 1970. La guerre avec Israël a été le prétexte à une augmentation massive des prix et à un contingentement de la production. Cette hausse a aggravé de façon sensible les effets du ralentissement conjoncturel mondial qui avait commencé à cette période. On parle de "second choc pétrolier" pour qualifier le second cycle de hausses qui a eu lieu en 1979, cette fois ci sans prétexte politique ou conjoncturel. Dans la première partie de l'année 2008 on constate également une envolée-surprise des prix du pétrole, le baril passant à plus de 150 dollars, mais cette hausse ne fut pas le fruit de décisions politiques. Le choc fut brutal et provoqua de nombreuses conséquences. Avant que les prix baissent soudain aussi vite qu'ils avaient monté. On a parlé à l'époque d'un troisième choc pétrolier. Un épisode du même genre mais moins brutal s'était produit à la fin des années 2000. La dépendance de l'économie mondiale vis à vis du pétrole laisse craindre la répétition d'épisodes du même type, même si la récession en cours en réduit le risque momentanément.
Sommaire
Le premier choc pétrolier
Article détaillé : Premier choc pétrolier.La situation économique générale avant les hausses
Les décisions des cartels pétroliers
Les effets de la hausse radicale des prix pétroliers
1973, 1979, 2008. Nous continuons à produire les mêmes automobiles avec les mêmes moteurs thermiques qui fonctionnent à l'essence ou au gazole.
Le second choc pétrolier
Article détaillé : Deuxième choc pétrolier.Le troisième choc pétrolier
Article détaillé : Troisième choc pétrolier.Croissance durable et rareté du pétrole
Description économique du phénomène
Toute variation brutale ne provoque pas nécessairement un choc : il faut que cette variation oblige les agents économiques à prendre des mesures immédiates, qui auront un impact sensible sur d'autres opérateurs et les forceront, à leur tour, à prendre d'autres décisions cruciales, qui en entraîneront d'autres à leur tour, etc. L'inélasticité de la demande de pétrole à court terme favorise cependant les chocs.
Ainsi, dans les pays importateurs, une forte hausse du prix du pétrole augmente les coûts de production de certaines entreprises, hausse à laquelle elles répondent si possible par une baisse de consommation, par une hausse de leurs prix de vente, ou en dernier lieu par des réductions d'activité et d'emploi. Tout cela se répercute dans toute l'économie, et au passage, certains opérateurs se retrouvent en difficulté, amplifiant les problèmes. À terme, l'économie retrouve un nouvel état d'équilibre, où la consommation de pétrole est inférieure.
À l'inverse, dans ces pays, une forte baisse des prix de même ampleur se traduit uniquement par une baisse des prix de revient, une hausse des profits, et éventuellement une hausse de l'activité et de l'emploi. Tout cela se fait à la satisfaction générale et s'étale dans le temps, ce qui ne provoque pas de choc. Mais les pays exportateurs subissent, eux, un choc (contre-choc pétrolier) qui peut se répercuter dans toute la planète financière, avec des effets négatifs (limités, évidemment) même dans les pays importateurs.
Les combustibles étant consommés d'une façon relativement régulière et répartie dans le monde, et la production des autres combustibles fossiles que le pétrole étant également relativement peu concentrée, ce sont les ajustements à la production du pétrole qui sont le phénomène initial.
La règle économique de l'offre et de la demande fait baisser les prix en période d'abondance, les fait monter en cas de restrictions. Les facteurs politiques (mécontentement de l'Etat, intervention politique du Kremlin dans les affaires pétrolières russes, etc.) sont très importants.
La montée des prix pour une ressource énergétique possède une seule limite théorique, lointaine il est vrai : dès lors qu'il faudrait plus d'énergie pour aller chercher la ressource que celui-ci ne peut en fournir une fois extraite, aucun prix, quel qu'il soit, ne peut plus justifier son exploitation. Le pétrole peut, théoriquement toujours, aller au-delà, car même s'il est remplaçable par d'autres sources d'énergie, il reste pour le moment indispensable comme matière première de la pétrochimie.
Depuis le problème du voyageur de Calais, du lauréat du Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel Maurice Allais, les économistes aiment à calculer le prix de renouvellement d'une ressource. Le seul moyen naturel de renouveler le pétrole consiste à chauffer sous pression et en présence d'eau des débris organiques pendant plusieurs millénaires. Sa synthèse a toutefois été réalisée durant la Seconde Guerre mondiale par les savants allemands. Le prix actuel du pétrole est très inférieur à son coût théorique de renouvellement ; l'essence synthétique reste encore chère.
Les principaux chocs pétroliers
- 1973 : Premier choc pétrolier (guerre du Kippour)
- 1979 : Deuxième choc pétrolier à cause de la révolution iranienne
- 2008 : Troisième choc pétrolier
Voir aussi
Articles connexes
- Chronologie des faits économiques
- Crise économique
- Pic de Hubbert
- Pétrodollar
- Géopolitique du pétrole
Liens externes
- Bientôt un 3e choc pétrolier par Yves Cochet, article engagé — alors que les deux premiers ont des causes politiques, le troisième annoncé concerne le pic du pétrole et a une cause géologique.
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Catégorie : Économie du pétrole
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