- 3ème choc pétrolier
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Troisième choc pétrolier
L'expression « troisième choc pétrolier » est utilisée par certains journalistes, spécialistes et politiques pour désigner une augmentation des cours dépassant tous les records historique au premier semestre 2008, et qui a commencé entre 2003 et 2005 selon les observateurs[1],[2],[3] . Entre septembre 2003 et juin 2008 en effet, l’économie mondiale a assisté à un quintuplement des cours du pétrole en dollars constants[3], augmentation des cours qui s’est accélérée au premier semestre 2008[1] par un doublement en un an [4]. Le record historique de prix du baril de pétrole en dollars constant de 103.76 dollars d’avril 1980 qui datait du deuxième choc pétrolier a été battu le 3 mars 2008[5]. L’augmentation des cours s’est poursuivie jusqu’à atteindre un pic record de 144.27 dollars à New-York le 2 juillet 2008 et à dépasser 145 dollars en Asie le 3 juillet[6].
L’augmentation des cours a été qualifiée de « troisième choc pétrolier » par les médias[7], spécialistes[3] et politiques francophones[2] à partir de 2005, que cela soit pour confirmer le phénomène[8],[9] ou réfuter sa durabilité et son impact à ses débuts[10]. En 2008, certains chef d’états ont également évoqué « un troisième choc pétrolier » dont Gordon Brown[11],[12], Nicolas Sarkozy qui a parlé de « choc pétrolier »[13] et Angela Merkel d'un « choc d'une ampleur inédite »[14]. Le président de l'Agence internationale de l'énergie a déclaré en juin 2008 que le monde traversait une troisième crise énergétique et a demandé une « révolution énergétique » pour réduire la demande[15].
Sommaire
Historique et comparaison avec les chocs pétroliers précédents
Causes et caractéristiques
Contrairement au premier et au deuxième choc pétrolier où les prix ont été multipliés par trois en quelques mois et en une fois à cause d'un événement précis (action des pays producteurs pour l'un, révolution iranienne et guerre Iran-Irak pour l'autre) qui a fait baisser l'offre, le troisième choc se caractérise par une hausse forte mais progressive de 2003 à 2007, puis une hausse d'une ampleur et d'un niveau sans précédent au premier semestre 2008, liée à une hausse de la demande, à une stagnation de l'offre et à la spéculation[3],[1],[4],[15].
La durée et l'ampleur du choc pétrolier sont débattues par les experts. Certains tablent sur un choc durable[4] qui pourrait s'amplifier d'après certains analystes comme Morgan Stanley ou Goldman Sachs avec un baril de 150 dollars à 200 dollars en 2008-2009[16], voir 250 dollars selon Gazprom[17], d'autres experts prévoient une retombée rapide des cours, mais la plupart soulignent le caractère incertain de leurs prédictions[18]. En 2009, le cours du baril se stabilise à proximité de 70 dollars, soit environ 50 € compte tenu de la faiblesse du dollar constatée sur la même période. L'OPEP table pous ses projections sur un baril évoluant entre 70 et 100 dollars[19].
Effets
L'augmentation brutale des prix du pétrole a eu un effet inflationniste[18] d'abord en affectant les professions dépendant directement des carburants qui donnent lieu à de nombreuses manifestations à travers le monde[20].
L'OPEP considère que ce pic, joint à la dépression économique actuelle, entraînera une certaine destruction de la demande, et table sur une consommation de 83,9 Mbl/j en 2009, et 85,1 pour 2012.
Courbe historique des prix du pétrole
Articles connexes
Notes et références
- ↑ a , b et c INTERVIEW - 3e choc pétrolier : "Les gouvernements ne peuvent pas grand-chose", interview du directeur de Pétrostratégie Pierre Terzian et François Lescaroux, économiste à l'Institut français du pétrole, Le point.fr, 10 juin 2008
- ↑ a et b La hausse des prix du pétrole : une fatalité ou le retour du politique, Rapport d’information n° 105 du sénat, 24 novembre 2005
- ↑ a , b , c et d Faire face au troisième choc pétrolier, Entretien avec Olivier Appert, président de l’Institut français du pétrole, Le Monde.fr, 4 juin 2008
- ↑ a , b et c « Un troisième choc pétrolier durable », La Tribune.fr, 13 mai 2008.
- ↑ (en) « Oil Prices Pass Record Set in ’80s, but Then Recede », Jad Mouawad, The New York Times, 3 mars 2008.
- ↑ « Le baril de pétrole franchit la barre des 145 dollars en Asie », Le Monde, 3 juillet 2008.
- ↑ « Le troisième choc pétrolier », Le Figaro, Georges Quioc et Pierre-Yves Dugua, 4 janvier 2008.
- ↑ Le choc pétrolier est un moindre mal, l’Expansion, 1er septembre 2005
- ↑ Troisième choc pétrolier : ce n’est plus une fiction, 20 minutes.fr, 30 mai 2008
- ↑ Il n’y a pas de troisième choc pétrolier, l’Express.fr, Olivier Appert, président de l’IFP, 11 février 2005
- ↑ « Gordon Brown évoque ouvertement le "troisième choc pétrolier" », 20 minutes, 28 mai 2005.
- ↑ (en) « Gordon Brown: We must all act together », The Guardian, 28 mai 2008.
- ↑ « Sarkozy lance des pistes pour endiguer le choc pétrolier », 20Minutes.fr, 27 mai 2008.
- ↑ « Le plafonnement de la TVA sur les carburants renvoyé… pour examen », Le Monde, 20 juin 2008.
- ↑ a et b (en) « FACTBOX: The world's oil shocks », Reuters UK, 25 juin 2008.
- ↑ Un week-end chaud pour les prix du pétrole?, usinenouvelle.com, 09/06/2008
- ↑ « Un nouveau record du baril de brut précipite la chute des Bourses », Le Monde, 27 juin 2008.
- ↑ a et b « Débat télévisé France 24, FACE A FACE, Le troisième choc pétrolier ? », lundi 26 mai 2008.
- ↑ World Oil Outlook 2009, septembre 2009. Consulté le 30 septembre 2009
- ↑ « La colère se mondialise face au "troisième choc pétrolier" », Le Monde.fr, 28 mai 2008.
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