Cheval de Przewalski

Cheval de Przewalski
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 Cheval de Przewalski
Cheval de Przewalski
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Perissodactyla
Famille Equidae
Genre Equus
Espèce Equus ferus
Sous-espèce
Equus ferus przewalskii
Poliakov, 1881
Synonymes
  • Equus przewalskii
  • Equus caballus przewalskii
Statut de conservation UICN :

EW  : Éteint à l'état sauvage
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'UICN.

Répartition géographique
Leefgebied przewalskipaard.JPG

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Le cheval de Przewalski (espèce Equus przewalskii ou sous-espèce Equus ferus przewalskii ou sous-espèce Equus caballus przewalskii), ou cheval de Prjevalski, encore appelé takh par les Mongols, est une espèce ou sous-espèce très proche du cheval (Equus caballus).

Sommaire

Histoire

Le cheval de Przewalski serait l'un des précurseurs du cheval domestiqué. L'homme n'a toutefois jamais réussi à le domestiquer.

Il a été « découvert » tardivement, en 1879, par le colonel N. M. Przewalski. Cet explorateur russe le trouva en Dzoungarie, dans les montagnes qui bordent le désert de Gobi. Avant cet événement, l'espèce était considérée comme éteinte, décimée pour sa viande par les chasseurs mongols.

Le nom scientifique de l'espèce a été donné, en 1881, par I.S. Poliakov, conservateur du Musée zoologique de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg.

Après sa découverte, pour répondre aux demandes de différents zoos, et en raison de son caractère sauvage, les chasseurs en ont abattu des groupes entiers pour s'emparer de quelques chevaux. Cette chasse entraîna sa raréfaction à l'état sauvage, et les derniers individus sauvages ont été aperçus en Mongolie en 1969. À compter de cette date, l'espèce a été considérée comme disparue dans la nature.

L'espèce fut perpétuée par les spécimens des zoos. Tous les animaux actuels descendent d'un groupe de (selon les sources) 9[1] ou 12[2] reproducteurs (parmi les 31 animaux captifs vivants à la fin de la seconde guerre mondiale), eux-mêmes descendants de 13 reproducteurs capturés vers 1900[3]. Il est probable que l'un de ces fondateurs était un hybride de cheval domestique[4].

Vers 1977, il y avait seulement 300 animaux vivant en captivité à travers le monde[3]. Des programmes d'échanges de reproducteurs et d'expansion de la population ont alors été mis en œuvre par des zoos ou des fondations, et au début du XXIe siècle, l'espèce compte environ 1 800 individus[3].

Réintroduction

Des projets ayant pour but de ramener l'espèce en Mongolie et de la relâcher dans la nature commencèrent à voir le jour. En 2010, trois opérations ont déjà été menées en Mongolie.

La « Fondation pour la préservation et la protection du cheval de Przewalski », créée aux Pays-Bas en 1977, amena les premiers animaux en Mongolie, en 1992, dans le parc national de Hustai. Il y en a eu 84 relâchés jusqu'en 2004[5]. Les animaux amenés en Mongolie ont d'abord suivi une assez longue acclimatation, dans de grands enclos, avant d'être définitivement relâchés[6]. En 2008, cette population comptait « 192 individus dans 24 harems[5] ».

Une seconde introduction a été menée dans le site de Takhin Tal (Gobi B) par l' International Takhi Group (ITG). « Entre 1992 et 2004, 90 chevaux nés en captivité ont été transportés [...] en Mongolie. [...] Trois autres mâles ont été transférés du parc national de Hustai vers Takhin Tal en 2007 [...]. Il y a actuellement [en 2008] 111 chevaux en liberté dans neuf groupes au sein de cette population[5] ».

Le troupeau du Causse Méjean.

L'association française Takh[7] a organisé une troisième opération de réintroduction à partir de sa création, en 1990[7]. Des animaux provenant de divers zoos ont été placés en semi-liberté en Lozère, sur « le Causse Méjean, plateau calcaire traditionnellement tourné vers l'élevage du mouton », formant le « troupeau du Villaret[7] », toujours actif. Après dix ans de préparation à la vie sauvage, « 22 fondateurs […] ont été transportés avec succès en 2004 et 2005[7] » dans le Khomiin Tal, près du parc national de Khar Us Nuur.

Fruits de ces diverses opérations, il y avait fin 2007 environ 330 chevaux vivant en liberté en Mongolie : 200 dans le parc national de Hustai, 110 dans le Gobi, et plus de 20 à Khomiin Tal (Mongolie occidentale[8]).

Toutes ces opérations rencontrent souvent au départ des difficultés importantes, les animaux rendus à la vie sauvage ne maîtrisant pas celle-ci. La difficulté à trouver l'eau, la nourriture, à s'adapter au climat ou à se défendre contre les prédateurs entraînent un assez fort taux de perte chez les animaux nés en captivité. La seconde génération, née en liberté, a des taux de survie beaucoup plus favorables.

Il existe enfin certains troupeaux vivant en semi-liberté dans des espaces clos, comme ceux de l'association takh sur le Causse Méjean, ou la réserve biologique des Monts d'Azur[9] dans les Alpes Maritimes, qui a réintroduit une douzaine d'animaux dans une réserve de 700 hectares.

Un des plus importants groupes en semi-liberté se trouve en Chine. « le Wild Horse Breeding Centre (WHBC) du Département forestier de la réserve naturelle de Kalameili (KNR) dans la Région autonome ouïgours du Xinjiang a établi une population captive importante de près de 123 chevaux de Przewalski (Janvier 2008 [...]). Depuis 2007, un harem se déplace librement sur la partie chinoise du Gobi Dzoungars (Xinjiang)[5] ». Si cette expérience réussit, ce sera le quatrième groupe totalement rendu à la vie sauvage.

À l'automne 1998, 21 animaux ont été relâchés dans la « zone interdite » de Tchernobyl, qui couvre un rayon de 30 km autour de la centrale, soit environ 2 800 km². Ce sont des animaux en surnombre, généralement âgés ou en mauvaise santé, venus de la réserve Ascania-Nova, au sud de l'Ukraine, qui ont été ainsi relâchés. Bien que le pronostic sur leur survie ait été à l'origine assez négatif, les chevaux se sont bien adaptés à leur environnement, et ce sont une cinquantaine de bêtes qui vivent en totale liberté dans la zone en 2009. La zone interdite est officiellement enclose, mais la barrière s'avère en fait en ruine, et les animaux peuvent donc en théorie en sortir[10].

Description

L'apparence du cheval de Przewalski révèle plusieurs traits « primitifs » : Il possède une grosse tête, des yeux placés en hauteur et non sur les côtés comme chez les autres chevaux, de longues oreilles, une encolure épaisse, un gros corps avec une raie de mulet foncée et des zébrures sur les membres.
Il mesure environ 1,20 – 1,30 m et a toujours une robe isabelle avec les extrémités foncées, un bout du nez clair et des crins foncés. La crinière pousse toute droite et mue chaque année, il n’y a pas de toupet. Impossible à discipliner par nature, il ne peut être ni dressé ni monté. Le cheval de Prjevalski survit sur de très maigres rations et peut supporter des extrêmes de chaleur et de froid. Il ressemble au Cheval de Riwoché découvert en 1995 par l'explorateur et écrivain Michel Peissel dans la région du Kham au Tibet.

Génétique

Le cheval de Przewalski diffère génétiquement du cheval domestiqué car il a soixante-six chromosomes et non soixante-quatre.

De même, la « recherche sur l'ADN mitochondrial a montré que le cheval de Przewalski n'est pas l'ancêtre des chevaux domestiques modernes (Vila et al 2001)[5] ».

Cependant « les études sur les différences génétiques entre chevaux de Przewalski et domestiques ont indiqué très peu de différence génétique entre eux. Seuls quatre allèles à quatre loci de marqueurs sérologiques distincts ont été identifiés comme étant spécifiques au cheval de Przewalski (Bowling et Ryder, 1987), la grande majorité des variantes des protéines de sang étant présente chez les deux chevaux de Przewalski et domestiques, et même la région de l'ADN connue chez les mammifères pour avoir l'évolution la plus rapide (la région de l'ADN mitochondrial de contrôle), ne montre pas de différences significatives entre les deux types de chevaux (Ishida et al. 1995, Oakenfull et Ryder, 1998). Ainsi, il est clair que Przewalski et chevaux domestiques sont très étroitement liés[5] ».

Finalement, les chevaux domestiques et les chevaux de Przewalski actuels descendent d'un ancêtre commun, et sont étroitement apparentés. Mais les souches de Przewalski vivant actuellement ne sont pas les ancêtres directs des chevaux domestiques.

Noms scientifiques

Przewalskipferd.jpg

Plusieurs taxons proches dont les liens phylogénétiques ne sont pas précisément identifiés, sont soit placées dans le même genre (Equus), soit la même espèce (Equus ferus). De ce fait, il y a plusieurs noms scientifiques synonymes pour le Cheval de Przewalski :

  • Equus przewalskii
dans ce cas, le cheval de Przewalski serait considéré comme une espèce à part entière.
  • Equus ferus przewalskii
dans ce cas, il serait une sous-espèce de Equus ferus.
  • Equus caballus przewalskii
dans ce cas, il serait une sous-espèce du Cheval domestique, capable de se reproduire avec lui.

Tout le débat actuel sur le genre Equus est résumé sur le site IUCN dans la section Taxonomic Notes (en).

Les temps modernes

Le dernier Tarpan pur (cheval de Gmelini, homologue européen du Cheval de Przewalski) est mort au zoo de Munich en 1887. Le dernier individu sauvage avait été tué quelques années avant, dans l'actuelle Ukraine.

Notes et références

  1. D'après Boyd, Lee. (1994). Przewalski's Horse, p. 1.
  2. D'après Zimmermann, W. 1997. « Das Erhaltungszuchtprogramm Przewalskipferd, eine 10-jährige Zusammenarbeit in Europa ». Pp. 189–200 in : Populationsgenetik im Artenschutz (eds. A. Schreiber and J. Lehmann). Cité dans Equids : zebras, asses and horses : status survey and conservation action plan - IUCN - 2002 - PDF, page 85.
  3. a, b et c The Foundation for the Preservation and Protection of the Przewalski Horse - « The history of the Przewalski horse »
  4. Equids : zebras, asses and horses : status survey and conservation action plan - IUCN - 2002 - PDF, page 85.
  5. a, b, c, d, e et f article Equus ferus sur la red list de l'UICN - consulté le 21/02/2010.
  6. The Foundation for the Preservation and Protection of the Przewalski Horse - « Back to the wild »
  7. a, b, c et d http://www.takh.org/ Site de l'association takh.
  8. Lettre annuelle de janvier 2008 de The Foundation for the Preservation and Protection of the Przewalski Horse.
  9. La réserve biologique des Monts d'Azur - Le cheval de Przewalski
  10. Tchernobyl, une histoire naturelle ? Une énigme radiologique, un film de Luc RIOLON. Production : Arte France - Camera Lucida - CRNRS Images, 2010.

Voir aussi

Le cheval de Przewalski réintroduit en Mongolie dans le Parc National de Hustain Nuruu

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Cheval de Przewalski de Wikipédia en français (auteurs)

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