- Chemin de fer Congo-Océan
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Le chemin de fer Congo-Océan (CFCO) est une ligne ferroviaire longue de 510 km environ, à l'écartement de 1,067 m, située dans la République du Congo qui relie le port de Pointe-Noire sur l'océan Atlantique à Brazzaville sur le fleuve Congo. Il fut construit sous l'administration coloniale française entre 1921 et 1934 au prix de nombreuses pertes humaines.
Sommaire
Construction
La construction de cette ligne fut l'œuvre de Société de Construction des Batignolles. Entreprise en 1921, elle fut un « effroyable consommateur de vies humaines », selon André Gide dans son livre Voyage au Congo.
« Il faut relire Albert Londres ou André Gide. Dans Terre d'ébène et Retour au Congo, ils rappellent que la construction de la ligne de chemin de fer Congo-Océan a occasionné la mort de 17 000 personnes en raison du travail forcé. En 1930, la France, comme l'Espagne et le Portugal a refusé de ratifier la convention internationale contre le travail forcé. Et ce n'est qu'en 1946 que le travail forcé sera interdit dans les colonies. La colonisation a reposé sur un état d'exception permanent à l'encontre des indigènes. »[1]
Organisation
Le CFCO est actuellement une entreprise d'État dont la privatisation a été projetée dans le cadre des engagements pris par le gouvernement congolais envers la banque mondiale et le fonds monétaire international. Parmi les candidats figuraient plusieurs consortiums dont Congo-Rail (comprenant les groupes Bolloré Investissement, Maersk et la SNCF) et le consortium sud-africain Sheltam Mvela.
Le trafic de voyageurs a été interrompu en avril 2002 par suite d'attaques liées à la guerre civile. Il a repris en janvier 2004, mais le CFCO a subi d'autres attaques depuis.
Notes et références
- Olivier Le Cour Grandmaison, professeur de science politique de l'Université Evry-Val-d'Essonne, auteur de Coloniser, exterminer, sur la guerre et l'État colonial (Fayard 2005) - citation extraite d'un entretien accordé au Figaro Magazine, 17 décembre 2005, p. 24
Bibliographie
- Jean-Louis Chaléard et Chantal Chanson-Jabeur (dir.), Le chemin de fer en Afrique, Karthala, PRODIG, SEDET, Paris, 2006, p. 23-24 (ISBN 2-84586-643-7)
- Daniel Loumouamou, L'influence du chemin de fer Congo-Océan sur la région traversée entre Brazzaville et Matoumbou en République populaire du Congo, Université Bordeaux 3, 1984, 377 p. (thèse de 3e cycle)
- Camille Mfouli, Le chemin de fer Congo-Océan, témoignage de la colonisation française au Congo Brazzaville : 1921-1938, Université Lyon 2, 1985, 95 p. (mémoire de maîtrise d'Histoire)
- Dominique Paquet et Bernard Anberrée, Congo-Océan ou Le jeu renouvelé du chemin de fer Brazzaville-Pointe Noire, Chiron, Paris, 1990, 67 p.
- Henriette Roussel, Le chemin de fer Congo-Océan : grande œuvre coloniale française, Delmas, Bordeaux (texte remanié d'une thèse de doctorat de Droit, Toulouse)
- Ieme van der Poel (dir.), Congo-Océan : un chemin de fer colonial controversé, L'Harmattan, Paris, 2006, XLVIII-186 p. (ISBN 2-296-01332-5)
Voir aussi
Articles connexes
- Société nationale des chemins de fer du Congo
- Chemin de fer Matadi-Kinshasa
- Chemin de fer du Mayombe
Liens externes
- Mvougouti, quinzième anniversaire d’une tragédie ferroviaire oubliée: Dans la nuit du 24 septembre 1991, un train de la Compagnie minière de l’Ogoué du Gabon (Comilog) heurtait un train de voyageurs du CFCO, occasionnant des centaines de victimes.
Catégories :- Ligne de chemin de fer du Congo (Brazzaville)
- Entreprise ferroviaire congolaise
- Écartement 1067 mm
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