Charenton-sur-Cher

Charenton-sur-Cher

Charenton-du-Cher

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Charenton-du-Cher
Administration
Pays France
Région Centre
Département Cher
Arrondissement Saint-Amand-Montrond
Canton Charenton-du-Cher
Code Insee abr. 18052
Code postal 18210
Maire
Mandat en cours
Pascal Aupy
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes
du Berry Charentonnais
Démographie
Population 1 096 hab. (1999)
Densité 23 hab./km²
Gentilé Charentonnais[1]
Géographie
Coordonnées 46° 43′ 50″ Nord
       2° 38′ 35″ Est
/ 46.7305555556, 2.64305555556
Altitudes mini. 167 m — maxi. 253 m
Superficie 47,89 km²

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Charenton-du-Cher est une commune française située dans le département du Cher et la région Centre.

Sommaire

Géographie

Charenton-du-Cher est un village faisant partie de la région Centre, dans le département du Cher. Chef lieu de canton, il regroupe 9 communes (Charenton compris). Pour une superficie de 47,89 km², la cité compte 1 154 habitants. Charenton comprend deux hameaux : Laugère et les Perrons.

Le bourg de 750 habitants s'étire sur la route de Saint-Amand-Montrond à Sancoins et est compris entre la Marmande et l'ancien canal de Berry. La partie centrale du bourg date des époques gallo-romaine (Carento-Magus) et mérovingienne et est limitée par l'ancienne enceinte.

Histoire

Charenton est au IXe siècle une vicairie et forme au XIIe une baronnie comprenant Orval, Bruère, le château fort de Saint-Amand, Épineuil et Meillant. Cet ensemble compose l'apanage de la branche cadette de la très puissante maison de Déols (Châteauroux) laquelle joue un rôle brillant au Moyen-Âge. Le roi Philippe-Auguste inaugure son règne par une expédition en Berry destinée à punir Ebbes VI de Charenton qui s'était mis, sur ces vieux jours, à opprimer les clercs et à s'emparer des biens de l'église. Au XIVe siècle, Charenton est une possession de la maison de Sancerre puis d'Amboise jusqu'en 1540.

Charenton dépendra jusqu'à la Révolution de la châtellenie d'Ainay le Château et de l'élection de Saint-Amand. Sa coutume était particulière et fortement influencée par celle du Bourbonnais.

L'abbaye royale de Bellavaux de Charenton dédiée à Notre Dame était une abbaye bénédictine féminine qui à son origine, en 620, avait suivi la règle de St Colomban. Elle avait, au XVIIIe siècle, le Roi comme collateur et l'archevêque de Bourges pour patron. L'abbaye bénédictine de Charenton possédait un sarcophage en marbre blanc attribué à St Chalan (visible au musée du Berry à Bourges).

Les plus anciens vestiges trouvés à Charenton lors des travaux d'adduction d'eau en 1963 sont de l'époque romaine (tégula, monnaie, sols...) et surtout mérovingienne (mobilier, boucles de ceinture, sarcophages, lampe à huile en terre cuite...). Sous l'actuelle place de l'église, il existe un cimetière daté du haut moyen-âge.

Grandes dates historiques

Origines

Carento Magus est le nom gaulois de Charenton. Ce toponyme de Magus correspond aux bourgs commerçants établis aux carrefours des grands axes routiers. Magus signifie originellement « champ », puis « marché » et enfin « ville ». Carento pouvant signifier ami, il s'agirait du « champ d'un ami ». Cette appellation est liée à la présence d'une fontaine bénéfique comme à Nerimagus ou à Argentomagus. À l'époque gallo-romaine, Carento-magus relève de l'Aquitaine Première et est situé en territoire des Bituriges sur le chemin reliant Avaricum à Bourbon.

  • 620 : fondation d'une abbaye féminine par un disciple de St Colomban.
  • 819 : siège d'une viguerie mérovingienne (Vicaria Carintominsis) selon le cartulaire de St Sulpice.

Moyen Âge

  • Xe siècle : élévation de la motte castrale, arrivée de la famille de Déols. Ils seront les seigneurs de Charenton de 1005 à 1226.
  • 1139 : construction de l'abbatiale Notre Dame laquelle sera démontée lors de la Révolution Française à partir de 1796.
  • 1150 : fondation de la ville de Saint-Amand-le-Castel et de l'abbaye cistercienne de Noirlac par les seigneurs de Charenton.
  • 1164 : arrêt du pape Alexandre III à Charenton.
  • 1183 : les Brabançons envahissent la ville et s'y installent avant d'y être vaincus le 21 juillet lors d'une bataille au nord-est de la cité.
  • XIIe siècle : construction de l'église saint-Martin.
  • 1215 : Renaut de Montfaucon fonde l'Hôtel-Dieu.
  • 1226 : seigneur de Charenton, Ebbes VII se noie dans l'étang de la Maison Dieu sur Cher qui prendra le nom de Noirlac en souvenir de cette tragédie. L'extinction de la branche aînée masculine des Déols-Charenton s'en suivit. La seigneurie charentonnaise comprenait alors les fiefs d'Orval, de Bruère, du castel de Saint-Amand, d'Épineuil et de Meillant.
  • 1249 : le testament de Mathilde de Charenton provoque l'éclatement de la baronnie entre les familles de Sancerre et de Sully.
  • 1266 : Guillaume de Courtenay échange avec Guillaume de Sancerre les terres de Charenton contre celles de La Ferté Loupienne, à proximité de Courtenay.
  • 1319 : la famille de Challeu (Chaillot - Chaillou) est propriétaire d'une maison dans le « château » de Charenton. Ils bâtiront le château du Creuzet à Coust et le pont de pierre sur la Marmande.

La famille de Sancerre possédera la baronnie de Charenton jusqu'en 1402. La comtesse de Sancerre, Marguerite ne laissant pas de descendance directe, ses héritiers se disputeront les terres jusqu'en 1454. La seigneurie de Charenton revient alors à Anne du Bueil, épouse de Pierre d'Amboise. L'un de ses fils, le cardinal Georges d'Amboise financera l'embellissement de leur demeure de Meillant ainsi que la réfection de l'abbaye bénédictine féminine à Charenton.

  • 1540 : Georges d'Amboise junior meurt à la bataille de Pavie en Italie. L'héritière Antoinette d'Amboise est l'épouse d'Antoine de la Rochefoucault-Barbezieux qui devient seigneur de Charenton.
  • 1568 : Nicolas de Nicolay, géographe du Roi, décrit la ville dans sa générale description du Bourbonnais comme « petite ville, abbaye de dames et justice, en laquelle soulait anciennement avoir un beau et fort château à présent ruiné. Contient ladite ville 258 feux ».
  • 1570 : M de Guerchy, capitaine protestant, occupe la ville.
  • 1578 : Antoine de Brichanteau, époux d'Antoinette de la Rochefoucault, devient seigneur de Charenton.

Temps modernes

  • 1651-1652 : durant la Fronde et le siège de Montrond, Charenton est occupé par les troupes royales comprenant plus de 500 cavaliers et chevaux, les pillages sont nombreux. La ville et la campagne avoisinante sont ruinées.
  • 1675-1697 : l'abbesse Renée de Mesgrigny fait faire d'importants travaux de rénovation à l'abbaye avec la construction d'un logis abbatial.
  • 1710 : suite à la faillite économique de la famille de Brichanteau, vente par adjudication des terres charentonnaises à M Gorge d'Entraigues de Roise dont la fille Julie-Christine a épousé Paul François de Béthune-Charost.
  • XVIIIe siècle : le duc de Béthune-Charost introduit les béliers mérinos, le tabac, le colza... et développe les forges.

Révolution

  • 1790 : fondation de la commune de Charenton rattachée au département du Cher, district de Libreval. Charenton quitte le Bourbonnais pour le Berry.
  • Démantèlement de l'abbaye : 1791 vente des biens mobiliers, en août 1792 vente des cloches, en septembre évacuation du couvent par les religieuses, en 1793 martèlement des écussons, en mai vente des biens meubles de l'appartement de l'abbesse, installation du comité de surveillance jusqu'au 10 octobre 1797, en 1794 division en lots de l'enclos abbatial, en 1795 vente de l'enclos abbatial à Pierre Barbarin pour 15 570 francs, en 1817 les pierres brisées provenant de la démolition de l'abbatiale servent à remettre en état les chemins et la butée du pont de pierre.
  • 1805 : premier conseil municipal - Gaston Bouzique est maire et Pierre Alexandre Duliège son adjoint.

XIXe siècle

  • 1825 : installation provisoire d'une prison dans l'ancien logis abbatial.
  • 1826 : percement du canal de Berry.
  • 1836 : organisation des sapeurs pompiers.
  • 1832 : organisation du bureau de bienfaisance.
  • 1839 : en juillet, décision de la démolition de la porte sud dite « Saint-Priest » prise par le conseil municipal avec alignement de la maison dite « La Verrye » pour élargir l'abord du marché avec échange de terrains et construction d'un mur partant de l'angle du midi de la façade de la maison jusqu'au poirier du jardin.
  • 1840 : percement de la route Angoulême - Nevers, les remparts sont éventrés, le donjon démoli ainsi que la chapelle Notre-Dame-de-Grâce qui sera reconstruite dans le narthex de l'ancienne abbatiale.
  • 1851 : arrivée de la maréchaussée et du bureau de poste.
  • 1858 : installation d'une école dans les locaux du couvent.
  • 1860 : fermeture des forges.
  • 1869 : arrivée du télégraphe.
  • 1891 : le 6 septembre, inauguration du « tacot », chemin de fer économique.
  • 1900 : la cité est dotée de 13 réverbères allumés d'octobre à mars de 5h à 10 h et le soir du lundi de Pâques.
  • 1929 : transfert du cimetière à la sortie du bourg, route de Coust.
  • 1938 : fermeture de la Tuilerie.

Abbaye bénédictine féminine Notre-Dame-de-Bellavaux

Fondations colombaniennes en Berry : des fondations berrichonnes, la première nommée est celle d'un monastère à Bourges par une femme Bertoare (ND de Sales). Les trois autres sont l'œuvre de Théodulfe surnommé Babolein. Le premier établissement fut établi à Charenton. La date retenue est celle de 620. Plusieurs incendies - marques de feu, guerre - ont fait perdre le titre primordial de la fondation et tous les titres jusqu'au XIIe siècle. La fondation est confirmée par l'archevêque de Bourges Pierre de Sully en 1154. La première abbesse connue est Agnès (vers 1130 - 1177). Les papes Eugène III et Alexandre III confirment les biens de l'abbaye ainsi que l'archevêque de Bourges Pierre de Sully.

Revenus

Dons en argent, en terres ou en bâtiments - dîmes - rentes et héritages - jugements, droit de suite, de mainmorte, four banal, tailles abandonnées... Les seigneurs de Charenton font don des fossés, de l'eau et des fruits entre la poterne et la porte St Priest, la moitié des étaux de la ville. Par testament, Mathilde de Charenton leur donne 10 livres fortes de rente à prendre sur les péages et boutages de Charenton... Ces revenus permettent aux abbesses d'acquérir fermes, moulins et terres. En 1569, les revenus de l'abbesse sont estimés à 3 000 livres par Nicolas de Nicolay (générale description du Bourbonnais).

Effectifs

Ils sont fixés par l'archevêque de Bourges puis confirmés par le pape Innocent III en 1203 soit 40 religieuses dont 33 professes. Au XVIe siècle, lors de la réforme de Chezal Benoït, ils seront réduits à 27 professes et 8 blanches.

Abbesses remarquables

Parmi les 29 abbesses qui se sont succédé, quatre ont marqué l'histoire de l'abbaye. Deux furent des bâtisseuses (Magdeleine de Chazeron - 1518 - 1524, Renée de Mesgrigny - 1675 - 1697), une pour la durée de son abbatiat (Gilberte de Beauverger de Montgon - 1739 - 1771) et la quatrième car elle fut la dernière (Marie Anne Bertrand de Beaumont de Richemont - 1784 - 1792).

Bâtiments conventuels

La vente du 28 prairial an IV de l'enclos abbatial donne un descriptif des différents bâtiments composant l'abbaye à savoir une maison conventuelle composée d'une avant-cour entourée de murs ayant une porte charretière avec porcheries, écuries, vacheries, bergerie et une grange attenante, un corps de bâtiment comprenant un escalier en bois avec 9 chambres au premier étage et 13 chambres sans cheminée au second, un second bâtiment faisant suite avec grande cuisine, un office, un cuvier et une boulangerie... La partie haute est constituée d'une terrasse avec une grange appelée orangerie...

L'enclos abbatial est délimité au sud par la Marmande une rivière qui traverse le Berry, sa limite nord était constituée par la rue Blanche qui va de nos jours à la chapelle de Notre Dame de Grâce. À l'ouest se trouvait la porte Saint-Priest et la rue descendant vers le pont de pierre.

Cette abbaye était un lieu fermé par murs et grilles pour éviter aux novices, religieuses et pensionnaires tout contact avec l'extérieur. On pénétrait dans l'abbaye par deux portes charretières.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 - Pascal Aupy - -
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[2])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
1362 1372 1371 1292 1154 1096
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

Un lavoir se situe près de la Marmande et un autre près du Canal de Berry. Se trouve aussi une église consacrée à Saint Martin qui se situe dans le centre du village. Il existe enfin une chapelle nommée Notre Dame de Grâce, elle se trouve dans le « vieux Charenton » et occupe le narthex de l'ancienne abbaye bénédictine féminine. À voir aussi les restes de l'enceinte fortifiée (mur, fossé, motte castrale, tour de guet, trace de la poterne), quelques vieilles maisons Renaissance, le pont de pierre dit Saint-Priest.

Personnalités liées à la commune

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes


Liens externes

Bibliographie

  • Archives départementales du Cher - séries H, Q et L
  • Archives communales de Charenton du Cher
  • Bulletins de la société archéologique et historique du Berry
  • Histoire du Berry - Raynal
  • Histoire du Berry - Chaumeau
  • Histoire du Berry - Thomas de la Thomassière
  • Générale description du Bourbonnais - Nicolas de Nicolay
  • Histoire et statistique monumentale du département du Cher - M Buhot de Kersers
  • Le Berry du Xème siècle au milieu du XIIIème - Guy Devailly
  • Dictionnaire toponymique - H Boyer
  • Le diocèse de Bourges - sous la direction de G Devailly
  • Le Culte de la Vierge en Berry - Villepelet
  • L'église de Bourges avant Charlemagne - M de Laugardière
  • Portail de la région Centre Portail de la région Centre
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