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Chabrot
Préparation du chabrotAutre nom faire chabròl
fà chabroù
godaille
goudaleLieu d'origine Occitanie Place dans le service fin de la soupe Température de service tiède Ingrédients vin rouge dans le bouillon gras modifier Faire chabrot ou faire chabròl est une antique coutume occitane qui consiste, quand il reste un fond de soupe ou de potage à ajouter dans l'assiette du vin rouge pour diluer ce bouillon puis de porter le plat à la bouche, et à l'avaler à grandes goulées[1].
Sommaire
Tradition
Le chabrot a été fait régulièrement pour des soupes comme la bréjaude ou la garbure[2]. Cette action nécessitait l'usage du récipient traditionnel utilisé pour servir les soupes, soit un bol profond de forme sphérique, soit une écuelle[3]. Il était le plus souvent sans poignée, en terre cuite, de forme bombée et quelque peu étroit[3].Cette pratique était autrefois très courante et se pratique aujourd'hui encore notamment chez les personnes âgées dans les campagnes.
Le Périgourdin fà chabroù ; en Limousin on fait chabrot ; tandis qu'en Provence, Frédéric Mistral explique que cabroù est issu du latin capreolus. Faire chabrot, c'est donc « boire comme une chèvre ». Au Poitou et en Saintonge, on utilise aussi le mot « godaille ». En gascon, on utilise aussi le terme godala (probable métathèse de goulade, « goulée »[4]).
Usage actuel
C'est un usage qui perdure encore, notamment dans le Sud-Ouest de la France. Jean Rebier (1879-1966), fondateur de la revue Lemouzi, décrit la pratique du chabrot comme encore actuelle, « la soupe est régulièrement suivie par un bon chabròl ». De même que l'ethnologue Albert Goursaud, décédé en 1975, en parle toujours au présent, dans son son livre La société rurale traditionnelle en Limousin : ethnographie et folklore du Haut-Limousin et de la Basse-Marche publié l'année qui suivit sa mort. Dans son ouvrage il distingue les traditions qui se sont perdues de celles qui continuent au moment où il rédigeait. On faisait chabrot couramment, du moins à la campagne, jusqu'au milieu du XXe siècle.
Faire chabrot est aujourd'hui considéré comme un geste vieilli et campagnard, mais peut, dans certaines occasions, se faire dans tous les milieux, dans un esprit de connivence et de convivialité. Lors d'un repas entre gastronomes, Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde 1992, propriétaire du « Bistrot du Sommelier », à Paris, membre du GJE[5], se leva et demanda l'autorisation de faire chabrot avec son reste de velouté de champignon et un Cheval Blanc 1998. Pierre Lurton, directeur des sociétés des châteaux d'Yquem et de Cheval Blanc, lui répondit en versant le fond de son verre dans le potage. Tout le monde fit de même. Cette version moderne de chabrot a consisté à finir de déguster le mélange à la cuillère, mais aucun n'a bu directement à l'assiette[6].
Voir aussi
Notes et références
- La société rurale traditionnelle en Limousin, pp. 265-266.
- La société rurale traditionnelle en Limousin, p. 112.
- La société rurale traditionnelle en Limousin, p. 111.
- Simin Palay, Dictionnaire du gascon et du béarnais modernes, CNRS, 1980
- Le Grand Jury Européen
- Faire chabrot avec Cheval Blanc 1998
Bibliographie
- (fr) Albert Goursaud, La société rurale traditionnelle en Limousin : ethnographie et folklore du Haut-Limousin et de la Basse-Marche, V. I. 1976. Éd. G.-P. Maisonneuve et Larose (ISBN 2-7068-0611-7)
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