Centre spatial de plesetsk

Centre spatial de plesetsk

Cosmodrome de Plesetsk

62°55′N 40°31′E / 62.917, 40.517

Lancement d'une fusée Cyclone-3 emportant un satellite Meteor-3 depuis le Cosmodrome de Plesetsk le 15 août 1991

Le Cosmodrome de Plesetsk est une base de lancement russe, située à Mirny (oblast d'Arkhangelsk), à 800 km au nord de Moscou (62° 42′ 30″ N 40° 17′ 48″ E / 62.708241, 40.296559 [1]) et s'étalant sur une surface de 1 762 km².

Bien que sous commandement militaire, des lancements scientifiques et commerciaux sont également réalisés.

Sommaire

Histoire

La fusée R-7 Semiorka, raison de la création de Plesetsk

Le choix du site, situé très au nord, s'explique par sa raison d'être : servir de base de lancement pour les missiles balistiques intercontinentaux R-7 Semiorka devant atteindre les États-Unis depuis le territoire soviétique. Comme le chemin le plus court est de passer au dessus de l'océan Arctique[2] et que l'environnement est assez désertique, Plesetsk est donc tout désigné.

Les premiers militaires arrivent sur le site en février 1957 et connaîtront des conditions météorologiques très difficiles avec des températures allant jusqu'à -45°C[2]. Le commandement militaire sur place est assuré par le colonel Mikhail Grigoryev qui est nommé le 10 juillet 1957 et arrive à Plesetsk en septembre. Aucune installation n'étant déjà présente, il vit avec ses hommes dans cinq wagons jusqu'en mai 1958[2].

Les premiers pas de tir construits sont au nombre de quatre (de SK-1 à SK-4), auxquels s'ajoutent diverses installations radar, contrôle radio et autres services annexes comme l'alimentation en électricité et les routes[3]. Le premier lancement a lieu le 30 juillet 1959 et le site est déclaré opérationnel le 15 décembre 1959 avec seulement deux pas de tir utilisable. Les deux autres le sont en 1961[3]. Une gare est également construite dans le village de Plesetsk, avec comme but principal le transport des éléments des missiles. Une nouvelle ville a également été construite pour y héberger les différentes installations et a été nommée Mirny, signifiant « tranquille » ou « paisible » en russe[2].

L'existence du Cosmodrome est gardé secrète durant plusieurs années. Mais les services de renseignement américains ont dès le début des années 1960 soupçonné le site d'être une base de lancement de missiles balistiques intercontinentaux. C'est en août 1960 que les premières photos des voies de chemins de fer sont prises par un satellite espion américain Corona, confirmant ainsi leurs soupçons. La révélation au public du site est l'œuvre d'un professeur de physique anglais, Geoffrey Perry et de ses étudiants qui ont analysé avec précision l'orbite du satellite Cosmos 112 (qui est alors le premier satellite lancé depuis cette base) en 1966 et en ont déduit qu'il n'avait pas pu être lancé depuis le Cosmodrome de Baïkonour. Il faut attendre 1983 pour que l'Union soviétique admette l'existence du Cosmodrome de Plesetsk[2].

En mai 1962 le Général de division Stepan Shtanko remplace Mikhail Grigoryev. C'est durant son commandement qu'a lieu la crise des missiles de Cuba qui mettra la base de lancement soviétique en alerte maximale, le site étant une cible des États-Unis. À ce titre, un couvre-feu est instauré dans la zone résidentielle et des exercices de mobilisation sont régulièrement effectués[2].

En juillet 2007, plus de 2 000 lancements (dont plus de 1 500 d'engins spatiaux) ont été réalisés depuis Plesetsk[4], ce qui en fait le Cosmodrome le plus actif de la Russie avec 60% de tous ses lancements spatiaux[5]. C'est durant la période soviétique que le cosmodrome a été le plus actif, mais depuis la chute de l'Union soviétique le nombre de lancements a fortement diminué en raison des difficultés économiques de la Russie[2]. L'importance du Cosmodrome a également diminué. Pour exemple, alors que durant les années 1980 plus de 60% de tous les lancements étaient effectués depuis Plesetsk, le site n'assurait plus que 30% de tous les lancements russe durant la période allant de 1996 à 1999[5]. Mais son activité a repris depuis, car le cosmodrome de Baïkonour se trouve au Kazakhstan (qui est un État indépendant depuis 1991) et que ce dernier le loue à la Russie pour 115 millions de dollars par an. À cela peuvent s'ajouter des pénalités lorsque des fusées ayant un subi un dysfonctionnement s'écrasent sur le territoire kazakhe[6]. Tout cela a incité la Russie à déplacer plusieurs de ses installations militaires vers Svobodny et Plesetsk[7].

Bien qu'il ne soit pas situé idéalement pour le lancement de satellites sur des inclinaisons basses ou sur des orbites géostationnaires, en raison de sa haute latitude[8], la nouvelle fusée russe Angara a été conçue pour être mise en service depuis Plesetsk.

Actuellement, Soyouz, Cosmos-3M, Rockot et Tsyklon sont lancés depuis le Cosmodrome de Plesetsk. Les fusées Proton et Zenit ne peuvent être lancées que depuis Baïkonour.

Commandants

Plusieurs commandants se sont succédé à Plesetsk depuis sa création en 1957[9] :

  • M.G. Grigoryev
  • S.F. Shtanko
  • G.Ye. Alpaidze
  • Yu.A. Yashin
  • V.L. Ivanov
  • G.A. Kolesnikov
  • I.I. Oleynik
  • A.N. Perminov
  • A.F. Ovchinnikov
  • G.N. Kovalenko

Accidents

Mirny : monument commémoratif à Kosmos-2000 satellite

Le Cosmodrome de Plesetsk a été le lieu d'accidents ayant causé la mort de plusieurs personnes :

  • le 26 juin 1973, neuf personnes sont tués dans l'explosion d'un fusée Cosmos 3-M qui était prête au lancement[2]
  • le 18 mars 1980, cinquante personnes meurent dans l'explosion d'une fusée Vostok-2M avec à son bord un satellite Tselina, lors de la phase de remplissage des réservoirs[2]
  • le 15 octobre 2002, une fusée Soyouz emportant à son bord une charge scientifique commence à se désintégrer 20 secondes après son lancement de Plesetsk et explose 9 secondes plus tard éparpillant des débris tout autour du site de lancement. L'explosion a tué un jeune soldat de 20 ans, Ivan Marchenko, qui regardait le décollage d'un site se trouvant à un kilomètre du pas de tir. Huit autres soldats se trouvant avec Ivan Marchenko ont également été blessés, dont six ont été hospitalisés. Des fragments de la fusée sont tombés dans la forêt, qui ont causé un début d'incendie. Le pas de tir a également été endommagé par la chute d'un morceau d'un booster.

Installations

Un des site d'assemblage des satellites près de Mirny en avril 2005

Un aéroport, l'aéroport de Pero[10], a été construit à environ six kilomètres à l'est de Plesetsk.

Concernant les installations spatiale, le Cosmodrome dispose de neufs pas de tir répartis sur six complexes de lancements situés à plusieurs dizaines de kilomètres au nord-est de Plesetsk. À cela s'ajoutent six complexes d'assemblages et de tests des engins spatiaux[5].

Voir aussi

Références et notes

  1. au nord-est se trouve Mirny et toujours au nord-est les différents pas de tirs
  2. a , b , c , d , e , f , g , h  et i (en) Cosmodrome Plesetsk, RussianSpaceWeb.com. Consulté le 4 janvier 2008
  3. a  et b (fr) Mark Wade, « Plesetsk » sur Astronautix, 2007, Encyclopedia Astronautica. Consulté le 7 janvier 2008
  4. (fr) Plus de 2000 fusées lancées en 50 ans du cosmodrome de Plesetsk, 13 juillet 2007, RIA Novosti. Consulté le 4 janvier 2008
  5. a , b  et c (en) Alexander N. Kuznetsov et Alexander F. Dedus, Encyclopedia of Space Science and Technology, vol. 2, John Wiley & Sons, Hoboken, New Jersey, 2003 (ISBN 0-471-32408-6), « Russian Spaceports - Plesetsk Spaceport », p. 435 
  6. (en) Kazakhstan Wants Russia To Pay 60 Million Dollars In Damages For Proton Crash, 9 octobre 2007, RIA Novosti. Consulté le 4 janvier 2008
  7. (fr) Les Cosmodromes Soviétiques - Baïkonour, CapcomEspace.net. Consulté le 4 janvier 2008
  8. à comparer au 25° Nord de Cap Canaveral aux États-Unis et au 5° Nord du Centre spatial guyanais de l'Agence spatiale européenne (ESA)
  9. (en) Alexander N. Kuznetsov et Alexander F. Dedus, Encyclopedia of Space Science and Technology, vol. 2, John Wiley & Sons, Hoboken, New Jersey, 2003 (ISBN 0-471-32408-6), « Russian Spaceports - The History of Spaceport Construction in Russia », p. 425 
  10. parfois orthographié Pevo
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