- Censeur royal
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Censure royale
La censure royale était, sous l' Ancien Régime, une compagnie d'experts chargés par le Chancellier d'établir la qualité d'un manuscrit, afin d'en autorise la publication exclusive sous forme imprimée avec un privilège royal[1].
Elle ne doit pas être confondue avec la censure sur les livres imprimés à l'étranger qui était faite par le lieutenant de police.
Sommaire
Objet de la censure
L'examen portait autant sur la forme de l'oeuvre que sur son fond, sur son intérêt, sur son originalité. Contrairement à l'idée reçue, la censure n'avait pas pour but principal d'examiner la conformité de l'ouvrage aux bonnes moeurs et à l'ordre public, mais son originalité, sa valeur intrinsèque et son intérêt pour le public, afin de justifier l'octroi d'un monopole d'édition pendant 10 ans ou 30 ans.
Le privilège royal pouvait être accordé à une oeuvre originale, mais aussi à une traduction, sur une oeuvre écrite ou sur une partition de musique.
Histoire de la censure préalable
Richelieu fut le premier à nommer des érudits dévolus à cette tâche. Après la Fronde, Colbert créa une direction de la Librairie, chargée de veiller à l'octroi des permissions et privilèges devenus désormais obligatoires pour toutes les impressions réalisées en France.
Organisation de la censure
Les directeurs de la librairie, devenus censeurs royaux, étaient nommés par le roi, chacun dans sa spécialité. L'Almanach royal en publiait la liste chaque année.
Sous Louis XIV ils étaient au nombre de quarante recrutés, pour la plupart, parmi les professeurs de la Sorbonne.
Sections de la censure
- Histoire naturelle
- Poésie
- Musique
- Théâtre
- Théologie, etc.
Sections de la censure
Principaux censeurs royaux
- Michel Adanson
- Charles de Beaumont, chevalier d'Éon
- Pierre Jean Boudot
- Jean-Baptiste-Marie Bucquet
- Joseph-Barthélemy-François Carrère
- Charles-Nicolas Cochin
- Nicolas Coquelin
- Jean-Marie-Louis Coupé
- Louis Cousin
- Claude Delisle
- Jean-Nicolas Démeunier
- Desfontaines-Lavallée
- Bernard Le Bouyer de Fontenelle
- Augustin François Jault
- Jean-Louis-Ignace de La Serre
- Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes
- Jean-Étienne Montucla
- Jean-Baptiste-René Robinet
- Antoine Yart
La censure théâtrale
Dès 1701, les pièces de théâtre firent à leur tour l'objet de la censure royale : lues avant publication par les censeurs placés sous l'autorité du lieutenant général de police, les pièces furent autorisées soit telles quelles et recevaient l'approbation, soit moyennant des coupes ou des corrections, quand elles n'étaient pas simplement interdites. Voltaire en fit les frais pour son Mahomet (1743), Sedaine pour son Déserteur (1769) ; Le Barbier de Séville et Le Mariage de Figaro de Beaumarchais n'en réchappèrent que grâce à l'opiniâtreté de Marie-Antoinette.
Les censeurs théâtraux
- 1701-1721 : Marc-René de Voyer, marquis d'Argenson (1652-1721)
- 1721-1726 : ?
- 1726-1734 : abbé Claude Cherrier (16??-1738)
- 1735-1762 : Prosper Jolyot de Crébillon (1674-1762)
- 1762-1774 : François-Louis Claude Marin 1721-1809)
- 1774-1776 : Claude Prosper Jolyot de Crébillon (1707-1777)
- 1776-1777 : Louis-Edme Billardon de Sauvigny (1736-1812)
- 1777-1790 : Jean Baptiste Antoine Suard (1733-1817)
- 1790-1792 : Joly[2]
- 1804-1815 : Jean-Louis Brousse-Desfaucherets, Pierre-Édouard Lémontey, Charles de Lacretelle et Joseph-Alphonse Esménard
- 1815-1822 : Charles-Joseph Loeillard d'Avrigny, Pierre-Édouard Lémontey, Charles de Lacretelle et Joseph-Alphonse Esménard
- 1822-1827 : Jacques Honoré de Lourdoueix, Charles de Lacretelle, René Alissan de Chazet, Jean-Louis Laya et Antoine Quatremère de Quincy
- 1827-1830 : ?
Note
- ↑ Les privilèges sont accordé au libraire sous la forme de Lettres patentes
- ↑ Il s'agit peut-être d'Étienne Louis Hector de Joly.
Bibliographie
- Raymond Birn, La Censure royale des livres dans la France des Lumières, Paris, Odile Jacob, 2007 (ISBN 2-7381-1851-8).
- Biographie des censeurs royaux, Paris, chez les marchands de nouveautés, 1821.
- Victor Hallays-Dabot, Histoire de la censure théâtrale en France, Paris, E. Dentu, 1862.
Voir aussi
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