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Ceinture fléchée
La ceinture fléchée est un élément des costumes traditionnels canadien-français, québécois et métis, historiquement associé à la traite des fourrures. Il s'agit d'une pièce de laine, traditionnellement portée par les hommes. La largeur d'une ceinture peut varier de 15 cm à 25 cm et sa longueur peut facilement dépasser 2 mètres.
Sommaire
Histoire
Dans les faits, la première mention des ceintures fléchées remonte à 1798 dans les livres de la compagnie du Nord-Ouest. Auparavant, des ceintures existaient pour entourer les capots des hommes et à soutenir leurs dos lors des temps froids.
Les motifs apparaissant sur ces ceintures évolueront graduellement jusqu'en 1850, lorsque la forme traditionnelle des ceintures se fixe. À la fin du XIXe siècle, les bourgeois des villes en récupèrent l'usage et la mettent au profit d'un sport populaire : la raquette. On se procurait ces ceintures surtout dans la région de l'Assomption, au Nord-Est de Montréal.
Les clubs de raquette ont perdu leur popularité au début du XXe siècle avec l'arrivée du hockey sur glace, du ski et du patinage. Les ceintures fléchées sont alors passées dans le folklore, car elles étaient devenues obsolètes.
Aujourd'hui, plusieurs artisans et artisanes s'efforcent de faire revivre l'art et la technique de la ceinture fléchée, afin qu'ils ne disparaissent pas dans les anciennes mœurs des Québécois.On retrouvera plus souvent qu'autrement des ceintures fléchées à la taille des danseurs de groupe folklorique ou de musiciens de musique traditionnelle.
Confection
La réalisation d'une ceinture fléchée se fait en plusieurs étapes. D'abord, l'artisan sélectionne les fils de laine qui lui conviennent. Lors de la conception d'une ceinture de facture traditionnelle ancienne, il faut des fils suffisamment longs pour que la ceinture fasse une à deux fois le tour de la taille. De plus, il faut ajouter à cela la longueur des franges de chaque côté de la ceinture. Les franges servent à bloquer le tissage ou tressage de la ceinture sans abîmer le travail.
Ensuite, l'artisan organise les fils selon l'ordre des couleurs qui lui agrée et il tisse les fils de façon à former des motifs d'éclairs (zig zag), de flammes (losange) et de têtes de flèche (souvent le cœur de la ceinture).
Finalement, l'artisan termine sa pièce en torsadant ou en tressant la longueur de fil restant afin de faire les franges.
La création d'une ceinture fléchée peut demander de 80 à 350 heures de travail. Cela explique la beauté de cet objet et son coût.
Il arrive souvent que les gens confondent les ceintures fléchées faites à la main avec des ceintures tissées fabriquées en série au métier à tisser, dites de type Coventry. Une ceinture tissée à la machine ne coûte généralement pas plus de 50 $. Toutefois, une authentique ceinture fléchée est beaucoup plus belle et durable qu'une ceinture fabriquée à la machine, souvent faite de fibres synthétiques (nylon, polyester).
La ceinture faite à la main demeure une magnifique pièce de collection qui, évidemment, est aussi un vêtement qui se porte encore aujourd'hui. On peut retrouver des ceintures, mais aussi des foulards, des signets et autres. Pour faire la distinction entre une ceinture faite aux doigts d'une ceinture faite sur un métier mécanique, il faut regarder les extrémités du tressage, là où la frange commence. Les ceintures de type Coventry auront un tissage droit sur toute la largeur tandis qu'une ceinture faite à la main aura une "pointe" au centre du tissage, comme un V inversé.
Notes
Bibliographie
- Michelle Beauvais. Le tressage au-delà du trois brins, Granby : M. Beauvais, 2006, 137 p. (ISBN 2-9809125-0-6)
- Joanne Renaud, Anne-Marie R. Poirier. Le génie de la ceinture fléchée, Sainte-Marcelline-de-Kildare : Fondation Pierre-Bélanger, Lanaudière, 1997, 53 p. (ISBN 2-9805692-0-8)
- Lise St-Georges. Histoire et origines de la ceinture fléchée traditionnelle dite de L'Assomption, Sillery : Septentrion, 1994, 125 p. (ISBN 2-89448-002-4) (aperçu)
- Denise Verdeau-Hemlin. Évolution des motifs de fléché, Montréal : Association des artisans de ceinture fléchée du Québec, 1990, 26 p. (ISBN 2980118915)
- Association des artisans de ceinture fléchée de Lanaudière. Le Fléché : phase 1, Montréal : Association des artisans de ceinture fléchée du Québec, 1988, 28 f. (ISBN 2980118907) [en collab. avec Denise Verdeau-Hemlin et Pauline Roy]
- Véronique L. Hamelin. Le Fléché authentique du Québec par la méthode renouvelée, Outremont : Léméac, 1983, 256 p. (ISBN 276095353X)
- Hélène Varin Brousseau. Le fléché traditionnel et contemporain, Montréal : La Presse, 1980, 133 p. (ISBN 2890430464)
- Monique LeBlanc. Parle-moi de la ceinture fléchée!, Montréal : Fides, 1977, 107 p. (ISBN 0775506613)
- Monique LeBlanc. J'apprends à flécher, Montréal : R. Ferron Éditeur, 1974, 127 p.
- Françoise Bourret, Lucie Lavigne. Le fléché : l'art du tissage au doigt, Montréal : Éditions de l'Homme, 1973, 222 p. (ISBN 077590399X)
- Marius Barbeau. Ceinture fléchée, Montréal : Éditions Paysana, 1945, 110 p. (ISBN 0885150341) [traduction de Assomption Sash, 1934]
Lien externe
- La ceinture fléchée, site proposant un historique, un descriptif et présentant les techniques de réalisation.
- Artisans et artisanes de ceinture fléchée du Québec: présente un répertoire des artisans et artisanes passés maîtres dans l'art de la ceinture fléchée, les nouvelles au sujet de la pratique du fléché et des points de vente où il est possible de se procurer d'authentiques pièces faites à la main.
- Le Fléché, Leçons d'artisanat: site de techniques de tissage aux doigts des motifs anciens (Assomption, Flammes nettes, Acadienne et autres)
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