- Cathédrale Saint-Étienne de Cahors
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Cathédrale Saint-Étienne de Cahors Présentation Culte Catholique romain Type Cathédrale Rattaché à Diocèse de Cahors (siège) Début de la construction 1080
1316 (façade)Fin des travaux 1135
1324 (façade)Style(s) dominant(s) Roman
Gothique (cloître de 1504)Protection Classé MH (1862)
Patrimoine mondial (1998)Géographie Pays France Région Midi-Pyrénées Département Lot Ville Cahors Coordonnées modifier La cathédrale Saint-Étienne de Cahors[1], édifiée de 1080 à 1135, est un des premiers et des plus vastes édifices français à coupoles sur pendentifs.
Elle abrite la Sainte Coiffe qui enveloppait la tête du Christ, rapportée de Terre Sainte vers 1113.
La cathédrale romane de Cahors fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862[2]. Elle est également inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France depuis 1998.
Sommaire
Description
Véritable joyau architectural, elle fut édifiée au XIe siècle par l'évêque Géraud de Cardaillac, sur l'emplacement de l'ancienne église bâtie au VIIe siècle par saint Didier. Elle fut bâtie et construite grâce aux libéralités de Dagobert, par l'évêque Géraud III vers 1090. Elle fut consacrée par le pape Calixte II le 10 septembre 1119, et fut achevée vers 1135.
C'est une église forteresse d'allure austère, militaire. Les évêques étaient aussi comtes et barons de Cahors.
La façade rajoutée entre 1316 et 1324 par Guillaume de Labroue, cousin de Jean XXII, renforce encore cette impression : lourde, ressemblant à la muraille d'un château, le narthex surmonté d'un beffroi encadré de deux tours, à peine est-elle aérée par six baies étroites, un portail à triple voussure surmonté d'une galerie et d'une rose.
L'intérieur frappe par l'absence de transept.
Elle appartient au style à coupole du sud-ouest. Avec une façade fortifiée romane, dont le portail roman, réalisé entre 1140 et 1150, forme un avant-corps sur la façade nord.
La nef
Bien éclairée, elle se développe sur 20 m de large et quarante-quatre mètres de long. Deux puissantes coupoles sur pendentifs, de style byzantin, culminant à 32 mètres, reposent sur six forts piliers. Seule Sainte-Sophie de Constantinople dépasse l'amplitude de cette nef.
Une des coupoles est décorée de fresques du XIVe siècle [3], représentant la lapidation de saint Étienne et huit prophètes montés chacun sur un animal à la manière des dieux grecs ou hindous. Outre la fresque, de nombreux éléments de peinture médiévale ont été mis au jour sur les murs de l'édifice. Une des fresques représente saint Genou qui aurait évangélisé Cahors.
L'abside
De style gothique sur fond roman, dans laquelle on peut voir huit colonnes à chapiteaux sculptés, est dotée de trois absidioles décorées de sculptures. L'ensemble forme une belle harmonie de couleurs où la blancheur de la nef contraste avec la coloration des peintures et des vitraux du chœur.
L'église comporte plusieurs gisants dont celui du bienheureux Alain de Solminihac et, dans la chapelle du chevet, une précieuse relique, la Sainte Coiffe qui enveloppait la tête du Christ et qui aurait été rapportée par Géraud de Cardaillac, évêque de Cahors, à son retour d'un voyage en Terre sainte vers 1113.
Le portail
Sculpté en 1135, il fut transféré au XIIIe siècle sur la façade nord. Ce portail à voussures est surmonté d'un remarquable tympan dont les sculptures, rappelant celles de Moissac, sont d'un style transitoire entre le roman et le gothique. Le thème en est l'ascension triomphale du Christ. Jésus, debout, la main droite levée en signe de bénédiction et d'au revoir, une bible dans la main gauche, est entouré d'une gloire ovale (ou mandorle) qui souligne le mouvement ascensionnel. De chaque côté du Christ, deux anges semblent expliquer le miracle aux apôtres, qui, sous leurs arcatures trilobées, entourent la Vierge.
À gauche, un personnage isolé dont l'attitude et le vêtement différent de ceux des apôtres, représente probablement le sculpteur qui signe ainsi son œuvre.
De part et d'autre des anges, est racontée l'histoire de saint Étienne, patron de la cathédrale, telle qu'elle figure dans les Actes des Apôtres. Au-dessus de la mandorle, quatre angelots accompagnent le Christ dans son ascension.
L’archivolte est ornée de personnages très maigres, très longs et se faisant face. Ils illustrent des scènes de chasse, le combat des vices et des vertus.
À remarquer aussi, les voussures sculptées et les corbeaux de la corniche.
Le cloître
Une porte, à droite du chœur, permet d'accéder au cloître gothique flamboyant qui fut édifié en 1504 par l'évêque Antoine de Luzech. Les sculptures profanes représentant des coquillards, des buveurs, des musiciens, un architecte au travail, ont peut-être été copiées sur celles de Cadouin.
On peut voir sur une pierre carrée se disputer deux pèlerins, l'un tenant une coquille.
Au nord-ouest, la petite Vierge sous son dais de coquilles, est une des rares représentations religieuses épargnées par les protestants.
Sur le côté ouest, la chapelle Saint Gaubert, dont la voûte est ornée de peintures de la Renaissance italienne et les murs, de fresques du XVe siècle, représentant l'enfer et le Jugement dernier, contient un musée d'art sacré. Des vêtements sacerdotaux et les portraits de 93 évêques de Cahors y sont exposés[4]. Curiosité : la surface de la cour intérieure est strictement égale à la surface de la galerie qui l'entoure,illustrant ainsi la duplication du carré et le nombre racine carrée de deux qui a fasciné mathématiciens et architectes depuis Babylone.
Notes et références
- Mireille Bénéjeam-Lère - La cathédrale Saint-Étienne - pp.9-69 dans Congrès archéologique de France. 147e session. Quercy. 1989 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1993
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00094997 » sur www.culture.gouv.fr.
- XIVe siècle récemment découvertes dans le massif occidental - pp.71-77, dans Congrès archéologique de France. 147e session. Quercy. 1989 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1993 Marie-Anne Sire - Cathédrale de Cahors. Les peintures murales du
- Georges Costa - Le trésor de la cathédrale de Cahors - pp.79-85, dans Congrès archéologique de France. 147e session. Quercy. 1989 - Société Française d'Archéologie - Paris - 1993
Annexes
Bibliographie
- Marguerite Vidal, Jean Maury, Jean Porcher, Quercy roman, Éditions Zodiaque (collection "la nuit des temps n°10), La Pierre-qui-Vire, 3e édition, 1979 pp. 195-234 (ISBN 9782736901431)
Articles connexes
Liens externes
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