- Saint Genou
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Saint Genou ou saint Genouil ou saint Genouph est un saint, mal connu, honoré en plusieurs endroits du Berry.
C'est un saint des Églises chrétiennes, célébré le 17 janvier[1],[2].
Sommaire
Hagiographie
Deux sources hagiographiques semi-légendaires évoquent saint Genou : une Vita écrite par un moine de l'abbaye bénédictine de Saint-Genou au Xe siècle d'une part, et une seconde, un peu plus tardive (fin Xe siècle ou début XIe siècle, écrite par un autre moine de la même abbaye, mais qui est plus complète.
Saint Genou, aidé de son père saint Genit (ou saint Genitus) aurait évangélisé la Civitas Geturnicensis (peut-être Cahors, mais c'est très incertain) avant de venir en Berry, purgeant le pays des démons qui l'infestaient. Ce pays, dénommé "Cella daemoniorum super fluviolum Naonis situm" est peut-être Selles-sur-Nahon (Indre) ; un prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Genou a existé autrefois dans ce village.
C'est peut-être Selles-Saint-Denis (Loir-et-Cher), village qui se dénommait antérieurement "Selles-Saint-Genou" : en effet, la tradition rapporte que saint Genou et son père seraient morts et auraient été inhumés à Selles-Saint-Denis. Ce village de Sologne est implanté sur la rive droite de la Sauldre ; une chapelle Saint-Genouph et une fontaine qui lui est consacrée, et qui est aussi un lieu de pèlerinage, existent dans ce village, ainsi que des fresques et un morceau de vitrail qui évoquent la vie de ce saint[3].
Par la suite, les reliques de Saint-Genou furent transportées au monastère d'Estrée, aujourd'hui Saint-Genou (Indre), probablement en 855. Une partie des reliques, son chef probablement, aurait été transporté dans l'église Sainte-Geneviève de Paris, ou peut-être à la cathédrale Notre-Dame de Paris[4].
Par la suite, ce saint aurait été confondu avec saint Gengoulph en raison de leur quasi-homonymie, le culte rendu à partir du XVIe siècle à saint Gengoulph dans le diocèse de Paris commençant par « une longue prose de vingt-trois strophes sur l'histoire de saint Genou et de saint Genit son père »[5].
La tradition du culte de saint Genou dans le Berry
Son culte fut longtemps populaire :
« À certaines époques du Moyen Âge, une maladie affreuse, connue sous le nom de mal des ardents, faisait de nombreux ravages dans le Berry. C'est alors que les pèlerins se rendaient en foule pur vénérer le corps de saint Genou dans la belle basilique que la piété des fidèles contribua à élever par son concours et ses généreuses offrandes. Il ne reste plus du monastère, tant de fois ruiné, que quelques débris et la moitié de la basilique[6]. »
Ses traces dans le Berry actuel et les régions avoisinantes
- Selles-Saint-Denis (Loiret), anciennement "Selles-Saint-Genou"
- Selles-sur-Nahon (Indre)
- Saint-Genouph (Indre-et-Loire),dont le nom se prononce « Saint-Genou »
- Gien et Coullons dans le département du Loiret honorent traditionnellement saint Genou.
- Une chapelle Saint-Gengoulph se trouve dans l'église de Sainte-Gemme-en-Sancerrois (Cher, près de Sancerre). Malgré le nom qui est orthographié comme celui de saint Gengoulph, il s'agit probablement du culte de saint Genou car cette localité est voisine des sources de la Sauldre, sur les rives de laquelle, plus en aval, se trouve Selles-Saint-Denis.
- C'est le saint patron de l'église paroissiale de Quantilly (Cher, près de Bourges).
- Un autel à son nom existait dans l'église de Serruelles (Cher)
- Des reliques de saint Genou (connu localement comme "saint Junien du Poitou", à ne pas confondre avec le "saint Junien" vénéré dans le Limousin) se trouvent dans l'église abbatiale de Nouaillé-Maupertuis (Vienne)
- Des fresques du début du XIVe siècle représentant saint Genou se trouvent dans la cathédrale de Cahors (Lot).
Notes et références
- nominis.cef.fr Nominis : Saints Genou et Genitus.
- www.forum-orthodoxe.com Forum orthodoxe francophone : Saints pour le 17 janvier du calendrier ecclésiastique.
- http://www.lemaire1957.net/rubrique,histoire-1,591013.html
- Dans le "Missel de Paris", écrit vers 1520 en caractères gothiques, il est écrit : « À Paris, saint Genouil, évêque et confesseur, lequel étant mort dans une abbaye du Berry, a été depuis transporté dans la grande église de la capitale du royaume »
- Bulletin de la Société académique du Centre : archéologie, littérature, science, histoire et beaux-arts", avril 1901, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5675665b/f21.image.r=Larochemillay.langFR "
- Bulletin de la Société académique du Centre : archéologie, littérature, science, histoire et beaux-arts", avril 1901, consultable http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5675665b/f22.image.r=Larochemillay.langFR "
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