Catacombiste

Catacombiste

Cataphile

Un cataphile est un amateur de visites clandestines des anciennes carrières souterraines de Paris ou catas (un abus de langage relatif aux Catacombes de Paris qui se situent dans les carrières souterraines).

Sommaire

Étymologie et sens

Un livre, La cité des cataphiles — Mission anthropologique dans les souterrains de Paris, popularisa le terme de « cataphile » à partir de 1983, mais l'expression existait sans doute avant parmi les initiés. Il s'agit d'un néologisme, étymologiquement issu du grec katkiros, le royaume des morts, qui donna le mot catacombes en latin ecclésiastique catacumbæ, par métathèse et par attraction de -cumbere (reposer), de l’expression cata tumbas (parmi les tombes), du grec κατα (en bas) et τυμβος (tombe) et philein, aimer (suffixé en « –phile », celui qui aime). Le cataphile est également souvent un amateur de toutes les carrières et espaces souterrains, naturels ou non. Le terme de cataphilie désigne quant à lui, parfois la communauté des cataphiles, plus souvent l'ensemble des activités et légendes urbaines associées à l'univers cataphile.

Il n'existe pas en réalité de mouvement unitaire qui rassemblerait l'ensemble des cataphiles. Toutefois, on connait plusieurs groupes et associations de cataphiles, notamment les célèbres « Cataphiles associés. » Depuis les années 1980, de nombreuses incursions et fêtes clandestines ont lieu dans les catas, sous l'égide de quelques habitués détenant souvent un plan — propre aux cataphiles — des galeries souterraines et connaissant quelques points d'entrée et de sortie. L'essentiel de la fréquentation reste néanmoins de l'ordre de la ballade, par des groupes indépendants d'explorateurs qui se retrouvent le plus souvent au hasard dans les galeries.

Activités cataphiles

Est qualifié de cataphile tout individu qui pénètre dans les anciennes carrières souterraines de Paris et en parcourt les galeries. Les personnes qui descendent pour la première fois dans ces carrières sont qualifiés avec humour de "touristes" par les cataphiles. Souvent accompagnés de guides et peu équipés, les touristes sont sujets à railleries. Quelles qu'en soient les raisons. Les motivations cataphiles sont très diverses : sont souvent avancées l'intérêt historique, le besoin de solitude, le goût de l'exploration, l'attrait du monde minéral, etc. Des profils manifestement variés partagent cependant un goût pour une activité très commune consistant à parcourir un réseau sans objectif précis, en creusant des chatieres , des connexions entre les lieux et en s'arrêtant régulièrement pour se restaurer dans les nombreuses " salles " aménagés dans les vides des réseaux.

D'autres activités courantes sont l'aménagement du réseau, la réalisation de fresques, de sculptures, de bancs, ou même une restauration du patrimoine : restauration des hagues (murs), des piliers, noircissage et retaillage des plaques de rues et des plaques commémoratives.

Néanmoins le graffiti (activité polémique mais assurément indémodable) s'est développé de plus en plus dans ce lieu, aboutissant parfois à des actes de vandalismes sur des éléments du patrimoine.

Les cataphiles se distinguent essentiellement des spéléologues en ce que la passion des cataphiles vise plutôt à l'exploration des lieux souterrains construits par la main de l'homme et présentant donc un attrait historique : c'est ce que l'on appelle en termes savants la subterranologie, c’est-à-dire l'étude des infrastructures de nos grandes villes. Certaines techniques de la spéléologie peuvent parfois être mises à profit pour l'exploration de parties difficiles d'accès (puits sans échelons, effondrements, galeries ennoyées...)

La cataphilie devint finalement l'appellation globale regroupant cataphilie au sens strict et subterranologie, notamment à cause de la fermeture progressive de certaines carrières parisiennes et de l'évolution de l'activité cataphile dans les carrières de province.

Bibliographie

  • Alain Clément et Gilles Thomas, Atlas du Paris Souterrain — La doublure sombre de la ville lumière, Parigramme, 2001 (ISBN 2840961911)
  • Charles Kunstler, Paris souterrain, Flammarion, 1953
  • Barbara Glowczewski, La Cité des cataphiles — Mission anthropologique dans les souterrains de Paris, Librairie des Méridiens, 1983, 1996
  • Günter Liehr et Olivier Faÿ, Les Souterrains de Paris — Légendes, mystères, contrebandiers, cataphiles…, De Borée, 2007 (ISBN 2844946348)
  • Patrick Saletta, À la découverte des souterrains de Paris, Sides, 1990 (ISBN 2868610757)
  • Policiers en sous-sol, coll. Liaisons (publication de la Préfecture de police de Paris), n° 70, janvier-février 2000
  • Philippe Collignon et Dominique Lavault, Le Cimetière des Monstres, Editions CielStudio, 2008 (ISBN 2952690839)
  • plus de livres en français sur ce sujet

Liens externes

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Voir « Cataphile » sur le Wiktionnaire.

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