- Canons des Eglises
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Canons des Églises
Les différentes Églises chrétiennes ne reconnaissent pas les mêmes livres pour canoniques. Voici une liste détaillée de leurs choix Pour savoir dans quels ordres sont classés ces livres suivant les différentes éditions de la Bible, il faut s’intéresser à la Bible hébraïque et à la Septante.
Outre les éléments donnés dans le tableau présenté plus bas, certaines églises présentent des particularités quant aux traductions utilisées. Cette canonisation d'une traduction est particulièrement pertinente dans les églises où l'étude historico-critique du texte est déconseillée voire interdite.
Sommaire
Courants évangéliques (Églises américaines nées au XIXe siècle)
Aujourd’hui c’est la Bible Louis Segond, traduction réalisée à la fin du XIXe siècle par le protestant du même nom qui est sans doute dans ses différentes éditions la Bible la plus lue dans l’ensemble de la francophonie, essentiellement parce qu'elle est libre de droits et de ce fait mise en ligne. La Bible Louis Segond a connu une révision en 2000 avec un apparat critique extrêmement intéressant dans la mesure où, contrairement à la plupart des autres traductions, les notes de bas de page apportent l'étymologie ou le texte en langue d'origine avec son mot à mot. Cette révision est très critiquée par les cercles évangélicalistes.
Églises issues de la Réforme
Les éditions protestantes de la Bible publiaient aux XVIe et XVIIe siècles, suivant Jérôme, les Apocryphes à la suite de l'Ancien Testament. Avec le développement des sociétés bibliques et de l'édition en nombre en vue de l'évangélisation, ceux-ci disparurent par commodité au XIXe siècle. Les Églises protestantes aujourd'hui ne privilégient pas une traduction particulière, même si elles ont été attachées à l'une d'elles (la plupart des francophones aux XVIIIe et XIXe siècles à Ostervald et au XXe à Segond, d'autres à Darby, etc.). Les sociétés bibliques en éditent plusieurs, dont le type de traduction varie selon l'usage auxquelles elles sont destinées : éditions d'étude (Segond, TOB), littéraires (Bayard), à lexique restreint (Français courant, Parole de vie), pour la proclamation, etc. Il en résulte que les fidèles, attachés à la lecture biblique, disposent de plusieurs éditions et peuvent trouver les deutérocanoniques dans les éditions catholiques ou interconfessionnelles (TOB, Jérusalem, Bayard, etc.).
Église catholique romaine
Le Concile de Trente confirme les livres dits deutérocanoniques dans le recueil catholique de l’Ancien Testament.
Églises orientales
Le canon du Nouveau Testament n'est pas le même pour toutes les confessions chrétiennes. Certaines églises chrétiennes orientales reconnaissent le Diatessaron de Tatien et connaissent une épître de Paul aux Lacédémoniens.
Églises latines
La liste de tous les livres du Nouveau Testament actuel existe dans le décret de Damase issu du synode de Rome en 382. L'adoption de la liste longue du canon des livres de l'Ancien Testament est confirmée par les conciles de Carthage de 397 et de 419.
Le canon est donc réalisé à la fin du IVe siècle. L'influence d'Augustin d'Hippone, qui a défendu (contrairement à Jérôme de Stridon et, dans un premiers temps, Rufin, et conformément à la tradition de la Septante et de la Vetus latina) la canonicité des livres controversés parce qu'ils ne se trouvent pas parmi les Écritures hébraïques, paraît avoir été déterminante. Cependant, Grégoire le Grand, Hugues de Saint-Victor, Nicolas de Lyre, Cajetan s'interrogeaient encore à leur sujet.
Pour l'Église catholique romaine, c'est le concile de Trente (1545 - 1563) qui a définitivement confirmé le canon des Écritures, distinguant les livres inspirés, de ceux qui ne le sont pas. Dans sa IVe session, en 1546, le concile de Trente a donné la liste des Livres saints qui doivent être reçus par tous (Les noms et les attributions des livres sont les noms et les attributions traditionnels ; ils ne sont pas forcément de foi). Le Catéchisme de l'Église catholique (1991) parle de "liste intégrale" (n° 120).
Article connexe : Liste des livres de la Bible.Églises grecques
Au milieu du IIIe siècle, l'opposition aux littératures apocalyptiques s'inscrivait dans la lutte contre le millénarisme montaniste, attestée par Eusèbe de Césarée, puis par Grégoire de Nazianze, Amphiloque d'Iconium (mort en 896) qui déclare à propos de l'Apocalypse : « Certains l'acceptent mais la plupart le disent inauthentique ».
Dans sa Lettre festale XXXIX, Athanase d'Alexandrie cite les vingt-sept livres du Nouveau Testament. Il indique que les livres qui seront ultérieurement appelés deutérocanoniques par les catholiques ainsi que la Doctrine des douze apôtres (la Didachè), et le Pasteur d'Hermas, aujourd'hui rangés parmi les écrits des Pères apostoliques, ne sont pas inclus dans le canon mais doivent « être lus ».
La canonicité de l'Apocalypse fut encore discutée au Ve siècle et VIe siècle.
Pour l'Ancien Testament, si la plupart des Pères apostoliques suivaient la Septante, il y eut des résistances vis-à-vis des livres qui n'appartenaient pas au canon juif, à partir notamment de Justin et Méliton de Sardes, puis de la part d'Origène, Eusèbe de Césarée, Athanase d'Alexandrie, Cyrille de Jérusalem, Épiphane de Salamine, Grégoire de Naziance. Le concile de Laodicée ne retient que les livres de la Bible hébraïque.
Les Grecs finirent par accepter l'intégralité du canon occidental au concile in Trullo en 692.
Église éthiopienne
L'Église éthiopienne orthodoxe a de toutes les église chrétiennes le canon biblique le plus large, qui inclut notamment le Livre des Jubilés et le Livre d'Hénoch.
Églises réformées
Les protestants n'ont pas d'institution doctrinale et de ce fait pas de canon officiel.
Luther a déclaré non inspirés les livres deutérocanoniques de l'Ancien Testament ainsi que plusieurs du Nouveau Testament (l'Épître de Jacques, celle de Jude et l'Apocalypse), qu'il considérait cependant comme utiles.
Après lui, les protestants, ne l'ayant suivi que partiellement, ont adopté le canon de la Bible hébraïque pour l'Ancien Testament et, généralement, le même canon que les catholiques pour le Nouveau Testament.
Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours
Les saints des derniers jours croient que la Bible est la parole de Dieu dans la mesure où elle traduite correctement (8e article de foi). Les anglophones utilisent la King James version, les francophones la Segond 1910. À son époque, Joseph Smith considérait la traduction de Martin Luther comme la plus correcte de toutes. Les Apocryphes ne font pas partie du canon des Saintes Écritures mais sont considérés, dans l'Église, comme utiles à lire. Selon Doctrine et Alliances 91:1-6, les Apocryphes sont en majeure partie traduits correctement mais contiennent des interpolations incorrectes ; ils peuvent être profitables pour ceux qui sont éclairés par l'Esprit.
Catégorie : Bible
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