- Meliton de Sardes
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Méliton de Sardes
Méliton de Sardes vit dans la seconde moitié du IIe siècle. Il est évêque de Sardes en Asie mineure. C'est un des plus célèbres apologistes grecs de la période. Il soutient avec succès des polémiques et des controverses avec les païens.
Sommaire
Théologie et données biographiques
Il est le premier à avoir élaboré une théologie de l'empire chrétien dans son Apologie destinée à l'empereur Marc Aurèle. Il est le premier père de l'Église à se rendre en pèlerinage sur les lieux mêmes de la vie terrestre du Christ, à Jérusalem. Son voyage a pour but spécifique la recherche sur le canon des Écritures saintes. La légende raconte qu'il s'est volontairement fait eunuque pour gagner le royaume des cieux.
Son œuvre littéraire n'a longtemps été connue que par des fragments, auxquels s'ajoutent maintenant des textes conservés sur papyrus et des traductions abrégées en latin, syriaque et copte. Il pense que l'empire connait un véritable épuisement religieux. Il met en avant le formalisme religieux des cultes polythéistes et de la religion officielle, qu'il met en parallèle avec la foi profonde, le comportement exemplaire et les exigences morales des chrétiens de son temps. En outre, il a fait preuve d'une grande opposition au gnosticisme.
Méliton affirme que les intérêts de l’empire romain et du christianisme étaient convergents. Le Christ est venu au monde au temps d’Auguste, fondateur de l’empire. Les seuls empereurs qui persécutèrent les chrétiens au Ier siècle, Caligula et Néron, sont reconnus comme mauvais par les Romains eux-mêmes. Méliton n'admet pas qu'un empereur puisse donner un ordre injuste[1].
Il avance l'idée l’empire ne peut durer si sa population a perdu toute foi et si sa morale ne tenait qu’à une habitude ou à des philosophies naturelles comme le stoïcisme. L’empire et le christianisme doivent donc s’allier, le premier fournissant le pouvoir politique, l’administration et la sécurité, le second la "vraie" religion, une régénérescence morale et l’appui de Dieu. Au IVe siècle, cette proposition servit de fondement à l’établissement d’une théologie de l’empire chrétien qui fut élaborée par Lactance et Eusèbe de Césarée.
On attribue à tort à Méliton de Sardes d'avoir accusé les juifs de déicide dans une homélie prononcée un Vendredi saint:
« Qu’as-tu fait, Israël? Tu as tué ton Seigneur, au cours de la grande fête. Écoutez, ô vous, les descendants des nations, et voyez. Le Souverain est outragé. Dieu est assassiné… par la main d’Israël![2] »"Israël" ne désigne pas précisemment les Juifs mais signifie plus largement "le peuple de Dieu". Cette phrase est à mettre en parallèle avec l'extrait de l'Evangile "il est allé chez les siens mais les siens ne l'ont pas reçu" (Jean chapitre I verset 11) et rappelle que selon le Christianisme c'est à cause du péché de l'Humanité que Jésus a dû mourir.
Face aux monophysites, il défend fermement la nature humaine du Christ et répète inlassablement qu'il a été incarné dans une vierge.
Œuvres
'Clavis Patrum Graecorum 1092-1098
Références
Bibliographie
- Ernest Renan, Marc-Aurèle ou la fin du monde antique dans [1]
Liens externes
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