- Cannette d'aluminium
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Canette à boisson
Pour les articles homonymes, voir Canette.Une canette à boisson est soit une boîte en aluminium, soit une boîte en fer-blanc qui contient une boisson que l'on peut emporter facilement puis boire sans outil ni gobelet. Pour des raisons de corrosion, le couvercle (muni d'un anneau à ouverture facile) d'une canette est toujours en aluminium, quel que soit le matériau de la boîte (acier ou aluminium).
Sommaire
Historique
En réalité, les canettes étaient autrefois ces bouteilles en verre dotées d'un système d'ouverture en métal qui comprimait un bouchon en porcelaine, doté d'un joint en caoutchouc[1]. Le système de fermeture étanche de la canette permettait la conservation des boissons gazeuses, notamment la bière et la limonade, qui étaient le plus souvent vendues, jusque dans les années 70, sous cette forme, notamment en bouteilles d'un litre.
Dès les années 30, aux États Unis, certaines boissons étaient vendues en boîtes rondes métalliques, sans anneau d'ouverture facile. Fabriquées en fer-blanc, semblables aux boîtes destinées à la conserve. On les appelait "tin can", ce qui signifie "boîte en fer-blanc", ou plus simplement "can". Elles étaient ouvertes avec un ouvre-boîtes spécial qui permettait de faire deux trous dans l'un des deux couvercles. L'un des trous permettait à l'air de passer tandis que l'autre servait à écouler le liquide, soit dans un verre soit directement à la bouche. Les premières boîtes à boisson qui apparurent en France, à partir de 1957, étaient celles de boissons aux fruits commercialisées sous la marque "Pam Pam".[réf. nécessaire]
En 1959, le brasseur américain Coors Brewing Company[2] introduit la boîte en aluminium. Ces premières boîtes faites entièrement d'aluminium ressemblaient toujours beaucoup aux boîtes de conserve en fer-blanc. En 1962, grâce à l'invention de Ermal Fraze, les entreprises Alcoa et Pittsburgh Brewing Company introduisirent les couvercles à ouverture facile en commercialisant la bière Iron City Beer avec le slogan « Easy-Open Snap Top » que l'on peut traduire librement par « Haut si facile à ouvrir ».
Dans les années 70, ces boissons américaines en boîte débarquèrent en force sur le marché français. Elles étaient toujours appelées "can" par les Anglo-Saxons, et "boîtes" par les professionnels (c'est toujours le cas, regardez sur votre boîte de cola) mais étrangement les Français recyclèrent le mot "canette", les jeunes ignorant sans doute tout à la fois ce qu'était une vraie canette, et ce que voulait dire "can" en anglais. C'est un des nombreux exemples où la mauvaise compréhension par les Français d'un mot étranger donne lieu à une transposition fondamentalement incorrecte mais qui finit par s'imposer.
Aujourd'hui, "canette" est entré dans le langage courant pour désigner les boîtes à boisson, et ces deux mots seront utilisés indifféremment pour désigner la même chose dans le reste de cet article.
Avant 1980, les canettes étaient fabriquées avec un anneau qui se détachait lors de l'ouverture et que les gens jetaient un peu partout. Ces anneaux, par leurs bords tranchants, causaient des blessures aux pieds nus, à ceux des vacanciers sur les plages en particulier. Quelques personnes laissaient tomber l'anneau dans la canette pleine et l'avalaient par inadvertance. Ayant des bords coupants, l'anneau causait des blessures internes tant dans la gorge que dans l'intestin.[réf. nécessaire]
Pour contrer cette situation, des industriels travaillèrent sur le moyen de maintenir l'anneau attaché au couvercle de la canette. Dan Cudzik, un employé de Reynolds Metals Company, a travaillé cinq ans à développer le procédé industriel[3] qui a permis de le faire, alors que plusieurs autres spécialistes croyaient qu'un anneau en plastique était la solution.[réf. nécessaire]
Évolutions
Pesant un peu plus de 50 g en 1937, de nos jours une canette à boisson de 33 cl pèse 21 g pour le modèle en acier et 13,2g pour celui en aluminium. Il reste encore une petite marge de manoeuvre pour réduire la masse de métal nécessaire à la fabrication d'une canette et cela sans nuire à sa résistance notamment en continuant à diminuer le diamètre du couvercle par rapport au corps de la boite. Initialement les premiers modèles de 33 cl avaient un couvercle d'un diamètre de 66 mm identique à celui de la boite, il a progressivement été diminué pour atteindre 52 mm (2008)[4].
Dans les dernières années, la canette avec une ouverture agrandie pour boire a fait son apparition. La fabrication actuelle des canettes oblige de créer sur le couvercle une cavité qui peut permettre à une éventuelle poussière de s'y loger, ce qui n'est pas très hygiénique. Pour remédier à cet inconvénient, quelques fabricants de boisson posent une feuille de protection sur le dessus de la canette.
Fabrication
Processus
Les canettes modernes sont produites en emboutissant une rondelle issue d'une feuille d'aluminium ou d'acier étamé, lequel est couramment appelé fer-blanc. La malléabilité de ces deux métaux permet, en plusieurs passes, de créer une boîte cylindrique avec un côté ouvert et un côté fermé.
Après formation de la boîte, le bord du métal du côté ouvert étant irrégulier, le métal est coupé d'une façon régulière. Une étude menée par l'École des mines de Saint-Étienne et Péchiney dans les années 1990 a montré que l'irrégularité de l'emboutissage était liée à un problème de texture du matériau. Une modification du laminage peut d'ailleurs réduire considérablement ce phénomène d'anisotropie.
Le côté ouvert est ensuite déformé par rétreint pour former un cône et un bord sur lequel sera serti le couvercle après remplissage. Ce couvercle possède un anneau rivé qui permet de casser et déchirer une zone où le métal a été aminci afin de permettre une ouverture partielle du couvercle.
Matériaux
Les canettes, entièrement constituées d’aluminium, sont facilement recyclables, et les équipements pour les récupérer sont courants. Au contraire du verre et du plastique, l'aluminium est souvent acheté en gros par les recycleurs de métal, même si aucune consigne n'est prélevée. Il faut, par exemple, 670 canettes pour fabriquer un vélo. Cassées, broyées puis compressées, les canettes passent dans un four électrique afin de récupérer le métal en fusion. Celui-ci bien qu'issu du recyclage, conserve toutes ses qualités initiales, mais il est toutefois purifié pour en éliminer les impuretés.
En Europe, l'influence des groupes sidérurgiques régionaux a conduit à un partage du marché. Alors que le marché américain est dominé par la cannette « tout aluminium », en Europe la canette est aussi fabriquée en fer-blanc avec un couvercle qui est toujours en aluminium. Cette association de deux métaux différents rend le recyclage plus difficile et les sidérurgistes, en association avec les fabricants d'emballages, cherchent à développer un couvercle en acier. Le point bloquant étant la zone de déchirure de l'opercule qui est plus sensible à la corrosion quand le couvercle est en acier. À terme, une canette « tout acier » serait moins chère et plus facile à recycler que son équivalent aluminium.
L'aluminium et le fer-blanc conduisent mieux la température que le verre et le plastique, autres matériaux couramment utilisés par l'industrie alimentaire. Pour cette raison, le contenu des canettes est plus facile à refroidir que celui de bouteilles en plastique, par exemple.
Une canette acier est plus rapidement dégradée dans la nature par corrosion qu'une canette aluminium.
Anecdotes
- À l'époque où les canettes étaient munies d'anneaux détachables, certaines personnes les collectionnaient et en faisaient des rideaux. Ils fabriquaient dans un premier temps des chaînes, qui étaient ensuite attachées ensemble pour faire un rideau.
- Certains consommateurs trouvent que le goût du liquide bu de la canette est différent de celui obtenu d'une distributrice, d'une bouteille en plastique ou d'une bouteille en verre.
- Des personnes suspectent que l'aluminium de la canette migre en partie dans le liquide et croient que c'est dangereux pour leur santé. Il augmenterait notablement les risques de maladie d'Alzheimer[5]. Cependant, il ne faut pas oublier que dans n'importe quelle canette le produit à consommer n'est pas en contact direct avec l'aluminium ou l'acier. En effet, lors du processus de fabrication de la canette, un revêtement alimentaire spécialement étudié est vaporisé sur les parois intérieures de la boîte afin d'isoler le liquide contenu du métal.
- La première boisson gazeuse vendue dans une canette faite entièrement d'aluminium, en 1964, contenait du R.C. Cola ou du Diet-Rite Cola, les deux fabriqués par Royal Crown Cola company.
- Il est possible de monter debout sur des canettes vides , car elles sont capables de supporter une masse axiale d'environ 100 kg sans s'écraser[6]. Par contre, un adulte peut facilement presser et déformer une canette vide par l'action mécanique préhensile de la main.
- Les Français consomment en moyenne une cinquantaine de boîtes par an, soit 7 à 8 fois moins que les Américains. Les jeunes jusqu'à 25 ans les consomment en nombre, pour ensuite leur préférer les bouteilles en verre.[7]
- En 1996, 80 % des canettes vendues sur le marché mondial sont en aluminium.[8]
Notes et références
- ↑ Voir modèle sur ce site
- ↑ Année 1959 dans l'historique de la Company Coors Brewing
- ↑ U.S. Patent No. 3,967,752 1976-07-06 Easy-Open Wall.
- ↑ J.P.G., Les canettes toujours plus light, Rayon boissons, n°168, novembre 2008 p.20
- ↑ L'aluminium et la santé, pages 20 à 23
- ↑ Vidéo sur Youtube
- ↑ La canette en aluminium, pages 19 et 20
- ↑ Canettes en aluminium, 80% du marché mondial
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Ernie Fraze, l'inventeur de l'ouverture facile des boîtes.
- (en) La première canette à ouverture facile
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