- Camino del Norte
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Le Camino del Norte, ou Chemin du Nord en français, est un itinéraire secondaire du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Il est la continuité en territoire espagnol de la voie de Soulac, voie côtière française.
Le Camino del Norte est également appelé Ruta de la Costa, par opposition au Camino francés qui est aussi appelé la Ruta Interior.
Sommaire
Présentation
Les pèlerins venant de Bretagne avaient la possibilité de suivre un itinéraire côtier dont la partie française se termine en Aquitaine par la Voie de Soulac. Arrivés à Irun, ils pouvaient rejoindre le Camino francés au niveau de Burgos en suivant une voie secondaire passant par Vitoria-Gasteiz, ou bien continuer à longer la mer cantabrique, en reliant les villes côtières du nord de la Péninsule Ibérique. Ce dernier chemin, allant d'Irun à Arzúa, se nomme « Camino del Norte ».
Le Guide du Pèlerin d’Aimery Picaud ne donne aucune indication sur ce chemin.
Historique
L’itinéraire de la côte eut une valeur historique distincte de celui de l'intérieur. Peu fréquenté, son tracé est celui d'un couloir qui court parallèlement à la mer Cantabrique jusqu'aux limites de Biscaye, sacrifiant commodités et rapidité pour mettre l'accent sur les relations entre les ports basques et la meseta castillane. Le découpage de la côte nord de la péninsule ibérique constituait un sérieux handicap à la circulation, aggravé par la présence des nombreuses rivières qui se jettent dans l'Océan et qu'il fallait bien franchir. Aussi, ce ne fut pas avant le XIIIe siècle que certains pèlerins optèrent pour cette solution.
Lorsque le Chemin de l'Intérieur, le Camino francés, commence à gagner de l’importance grâce à l'amélioration des voies de communication, la route de la côte continue à s'alimenter aussi bien des pèlerins qui choisissent cette voie depuis Irun, que de ceux qui, venant d'Angleterre et du centre de l'Europe, débarquent dans n'importe quel port qui jalonne la côte basque, principalement Bermeo, plus tard et définitivement, Bilbao.
La fondation de noyaux urbains et l'implantation d'hôpitaux dans les proximités de la route de Saint-Jacques favorisent le flux de pèlerinage qui se consolide aux XIVe et XVe siècles avec l'apogée des pèlerinages maritimes vers Compostelle.
L'itinéraire allait d'Irun à Bilbao par Saint-Sébastien et Guernica. Puis, il rejoignait Santander, par Castro-Urdiales et Laredo, avant de poursuivre vers Oviedo, par Santillana del Mar, San Vicente de la Barquera et Llanes. À partir d'Oviedo, le chemin de la côte était certainement plus fréquenté et le fut plus tôt que le tronçon venant d'Irun, car l'empruntaient des jacquets venus de León à Oviedo. Car « Qui a esté à Sainct Jacques / Et n'esté à Sainct Salvateur / A visité le serviteur / Et a laissé le Seigneur.» (la Cathédrale San Salvador d'Oviedo)
D'Oviedo, les pèlerins allaient à La Espina par Cornellana, où un monastère, fondé en 1024, revint à l'Ordre de Cluny en 1122.Certains d'entre eux gagnaient Lugo par l'intérieur des terres, tandis que d'autres rejoignaient la côte à Canero, puis, après avoir franchi le pont qui tremble à Luarca, ils la suivaient jusqu'à Ribadeo. De là, d'aucuns pouvaient rejoindre le Camino francés, par Lugo, vers Palas de Rei, les autres, passant par Mondoñedo, Villalba et Sobrado, le retrouvaient, à proximité de leur but de voyage, à Labacolla.
Le chemin actuel
D'Irún à Arzúa
Pays-Basque
- Irun
- Saint-Sébastien
- Orio
- Zarautz
- Zumaia
- Itziar
- Deba
- Markina
- Bolivar
- Guernica
- Bilbao, l'église gothique de Santiago (Saint-Jacques) du XIVe siècle.
- Baracaldo
Cantabrie
- Castro-Urdiales
- Laredo
- Guarnizo
- Santander
- Santillana-del-Mar la Collégiale et les grottes d’Altamira.
- Cóbreces
- San Vicente de la Barquera
Asturies
- Llanes
- Ribadesella
- Villaviciosa et l'église de San Salvador de Valdediós.
- Gijón
- Oviedo, la cathédrale San Salvador ou Saint Salvadeur dans la "Grande Chanson" des Pélerins, la Cámara Santa, la basilique San Julián de los Prados et les églises de Santa María del Naranco et San Miguel de Lillo.
- Avilés
- Cudillero
- Luarca et le pont qui tremble, comme le chantait les pélerins dans "La Grande Chanson".
- Vegadeo
Galice
- Mondoñedo
- Vilalba, capitale "da terra chà", le plat pays, et l’église San Simon.
- Sobrado et son monastère dos Monjes ou Monxes, des moines.
- Arzúa, la chapelle de la Madeleine
A cette dernière étape, le Camino del Norte rejoint le Camino francés, qui continue comme suit :
- Lavacolla, c'est ici que les pèlerins se purifiaient, en se lavant et changeant de vêtements, avant d'entrer dans la ville de Monsieur Saint Jacques.
- Saint-Jacques-de-Compostelle
Documentation et bibliographie
- Andrée et Philippe Duhalde, François Lepère, Yvette Terrien, Le Camino del Norte, le chemin le long de la mer, Guide de poche du randonneur et du pèlerin, Lepère éditions, 2011, ISBN 978-2-915156-30-0
- "El Camino de Santiago por la Costa o Camino Norte". Ángel González. 2004
- "El Camino de Santiago". Antón Pombo. Ed. Anaya Touring. 2004
- "El Camino de Santiago - Dos rutas por Euskadi. Eusko Jaurlaritza" - Gouvernement Basque. 2006. Une édition en castillan et dans euskara (séparément)
Liens internes
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- Sentier de randonnée en Espagne
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