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Café littéraire
Pour les articles homonymes, voir Café Littéraire (émission).Un café littéraire est un lieu de réunion où l'on parle de littérature, échange des idées, écoute des extraits de livres lus par des comédiens, assiste à des spectacles érudits tout en dégustant un café, ou autre boisson. Le café Procope fut probablement le premier endroit de ce genre. Créé en 1686 par Francesco Procopio Dei Coltelli dit Procope, ce lieu, d'un genre nouveau, obtint ses lettres de noblesses de la fréquentation de Voltaire, Rousseau et Diderot, pour ne citer que ceux-là. Pour d'autres, le premier café littéraire serait le café de la Place du Palais-Royal, fondé en 1681, et qui deviendra en 1715 le café de la Régence[1].
Le rôle des cafés à cette époque était d’avoir une meilleure réputation, et c'est à cette fin que l'on invitait l’élite des philosophes, des écrivains, etc. Les personnes présentes peuvent alors s’instruire et donner leurs opinions politiques.
Les salons étaient organisés par des personnes qui invitaient les savants chez elles en fonction des sujets abordés, mais aussi selon l’hôtesse : par exemple, chez Madame Geoffrin, on ne recevait que des célébrités littéraires et philosophiques, telles que Diderot, Marivaux, Grimm, Helvétius…
Ce sont des salons où l'on aime discuter et débattre des idées souvent défendues dans des ouvrages dont les invités seront les premiers critiques. En fait, le véritable objet de ces rencontres est de trouver les moyens de contribuer au bonheur de l’homme, directement tributaire, croit-on, du progrès et du nouvel humanisme naissant.
On sait aujourd’hui que les salons ont préparé le « terreau » de la Révolution française par leur influence certaine sur l’opinion publique : même les ministres écoutaient les discours éclairés des philosophes sur la politique et la culture! L’idée de L’Encyclopédie serait même née d’un des débats dans un salon.
La fréquentation des salons, comme dit plus haut, était plus ou moins abondante en fonction des sujets exposés. Outre le Procope, d'autres cafés-salons littéraires existaient également, et par exemple Montesquieu fréquentait quant à lui le Café Laurent, qu’il cite dans les Lettres persanes.
Dans la tradition du Procope, un café littéraire s'est créé à l'automne 2005 à Taulignan, petit village de la Drôme proche de Grignan. Le souvenir de la Marquise de Sévigné n'y est certainement pas étranger. Il se réunit tous les derniers jeudis de chaque mois de Septembre à Juin au restaurant Sous les Remparts et se continue par un dîner pour ceux qui veulent prolonger leurs conversations. Le premier auteur abordé fut Golliarda Sapienza puis vint Orhan Pamuk ... avant qu'il ne reçoive le prix Nobel de littérature! Due à une participation cosmopolite, littératures française et étrangère sont autant discutées l'une que l'autre. La saison dernière a ainsi débuté avec une lecture à trois voix de la correspondance Tsvetaieva, Pasternak, Rilke avant une soirée consacrée à Le Clezio. Si les écrivains contemporains sont le plus souvent sur la sellette, quelques incursions dans le passé sont aussi permises comme à l'occasion de la nouvelle traduction des Pontiques d'Ovide par Marie Darieussecq ou la publication de la correspondance de Marie Antoinette. La saison 2009-2010 débute avec les Romantiques Allemands.
Bibliographie
M. Séry, Les cafés littéraires du 18e à nos jours. In : Le Monde de l’éducation no 244, janvier 1997. Avec bibliographie sur Les Deux Magots et Café de Flore.
Notes
- ↑ On trouve dans Gérard-Georges Lemaire Les cafés littéraires - Vies, morts et miracles, La Différence, 1997, une étrange contradiction :.
Il écrit d’abord : « Le premier café littéraire digne de ce nom [...] porte le nom de son propriétaire, Procope ».
Il écrit ensuite : « Si, à Paris, le café Procope est essentiellement l’antichambre du Théâtre-Français jusqu’à la Révolution, on peut considérer que le premier café littéraire digne de ce nom est le Café de la Régence [...]. Diderot, Grimm, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre aiment à y venir, tout comme les architectes Percier et Fontaine et, plus tard, Robespierre, Bonaparte. »
Voir Protat, Jacques Le Cabaret new-yorkais Prolégomènes à l’analyse d’un genre spectaculaire, thèse de doctorat, Université de Bourgogne, Faculté de Sciences Humaines, École Doctorale 202, Département de Sciences de l’Information et de la Communication, déc. 2004, 716 pp. (p.41).
Liens internes
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- Cafés littéraires de Taulignan
- site de la Maroquinerie, café littéraire du quartier de Belleville
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Catégorie : Assemblée littéraire - ↑ On trouve dans Gérard-Georges Lemaire Les cafés littéraires - Vies, morts et miracles, La Différence, 1997, une étrange contradiction :.
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