- Cadre photo
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Encadrement (art)
L'encadrement d'une œuvre d'art (peinture ou photographie), pour la mettre en valeur, est le moyen qui consiste à l'entourer d'une bordure, qui en limite et explicite le cadrage défini par son cadre. Par métonymie, le mot cadre se substitue au terme encadrement fait par la bordure (un cadre photo) et sera indifféremment employé dans le reste du texte.
Sommaire
Définition
Le mot bordure a longtemps désigné l'encadrement lui-même : on parle des bordures des XVIIe et XVIIIe siècles.
Si sa fonction semble évidente (protection, renforcement, informations diverses apposées sur son cartel dans les musées) le choix de la qualité de ses composants (dorure, métal, verre, etc.) a longtemps été le signe de la valeur qu'accordait le propriétaire à l'œuvre encadrée[1].
Mais outre ces fonctions pratiques, il faut considérer l'encadrement comme le moyen de rendre évident qu'on se trouve devant une représentation et non devant le réel. L'encadrement précise le cadre, le limite et articule le passage entre le monde extérieur et l'œuvre[2]. La fresque elle-même peint ses bordures pour en limiter l'action.
A contrario, la technique du trompe-l'œil cassera ce principe en se passant de cadre ou en feignant d'en accepter le principe (manteau peint sur un cadre, peint lui-même) ; le maniérisme en usera également et le baroque avec le débordement des personnages dans ses fresques[3].
Histoire
Au cours des périodes artistiques, les matériaux utilisés ont changé ainsi que le style de l'encadrement : d'architectutal dans les polyptyques du Moyen Âge, de type cathédrale ou tabernacle à la Renaissance, de bois ou d'écaille dans la peinture hollandaise, il s'orne de motifs héraldiques, de végétation, de frises géométriques, suite à l'invention du mastic et du plâtre moulé au XIXe siècle, et en Italie ses motifs sont historiés.
Certains cadres ont été exécutés par l'exécutant du tableau lui-même voulant maîtriser son œuvre complètement et certains encadrements sont reconnus comme des œuvres d'art à part entière : Des ébénistes célèbres comme André-Charles Boulle créent des cadres, certains les signent ; le cadre du portrait de Louis XV, attribué à Carle Van Loo dans la salle de comédie du château de Parentignat, est classé monument historique en 1972.
Les impressionnistes essayeront de réduire le cadre à une bordure monochrome que le peintre tentera d'imposer définitivement sur l'œuvre[4].
Le cadre lourd du XVIIIe siècle revient à la mode chez les contemporains, mis en valeur par des peintres comme Auguste Renoir, Pierre Bonnard mais Malevitch et Mondrian exposent sans cadre. Rothko peint les bords du châssis pour en éviter l'encadrement.
Accessoires
- Les armoiries du commanditaire peuvent figurer (en haut) de l'encadrement.
- Le cartel, placé sur l'encadrement, permet d'informer le visiteur dans un musée sur les caractéristiques de l'œuvre exposée.
Notes et références
- ↑ voire plus au cadre qu'au tableau : Balzac, Pierre Grassou -1839
- ↑ Leon Battista Alberti, Della Pittura - 1435
- ↑ Débordement de nuages et de personnages dans la fresque du Baciccio, église du Gesù de Rome.
- ↑ Seurat, Théorie de l'encadrement
Bibliographie
- Jean-Claude Lebensztejn, Étude sur l’histoire des cadres, la signature, l'accrochage... (1987)
- Jacques Foucart , « Étude critique de l'encadrement » in Revue de l'Art Année 1987, Volume 76, Numéro 76, p. 7-14 (texte en ligne)
Catégorie : Matériel d'art
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