C'era una volta in West

C'era una volta in West

Il était une fois dans l'Ouest

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Il était une fois dans l'Ouest
Titre original C'era una volta il West
Réalisation Sergio Leone
Acteurs principaux Charles Bronson
Claudia Cardinale
Jason Robards
Henry Fonda
Scénario Sergio Leone
Sergio Donati
Dario Argento(story)
Bernardo Bertolucci(story)
Musique Ennio Morricone
Photographie Tonino Delli Colli
Production Bino Cicogna
Société de distribution Paramount Pictures
Durée 158 minutes
Sortie Italie 21 décembre 1968
Langue(s) originale(s) italien
anglais
Pays d’origine Italie Italie

Il était une fois dans l'Ouest est un film de Sergio Leone sorti en 1968.

Ce film est considéré comme l'un des chefs-d'œuvre du genre western spaghetti qui a permis un renouveau du genre western.

Sommaire

Synopsis

Alors qu'il prépare une fête pour l'arrivée de sa nouvelle femme qu'il a épousée un mois plus tôt à La Nouvelle-Orléans, Brett McBain est tué avec ses trois enfants par Frank et ses complices. Jill McBain hérite alors des terres de son mari, convoitées par Morton, le commanditaire du meurtre et client de Frank. Mais les soupçons se portent sur un hors-la-loi, le Cheyenne… Ce dernier, ainsi que l'Harmonica, un étranger qui semble avoir quelque chose à régler avec Frank, partiront régler leurs comptes.

Il était une fois dans l'Ouest est un film dont l'action se passe lors de la conquête de l'ouest américain. Il tourne autour de la construction du chemin de fer et met en scène divers personnages représentatifs des westerns classiques pour mieux les détourner.

Sergio Leone en fait une œuvre imposante et personnelle, ce qui serait la raison de son échec commercial aux É.-U., contrairement à l'Europe qui lui a fait un triomphe.

Claudia Cardinale hérite du rôle d'une jeune veuve au grand cœur, seul personnage féminin du film, Jason Robards celui de l'aventurier sans scrupule qui trouvera la rédemption, Henry Fonda la crapule embauchée par le patron du chemin de fer pour hâter sa construction et Charles Bronson dans le rôle du vengeur silencieux.

Fiche technique

Distribution

Autour du film

Place dans la filmographie de Sergio Leone

  • Le film reprend une partie de la trame et de la motivation d'un personnage de Et pour quelques dollars de plus, de Leone, en 1965 : une histoire de vengeance, qui se dévoile au cours du film, grâce à des flash-back. Les flash-back sont liés à une musique, et la cause de la vengeance sera entièrement révélée lors du duel final. Mais, au lieu d'une vengeance découlant d'un lien frère-soeur, liée à la musique d'une montre, cette fois, la vengeance découle d'un lien frère-frère, et elle est liée à une musique d'harmonica.
  • Après Le Bon, la Brute et le Truand, Leone ne voulait plus refaire de western et avait commencé à préparer le tournage d' Il était une fois en Amérique. C'est aux États-Unis, où il voulait commencer à produire, qu'on lui a suggéré de faire un autre western. C'est alors qu'il eut l'idée de faire la trilogie Il était une fois....
  • Ce film, le premier volet du triptyque américain « Il était une fois… », permet à Leone de revisiter le mythe de l’Ouest américain et, au nom d’un plus grand souci de réalisme, de lui rendre une vérité altérée par les conventions du cinéma américain . Leone s’est toujours étonné, entre autres reproches qu’il adressait aux westerns classiques, qu’on ne montre pas, par exemple, la réalité de l’impact d’une balle qui faisait un trou énorme dans le corps de la victime et le projetait à plusieurs mètres en arrière. Ou encore, qu’on atténue la violence extrême de cette époque qui voyait pourtant un tueur exhiber les oreilles coupées de ses ennemis pour imposer le respect (voir William Quantrill). C’est cependant dans un cercle final, l’arène de la vie, que Leone réunit et enferme ses personnages essentiels et exprime le moment de vérité du film qui se conclut, de façon la plus classique, par le duel inhérent à tout western.
  • Les thèmes du film et c’est une constante chez Leone, sont par ailleurs magnifiés par une mise en scène savante et toujours spectaculaire illustrée d’un accompagnement musical expressif. On reverra avec un grand plaisir la séquence initiale, devenue mythique, des trois tueurs qui attendent le train et Harmonica avec ses très gros plans sur des regards ou des détails inattendus, craquement des doigts, mouche emprisonnée dans le canon du colt, gouttes d’eau sur le chapeau, roue grinçante de l’éolienne et exaspérantes longueurs qui immobilisent le temps. La première parole du film est échangée après de très longues minutes (une des plus longues scènes de silence du cinéma). Cette séquence constitue aussi le plus long générique de l'histoire du cinéma.
  • Le film multiplie les savants cadrages et installe dans l’espace les personnages d’une façon souvent saisissante : fréquentes plongées ou contre plongées, caméra placée sous un angle insolite allongeant, par exemple, les silhouettes ou remplissant l’écran d’yeux présentés en très gros plans. Les combats sont filmés en deux temps comme autant de ballets : d’abord, une lente montée de l’attente qui accroît la tension avant que l’exaspération des nerfs n’explose dans les coups de feu.
  • Ce film devenu culte qui insiste sur le passage entre deux époques et dont la tonalité de désenchantement se prolongera dans « Il était une fois la Révolution » annonce, par le double thème du duo et de la désillusion Il était une fois en Amérique. Les trois films, sans être des suites, sont toutefois à voir dans l’ordre chronologique.

Personnages

Le propos de Leone se veut prophétique. L’Amérique virile se transforme ainsi en une Amérique fondée sur le matriarcat. En effet à l’époque de la réalisation du film le « Women Liberation » connaissait son apogée aux États-Unis.

Le passage entre les deux époques est d’ailleurs parfaitement symbolisé par la construction du train qui relie non seulement deux espaces l'Est et l'Ouest, mais aussi deux temps, celui des Pionniers du Far West qui s’efface peu à peu devant celui de la Civilisation moderne.

L’un des intérêts du scénario, écrit, entre autres, par Bertolucci et Argento, est d’en montrer les répercussions sur les personnages eux-mêmes qui n’ont d’autre choix que de disparaître ou de s’adapter. Trois d’entre eux ne s’intègrent pas et sont appelés à s’effacer. C’est d’abord Frank, hors-la-loi, chef de bande et rebelle à toute légalité, qui représente une époque révolue car, désormais, la Loi se généralise. Le bandit généreux, Cheyenne, dont le romantisme n’a plus sa place dans une société devenue mercantile. C’est enfin Harmonica dont le mode de vie fondé sur le sens de la justice et le goût pour la solitude ne peut s’accommoder d’un monde de plus en plus organisé et collectif. On songe, à son propos, au beau mouvement de caméra qui, par un travelling circulaire, donne à voir, en un plan de plus en plus général, le chantier du chemin de fer, puis les dizaines d’ouvriers au travail et le personnage de Harmonica qui s’y fond comme s’il disparaissait en tant qu’individu, comme s’il s’agissait de la fin de l’individu.

Jill, interprétée par Claudia Cardinale, prête à tout pour survivre, est la seule à réussir ce passage entre l’ancien et le nouveau monde. La séquence finale, qui la montre donnant de l’eau aux ouvriers, signifie sans doute la fidélité à ses origines, car elle choisit les ouvriers exploités et humiliés comme elle en même temps que son adaptabilité, les ouvriers construisant l’avenir. C'est Bernardo Bertolucci qui a proposé à Leone de centrer l'histoire du film sur un personnage féminin.

Acteurs

  • Sergio Leone, qui avait essayé d'engager Charles Bronson dans les films Pour une poignée de dollars et Le Bon, la Brute et le Truand, obtint enfin son accord pour interpréter Harmonica, un indien obnubilé par le désir de venger son frère assassiné par Frank. Pour le rôle de Frank, Leone tenait absolument à Henry Fonda, en contre-emploi des rôles de braves types honnêtes qui firent sa renommée. Au tout début du tournage, Sergio Leone, voyant Fonda avec des lentilles de couleur marron et une moustache, voulut immédiatement le remplacer. Mais après avoir été maquillé et habillé, celui-ci convainquit le réalisateur sans avoir dit un seul mot.
  • Le frère d'Harmonica est joué par Claudio Mancini, directeur de production du film.
  • L'actrice qui joue la femme indienne, s'enfuyant de la gare en séquence d'ouverture, est en réalité d'origine hawaienne. Il s'agit de la femme de Woody Strode.
  • Le premier jour, Jason Robards est arrivé complètement ivre. Sergio Leone a menacé de l'exclure du tournage s'il recommençait. Par la suite, il s'est bien comporté et n'a plus causé de problèmes sauf le jour de l'annonce de l'assassinat de Robert Kennedy. Il obligea alors Leone à arrêter le tournage pour le reste de la journée.
  • Al Mulloch, qui joue l'un des trois truands du début (il fait craquer ses doigts), s'est suicidé pendant le tournage en sautant par la fenêtre de son hôtel, habillé du même costume qu'il portait dans le film. Un des scénaristes Mickey Knox et le directeur de production Claudio Mancini, qui étaient assis dans une des chambres de l'hôtel, l'ont vu passer de leur fenêtre. La première réaction de Sergio Leone a été d'exiger de récupérer le costume de scène, ce qui a choqué certains membres de l'équipe de tournage.
  • Pour la scène d'ouverture avec les trois tueurs, Sergio Leone désirait, en forme de clin d'œil, les faire jouer par les trois protagonistes du Bon, la brute et le truand (Lee Van Cleef, Eli Wallach et Clint Eastwood). Mais ce dernier, dont la notoriété commençait à grandir, refusa. L'un de ces gredins est joué par Jack Elam, second couteau dont le strabisme sert admirablement la scène. L'acteur noir est Woody Strode, devenu célèbre dans le monde du western pour avoir joué le Sergent noir de John Ford. Le dernier larron, Al Mullock a interprété un chasseur de primes manchot dans Le Bon, la Brute et le Truand.[1]

Tournage

  • Le tournage s'est déroulé d'avril à juillet 1968.
  • Les scènes d'intérieur de l'établissement de Lionel Stander, situé dans Monument Valley, ont été filmées à Rome aux studios Cinecitta. Lorsque les hommes de Cheyenne y pénètrent, on aperçoit un nuage de poussière rouge. Celle-ci a été apportée de Monument Valley afin de donner plus de réalisme à la scène.
  • La demeure des McBain est le reste du décor d'un village médiéval construit pour le film Falstaff d'Orson Welles en 1965 dans la région d'Alméria. Leone l'a racheté puis restauré.

Bande son

  • La musique du film a été composée et dirigée par Ennio Morricone, complice de Sergio Leone. Selon certaines interviews du compositeur, Leone lui aurait fait refaire le travail vingt fois avant de se déclarer satisfait. La musique était jouée sur le plateau durant le tournage afin de mieux imprégner les acteurs. La bande originale resta très longtemps en tête des hit-parades. Elle est conçue autour de quatre thèmes pour les quatre personnages principaux : Jill, Harmonica, Frank et Cheyenne.
  • L’accompagnement musical, lui aussi très célèbre de Morricone, accentue les effets, de sorte que la théâtralisation de l’image et la musique très expressive font penser à un grand opéra baroque. La musique et l'image procèdent en effet l’une de l’autre, se nourrissent l’une de l’autre. Il suffit d’évoquer la terrible séquence des deux frères, l’aîné juché sur les épaules de son cadet jouant de l’harmonica, dont toute la force provient précisément de cette alliance intime entre ce qui est montré au travers d’une image saisissante et ce qui est entendu dans une partition musicale allant crescendo.
  • Anachronisme : Lors de la préparation de la fête du mariage, la fille de McBain chante quelques lignes de Danny Boy, une chanson écrite en 1910.

Références

  1. Il se suicida pendant le tournage du film en sautant par la fenêtre de la chambre de son hôtel à Guadix en Espagne.

Voir aussi

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  • Portail de la réalisation audiovisuelle Portail de la réalisation audiovisuelle
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