- Béranger de Tours
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Bérenger de Tours
Bérenger de Tours (né en 998 à Tours - mort en 1088) était un théologien français du Moyen Âge, dont les idées furent condamnées pour hérésie par le concile de Tours de 1050, à l'occasion duquel elles furent réfutées par Lanfranc du Bec.
Biographie
Élève de Fulbert de Chartres, Bérenger de Tours est nommé en 1030 scolastique ou maître d'une école dans sa ville natale, et devient en 1039, chanoine laïc de la cathédrale d'Angers, dont l’évêque Eusèbe Brunon est son ami.
Il occupe ce poste jusqu’en 1060 lorsque le comte d’Anjou Geoffroy II Martel lui interdit l’accès à la ville. Grammairien et dialecticien, son enseignement connaît quelque temps beaucoup de succès. Sa doctrine eucharistique, fondée sur une lecture de Ratramne de Corbie qu’il confond avec Jean Scot Érigène, met en cause la transsubstantiation et le réalisme eucharistique tel que le comprennent ses contemporains à la suite de Paschase Radbert.
Son enseignement entraîne une controverse eucharistique avec Adelman, écolâtre de Liège, Abbon de Fleury et Lanfranc. Dénoncé comme hérétique en 1050 au concile de Tours, à la suite duquel il est condamné par le pape Léon IX, parce qu'il niait la « présence réelle ». Il est par la suite à nouveau condamné par les conciles de Rome et Verceil et contraint en 1059 à professer une formule de foi eucharistique rédigée par Humbert de Moyenmoûtier.
Condamné par pas moins de quatorze conciles, il ratifie une nouvelle profession de foi en 1079 au concile de Latran. Exilé sur l’Ile Saint-Cosme (ancienne île en aval de Tours aujourd'hui rattachée à la rive gauche de la Loire) à la demande du pape Grégoire VII, il meurt en paix avec l’Église à l’âge de 90 ans.
La plupart de ses ouvrages sont perdus ; ce qui reste se trouve avec :
- les écrits de Lanfranc (archevêque de Canterbury)
- dans les Collections de Luc d'Achery et Dom Martène.
En 1777, Gotthold Ephraim Lessing a retrouvé à Wolfenbüttel sa Défense contre Lanfranc ou De sacra Coena, ainsi que quelques autres écrits, qui ont été publiés par François Vischer, Berlin, 1834.
Hans Friedrich Georg Julius Sudendorf a publié à Hambourg, en 1850, un recueil de ses Lettres[1].
Un florilège patristique sur les sacrements, directement utilisé et peut-être composé par Bérenger de Tours, a été découvert en 2006 dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale de France[2].
Sources
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Notes et références
- ↑ Berengarius turonensis, oder, eine Sammlung ihn betreffender Briefe
- ↑ Stéphane Gioanni, « Un florilège augustinien sur la connaissance sacramentelle : une source de Bérenger de Tours et d’Yves de Chartres ? », dans Parva pro magnis munera, Etudes de littérature tardo-antique et médiévale offertes à François Dolbeau par ses élèves, éd. M. Goullet, Turnhout, 2009, p. 699-723
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