- Business Angel
-
Business angel
Un Business angel est une personne physique qui investit une part de son patrimoine dans une entreprise innovante à potentiel et qui, en plus de son argent, met gratuitement à disposition de l’entrepreneur, ses compétences, son expérience, ses réseaux relationnels et une partie de son temps.
« Une personne physique » : chaque Business angel a un profil spécifique, mais un grand nombre d’investisseurs se rassemblent autour de trois profils principaux :
- l’ancien chef d’entreprise ou le cadre supérieur qui a accumulé un certain patrimoine et qui est en mesure d’investir entre 5 000 et 200 000 euros par an,
- l’entrepreneur qui a précédemment créé son entreprise, qui l’a revendue quelques années plus tard et qui peut investir des montants entre 50 000 et 500 000 euros. Ce type de Business angels, quoique en plus petit nombre, se développe,
- le membre d’un « family office » (regroupement d’investisseurs membres d’une même famille).
« Une part de son patrimoine » : L’investissement dans une société innovante en création comporte généralement un très fort risque : ce très fort risque va de pair avec un gain potentiel en capital très important !
« Innovante à potentiel » : Le terme « innovant » s’entend dans le sens de « ce qui est nouveau par rapport à l’existant ». Il ne s’agit donc pas uniquement de l’innovation technologique ( OSEO ANVAR, DRIRE, Ministère de la Recherche). D’ailleurs, les créations d’entreprises dans le domaine de l’innovation technologique ne représentent que 5% du total des créations. La majorité des Business angels investit dans d’autres domaines que la technologie.
Sommaire
Activités et motivations des BA
Les Business angels investissent dans des secteurs d’activité, en cohérence avec leur expérience professionnelle. Ils interviennent en début d’activité, à plusieurs et de manière minoritaire. Les secteurs dans lesquels ils investissent en priorité sont :
- Informatique et Télécommunication
- Service
- Industrie
Les principales motivations des Business angels sont :
- la recherche d’importantes plus values en capital
- la participation à une aventure entrepreneuriale
- l’apport d’expérience et de soutien
- de favoriser l’émergence des entreprises leader de demain.
Historique
Les Business Angels ont toujours existé mais ils ont commencé à émerger en grand nombre aux USA à partir de 1958. Des mesures fiscales regroupées dans le Small Business Investment Act et notamment la création de la Subchapter S corporation ont contribué à cette multiplication. Dans les attendus des motifs, le législateur américain prend note de l’ « equity gap », le trou de financement lorsqu’une société cherche à passer d’un capital inférieur à 100.000 $, somme que l’on peut réunir avec les copains, les cousins et les cinglés (CCC) et le capital-risque dont les interventions débutent rarement au-dessous de 2 millions de $ par manque de rentabilité. C’est ce trou que cherche à combler le SBIAct avec succès. Une étude commanditée par le Department of Commerce en 1986-88 (« The informal supply of capital »Applied Economic Group. Robert J.Gaston et Sharon Bell) et couvrant par sondage 240,000 firmes, près de 35.000 investisseurs, est probablement l’étude quantitative la plus solide statistiquement sur les Angels. Elle fait apparaître que dès 1988, il y avait 500.000 Angels aux USA, déversant environ 60 milliards de $ annuellement sur les créations et démarrages d’entreprise, environ 10 fois plus que le capital-risque de l’époque ou que les montants investis par la SBA.
Les BA en France
La France compte aujourd’hui un relatif petit nombre de Business angels comparée aux pays anglo-saxons : quelque 4 000 Business angels sont rassemblés dans une cinquantaine de réseaux.
En 2006, France Angels a interrogé ses réseaux membres et a récolté les chiffres suivants :
Nombre de Business angels (en 2006) : 2 100
Nombre de dossiers présentés (sur 12 mois) : 730
Nombre de dossiers financés (sur 12 mois) : 150
Montant investi (sur 12 mois) : 26 millions d’eurosLes réseaux
Un réseau de Business Angels est une organisation juridiquement formalisée permettant la mise en relation d'investisseurs potentiels et d'entrepreneurs avec un objectif général de faire réaliser des investissements par des Business Angels et d’être le point d’attraction des entrepreneurs régionaux en recherche de financement.
- Pourquoi rejoindre un réseau ?
- pour avoir un accès facilité et élargi à des dossiers plus intéressants et originaux, un réseau étant un point d’attraction régional des entrepreneurs recherchant des financements,
- pour pouvoir partager compétences et expertises avec d’autres Business angels,
- pour pouvoir analyser et étudier des dossiers à plusieurs Business angels permettant ainsi de réduire les risques d’erreur de jugement sur les dossiers et les entrepreneurs,
- pour pouvoir éventuellement investir dans un même projet avec d’autres Business angels, ce qui permet soit de considérer des projets plus importants, soit de pouvoir investir dans un plus grand nombre de projets et ainsi, de réduire les risques individuels.
- Différentes formes d'organisations existantes en France :
- Réseaux associatifs : structures vouées à la mise en relation entrepreneurs/investisseurs. Généralement, la structure prévoit l’organisation régulière de réunions de présentation de projets sélectionnés à un parterre d’investisseurs potentiels. Les droits d’accès au dispositif, pour les entrepreneurs et les investisseurs, sont peu coûteux ; il n’y a pas de prélèvements sur les capitaux levés.
- Réseaux « SCR » : certains Business angels (spécialement en nombre restreint, de 10 à 20) souhaitent rester « entre eux » sans rechercher une visibilité régionale forte. Ils acceptent alors de mettre leur argent dans un « pot commun » qui prend le plus souvent la forme juridique « SAS/statut de SCR ». Cette structure oblige à des règles strictes de fonctionnement (conseil d’administration, président…) et de décision d’investissement (comité d’investissement).
- Organisation mixte : Association + Société de capital risque. De plus en plus de réseaux ayant expérimenté séparément la structure associative ou la structure SCR arrivent à la conclusion qu’une double structure associative et société de capital risque (les Business angels étant membres ou non des deux structures) présente beaucoup d’avantages. La structure associative permet une « acculturation » plus facile des nouveaux Business angels moins expérimentés, des actions de communication variées visant le recrutement de nouveaux membres et le contact systématique avec des entrepreneurs à la recherche de financement. La structure SCR oblige à la rigueur de décisions collectives organisées et elle permet de rassembler efficacement un nombre plus important de Business angels, tant actifs que passifs.
Aujourd’hui il y existe une cinquantaine de réseaux, régionaux et sectoriels (réseau composé de femmes, réseau dédié au développement durable, au logiciel, …).
Les Business Angels opérant hors réseaux de façon indépendante même s’ils se réunissent généralement à quelques uns sur un projet représentent des montants investis très supérieurs à ceux réunis par les réseaux, que ce soit en France ou à l’étranger[1]. Ainsi l’association britannique British Business Angels Association annonce pour 2005 17 réseaux ayant investi dans 184 entreprises 28,915,065 £[2] alors que simultanément les statistiques de l’Inland Revenue montrent que le seul programme EIS a généré 585 millions de £ d’investissements d’individus répartis sur un peu plus de 1000 entreprises dont 36% par des investisseurs de plus de 100.000 £ [3]. Aux USA, il y avait déjà près de 500.000 Angels actifs en 1988 alors que les réseaux étaient encore inexistants.[4]
France Angels
France Angels (Fédération française des réseaux de Business angels) fédère divers types de structures regroupant des investisseurs personnes physiques ayant différents objectifs, des modes de fonctionnement et d’investissement variés. Cette association créée en avril 2001 a pour objet de développer très rapidement en France le nombre d'investisseurs individuels. Elle a bénéficié au démarrage du soutien de l’association française Éficea (Échanges, financements, information pour la création d’entreprises et d’activités).
France Angels s’est fixé trois objectifs principaux :
- Promouvoir l’investissement des Business angels en France en vue de favoriser la création et le développement d’entreprises innovantes à fort potentiel, pour mieux faire connaître leur valeur ajoutée dans le processus général de financement des « jeunes pousses »,
- Fédérer les réseaux de Business angels et professionnaliser leur action en favorisant l’échange de « bonnes pratiques » entre les réseaux eux-mêmes, et entre les réseaux et des partenaires extérieurs (en particulier, les organismes de financement d’amorçage et de capital risque) au niveau régional, national et international,
- Représenter les réseaux de Business angels et plus largement, la communauté de Business angels auprès des institutions françaises et européennes, publiques et privées.
Les objectifs de France Angels sont 10 000 Business angels en 2009 et 20 000 en 2012.
Mesures fiscales
Afin de soutenir et renforcer l’activité des Business angels, le gouvernement a mis en place des incitations fiscales.
- Avantage Madelin
Il existe un dispositif appelé « avantage Madelin » : pour toute souscription au capital d’une PME, il est prévu un crédit d’impôt à hauteur de 25% des sommes investies (maximum de 20 K€ pour un célibataire et de 40 K€ pour un couple, réduction plafonnée à 10 K€ la 1re année), à condition de conserver les titres pendant 5 ans.
- Loi TEPA (Loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat)
Pendant l’été 2007, une mesure appelée : « Réduction d’ISF en faveur des investissements dans le capital des PME et des dons effectués au profit d’organismes d’intérêt général » a été votée.
Cette mesure met en place un avantage fiscal permettant aux redevables de l’ISF de réduire leur impôt en souscrivant au capital de PME, ou en effectuant des dons au profit d’organismes d’intérêt général (fondations reconnues d’utilité publique par exemple).
Les redevables de l’ISF peuvent imputer, sur le montant d’ISF mis à leur charge, 75% des versements (souscription ou augmentation de capital), dans la limite annuelle de 50 000 €, effectués dans les PME répondant à la définition communautaire.
Mise en garde : cet avantage fiscal est soumis à des limites par entreprise bénéficiaire, portées à 1,5 million par an en avril 2008 mais c’est l’entreprise bénéficiaire qui doit rembourser en cas de dépassement, pas l’assujetti ISF.
à la règle européenne dite « des minimis » précisant qu’une entreprise communautaire ne peut recevoir plus de 200 000 euros d’aides publiques sur une période de trois ans. La part correspondant à l’avantage fiscal étant assimilée à une aide publique, elle rentre dans le calcul de cette limite de 200 000 euros.Notes et références
Voir aussi
- Portail de la finance
- Portail de l’économie
La Web TV des Business Angels sur http://www.business-angels.tv [1]
Catégories : Fonctionnement de l'entreprise | Marché d'actions | Organisme français lié à la création ou à la reprise d'entreprises
Wikimedia Foundation. 2010.