- Bugne
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Les bugnes sont originellement une spécialité culinaire du duché de Savoie, qui a fini par s'étendre jusqu'au centre-est de la France (qu'on retrouve principalement dans la zone de locution de l'arpitan, notamment Lyon, la Vallée du Rhône, Saint-Étienne et en Franche-Comté). Il s'agit d'une petite pâtisserie de la famille des beignets.
Sommaire
Étymologie
Le mot bugne est la francisation du terme arpitan bunyi (féminin) et désigne justement le beignet. Les deux mots ont une origine identique, mais le traitement par chacune des langues (à savoir l'arpitan et le français) s'est fait différemment. Aujourd'hui, en français régional, le mot bugne s'est spécialisé dans ce type bien particulier de beignet tandis que le mot français beignet désigne tous les autres types de beignets.
Historique
L'origine des bugnes est très ancienne : il s'agissait déjà d'une spécialité dans la Rome antique qui se dégustait à l'époque du carnaval. En italien, on les appelle chiacchiere.
Traditionnellement, à Saint-Étienne, les charcuteries proposaient des bugnes juste avant le mardi gras afin de se rappeler au bon souvenir des Stéphanois qui allaient débuter le carême et donc délaisser leurs commerces. Les particuliers avaient également l'habitude d'en faire, afin de ne pas gâcher les matières grasses (huile de cuisson) dont l'usage était interdit par le carême. De nos jours, les boulangeries les proposent également, mais en respectant tout de même l'époque de mardi gras.
Dans Les vieilleries lyonnaises, Nizier du Puitspelu affirme qu'au XIXe siècle, les bugnes étaient à Lyon également associées à la période du carême, le dimanche des brandons y étant appelé « dimanche des bugnes »[1]. À cette époque,
« les bugnes ne contenoient ni laict, ni beurre, ni œufs, et se faisoient avec de la farine, de la levûre de bière ou de grain ensemble délayé dans de l'eau et frit dans l'huile ; le tout est de bien frire. »
— Louis, sieur des Guénardes
Il les mentionne comme un des agréments des vogues : « […] des vapeurs huileuses qui vous prennent aux poumons annoncent une cuisine de bugnes en plein vent. Le mince anneau de pâte, un peu plus grand qu'une bague, jeté dans la friture, grandit, se gonfle, se gonfle encore et devient une grosse bugne dorée, craquante.[1] »
Versions
Article détaillé : Beignet#Traditions régionales.On trouve deux types de bugnes. Les unes, dites « lyonnaises », sont plates et croustillantes. Elles sont cuites dans une huile très chaude et la pâte est très fine. Les autres, les « Bugnes stéphanoises », sont plus moelleuses. Elles sont réalisées à partir d'une pâte plus épaisse. Les boulangeries proposent généralement les deux types au moment des bugnes.
Notes et références
- Nizier du Puitspelu, Les vieilleries lyonnaises, Lyon, Jean Honoré Éditeur, 1980, 2e éd. (1re éd. 1891), 398 p., « Les Bugnes », p. 165-175
Voir aussi
Articles connexes
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