- Bourse de Paris
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La Bourse de Paris, rebaptisée Euronext Paris filiale d'Euronext depuis 2000, est le marché officiel des actions en France. Le lieu historique qu'elle a longtemps occupé à Paris est le Palais Brongniart. Euronext Paris fait désormais partie du groupe NYSE Euronext.
Sommaire
Histoire de la Bourse de Paris
Article détaillé : Histoire des bourses de valeurs.L’existence de sociétés par actions en France est ancienne. La Compagnie des Indes orientales et occidentales, créée par édit de juin 1669, était une société de ce type, ainsi que la Compagnie d’Afrique[1].
La banque générale, une société par actions créée par John Law en 1716, a été le vecteur de réalisation du système de Law, et a donné lieu à une spéculation effrénée, puis à une chute fracassante. C’est afin de rétablir un semblant d’ordre dans l’échange des actions après la banqueroute de Law, qu’un arrêt a été établi par le Conseil d’État du roi le 24 septembre 1724, donnant naissance à la bourse de Paris. La présence des femmes y est dès l'origine proscrite, et ce jusqu'en 1967[2].
La Bourse a initialement occupé l'hôtel de Nevers, avant de transiter par plusieurs sites parisiens. En 1808, Napoléon Ier pose la première pierre du Palais Brongniart, conçu par l'architecte Alexandre Théodore Brongniart et destiné à accueillir la Bourse de Paris, institution considérée d'ordre public et appréhendée par l'Empereur comme le « thermomètre de la confiance publique » à cause de la présence des rentes constituées 5% (résultant du tiers consolidé de la Banqueroute des deux tiers votée sous le Directoire) qui composent l'essentiel de la cote officielle et dont le cours est suivi avec assiduité par Napoléon Bonaparte.
Le bâtiment sera finalement inauguré sous la Restauration le 4 novembre 1826 et la Bourse de Paris, qui était provisoirement installée au Palais-Royal (depuis le 2 octobre 1809), entre enfin dans ce lieu qui lui était réservé et qui deviendra le poumon de l'activité financière du XIXe siècle, lequel voit s'épanouir la spéculation boursière dans tout ce qu'elle avait de nécessaire (apport au crédit public et aux fonds propres de l'industrie) et de néfaste (agiotage).
Une chronologie du siècle et demi suivant serait intéressante, la Bourse de Paris ayant successivement fondé au XIXe siècle l'expansion des chemins de fer, de la sidérurgie, et des grandes aventures coloniales.
La cotation des premières sociétés étrangères
La réputation internationale des charbonnages wallons est telle que, dans les années 1840, plusieurs mines de charbon de Belgique sont les premières entreprises industrielles à bénéficier d'une cotation officielle la Bourse de Paris, où l'inauguration du palais Brongniart a eu lieu le 4 novembre 1826. La première cotation de société étrangère accueillie avait en 1834 la Banca Romana, suivie par la Banque de Belgique puis la deuxième banque américaine[3].
L'histoire des mines d'or s'accélère à la fin du XIXe siècle avec la cotation, dans les années 1890, des mines d'or d'Afrique du Sud à la Bourse de Paris, où elles deviennent la principale attraction. Dès 1905, l’Afrique du Sud se hisse au premier rang mondial devant l’Australie. En 1913 l’or représente 45 % de son revenu, 80% des ses exportations et 40 % de la production mondiale.
Dans son livre Le Grand Méchant Marché, l'économiste David Thesmar raconte qu'au début du XXe siècle, la place de Paris bénéficiait d'une forte activité chez les petits porteurs, qui s'est un peu assagie par la suite, et n'avait pas beaucoup à envier aux Bourses anglo-saxonnes, si ce n'est l'absence d'investisseurs de long terme comme les fonds de pension.
Pierre-Cyrille Hautcoeur, directeur d'étude à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), estime à environ 2,5 millions le nombre de porteurs de titres à la fin de la Belle Époque, contre moins de 2 millions au début des années 1980[4].
L'un des meilleurs historiens de la Bourse de Paris est l'investisseur international André Kostolany, mort à Paris en 1999 à l'âge de 93 ans, et surtout connu en Allemagne où il écrivait chaque semaine une chronique pour le magazine Capital.
Dans son livre Si la Bourse m'était contée, André Kostolany raconte que la première Bourse de valeurs organisée d'Europe est née à Anvers en 1592, mais qu'il a fallu, en France, attendre 1613, pour qu'un bâtiment spécialisé soit édifié sur le lieu des échanges, au Pont-Neuf (dans les villes italiennes de Florence et Venise, les échanges avaient lieu aussi sur un pont, respectivement le Ponte Vecchio et le Rialto).
Jusqu'à la fin des années 1980, la Bourse de Paris est gérée par la corporation des agents de change, qui bénéficiaient d'un monopole sur la cotation. Dès le début des années 1980, et suite à la recrudescence de la concurrence entre places boursières internationales, se pose la question de la modernisation de la Bourse de Paris, qui, jusqu'à cette époque, fonctionnait principalement à la criée. Le système CAC (cotation assistée en continu), introduit progressivement entre 1986 et 1989, a rendu possible la cotation en continu et la survie d'un marché qui était notamment menacé par la Bourse de Londres. Cette informatisation fut suivie d'autres réformes institutionnelles, comme la modification du statut des agents de change et l'apparition de nouvelles sociétés de bourse. La Société des bourses françaises (acronyme de l'actuel indice SBF) fait suite à la Compagnie des agents de change (acronyme originel de l'actuel indice CAC40)[réf. nécessaire]. La modernisation de la Bourse de Paris est accompagnée d'autres initiatives telles que la création, dès 1989, des marchés organisés de produits financiers dérivés — le MATIF et le MONEP, désormais regroupés sous l'appellation Euronext.Liffe depuis le rachat du LIFFE par Euronext en 2002 — ou la dématérialisation des titres (avec la création de la Sicovam).
Dès la fin des années 1990, et après la mise en place du NSC (Nouveau système de cotation), la Bourse de Paris lance une initiative de fusion entre diverses bourses européennes, qui culminera avec la création d'Euronext en 2000.
En 2007, le groupe Euronext a fusionné avec le NYSE pour donner naissance à la société holding NYSE Euronext. Le siège de la nouvelle entité est situé désormais à New York. Paris préserve un statut de siège international[5].
Organisation et fonctionnement de la Bourse de Paris
La négociation se réalisait traditionnellement à la criée. Depuis la fin des années 1980, la Bourse de Paris est désormais un marché entièrement électronique, grâce à la mise en place du système CAC (cotation assistée en continu), remplacé dans les années 1990 par la technologie NSC.
De manière générale, la Bourse de Paris est considérée comme un marché dirigé par les ordres ou marché d'agence. Les prix des actions cotées sont déterminés par la confrontation directe des ordres d'achat et de vente au sein d'un carnet d'ordres centralisé. Dans certains cas, des intermédiaires spécifiques appelés "teneurs de marché" peuvent intervenir dans l'animation de la cotation de certaines valeurs : ceci donne lieu à la création de contrats d'apporteurs de liquidité. Leur travail consiste à placer des ordres en attente de manière à garantir l'existence d'une contrepartie[6].
La négociation des actions diffère selon leur liquidité. Les actions liquides sont cotées en continu de 09h00 à 17h40 tandis que les valeurs dont la liquidité est de moindre importance sont cotées par fixing à des horaires prédéterminés. Les titres considérés comme suffisamment liquides sont des titres qui font l’objet d’au moins 2 500 transactions par an.
Les différents compartiments
Sur Euronext Paris, il est possible de négocier les instruments financiers suivants :
- actions (Eurolist, Alternext, Marché libre du NYSE Euronext Paris) ;
- obligations (compartiment obligations : différents groupes de cotation suivant les caractéristiques des obligations) ;
- warrants et certificats (compartiment NextWarrants) ;
- trackers (compartiment NextTracks).
La chaîne de traitement des titres
La chaîne de traitement des titres recouvre l’ensemble des opérations qui garantissent la bonne fin des transactions menées par les différents intervenants sur un marché financier.
Règlement-livraison, Sicovam, Clearnet, Euroclear, etc.
Les indices boursiers à la Bourse de Paris
Euronext Paris diffuse différents indices de marché ainsi que des indices sectoriels. À l’occasion de la fusion des différents compartiments actions (Premier Marché, Second Marché, Nouveau marché) qui ont donné naissance à Eurolist, de nouveaux indices ont vu le jour afin de rendre mieux compte de l’évolution des marchés.
- CAC 40
- CAC Next 20
- CAC Mid 100
- CAC Small 90
- CAC Mid&Small190
- IT.CAC
- IT.CAC20
- SBF 80
- SBF 120
- SBF 250
Références
Sur l'histoire de la Bourse de Paris
- Colling A., La Prodigieuse Histoire de la Bourse, 1951, SEF, Paris.
- G. Gallais-Hamonno et P.-C. Hautcoeur, Histoire du marché financier français au XIXe siècle, 2007, Publications de la Sorbonne.
- Lehmann, P.-J., La Bourse de Paris, 1991, Dunod.
- Lehmann, P.-J., Histoire de la Bourse de Paris, 1997, PUF.
- Muniesa, F., « Contenir le marché : la transition de la criée à la cotation électronique à la Bourse de Paris », Sociologie du travail 47(4): 485-501, 2005.
- Walker, D. A., « A factual account of the functioning of the nineteenth-century Paris Bourse », European Journal of the History of Economic Thought 8(2): 186-207, 2001.
- Hissung-Convert N., La Spéculation boursière face au droit, éd. LGDJ, tome 511, 2009, 667 p.
Sur la structure de la cotation à la Bourse de Paris
- Biais, B., Foucault, T. and Hillion, P., Microstructure des marchés financiers : institutions, modèles et tests empiriques, 1997, PUF.
- Hamon, J., Marché d'actions. Architecture et microstructure, 1995, Economica.
Voir aussi
Liens internes
- Histoire des bourses de valeurs
- NYSE Euronext
- CAC 40
- Valeur mobilière
- Bourse
- Produit dérivé (finance)
- Obligations convertibles, Warrants
- Bons de souscription, Droits d'attribution
- Tracker (finance)
Liens externes
Notes
- M. Capefigue, Histoire des grandes opérations financières, Librairie d’Amyot, Paris, 1860.
- Paul Lagneau-Ymonet, « La Masculinité d'affaires. Le cas de la Bourse de Paris. 1724-1988 », in Régis Reventin (dir.), Hommes et masculinités de 1789 à nos jours, Éditions Autrement, 2007, p. 113-127, ici p. 113.
- XIXe siècle, par Pierre-Cyrille Hautcoeur, Georges Gallais-Hamonno, université Paris I Panthéon-Sorbonne, Publications de la Sorbonne, 2007 Le Marché financier français au
- Le Monde.fr : « L'hostilité des Français aux profits est récente », selon David Thesmar
- « Les actionnaires d’Euronext approuvent le rapprochement avec NYSE », Euronext, 19 décembre 2006. [PDF]
- Source: Le Saout, E.,Introduction aux marchés financiers, Economica, 2006.
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