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Bostryche typographe
Bostryche typographeBostryche typographe (Ips typographus) Classification classique Règne Animalia Embranchement Arthropoda Sous-embr. Hexapoda Classe Insecta Sous-classe Pterygota Infra-classe Neoptera Super-ordre Endopterygota Ordre Coleoptera Sous-ordre Polyphaga Infra-ordre Cucujiformia Super-famille Curculionoidea Famille Curculionidae Sous-famille Scolytinae Genre Ips Nom binominal Ips typographus
(Linnaeus, 1758)D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Le bostryche typographe (Ips typographus) est un petit coléoptère ravageur ligniforme des forêts d'épicéas. Il a un corps cylindrique allongé avec des élytres et sa couleur est brun rouge. Son nom vient du grec Bostrukhos, « boucle de cheveux ». Il fait partie de la grande famille des scolytes. Plus de cent espèces de scolytes sont présentes en Suisse. La plus répandue et la plus redoutée du point de vue économique est le typographe (lat. Ips typographus). L'adulte, de couleur brun foncé, mesure environ 5 mm de long. Il pond dans l'écorce et ne laisse donc aucune trace de galerie dans le bois. Il appartient aux quelques espèces de scolytes qui tendent à pulluler si les conditions leur sont favorables et qui risquent ainsi de mettre en danger les peuplements forestiers.
Il colonise actuellement les forêts d'altitude des Alpes et du Jura. Il ne s'en prend pas seulement aux arbres affaiblis, mais aussi aux sujets en bonne santé. Le typographe n'attaque que les épicéas, ou presque. Il colonise généralement les arbres malades, stressés ou récemment abattus. On parle alors d'épicéas attractifs ou d'épicéas propices à la ponte (ou simplement arbres de ponte). Les mâles partent en pionniers à la recherche de tels arbres. Ils sont attirés par des substances odorantes émanant des tissus corticaux de ces arbres (kairomones) et par les substances attractives sécrétées par leurs congénères (phéromones). Après avoir foré un couloir de pénétration et s'être accouplés, ils forment une nouvelle génération.
Un épicéa sain peut empêcher l'intrusion des scolytes en sécrétant de la résine collante. Mais si les populations sont denses, les scolytes peuvent apparemment coloniser des arbres sains ou momentanément affaiblis. Les intenses activités de forage des larves et jeunes insectes se trouvant sous l'écorce interrompt le flux de la sève à l'intérieur de l'écorce, provoquant ainsi la mort de l'arbre infesté.
Jamais le bostryche n'avait autant proliféré depuis au moins 2 siècles dans la forêt alpine. Ces dernières années, les conditions ont été propices sur les montagnes : l'ouragan Lothar en 1999 a affaibli les forêts, puis on a connu des conditions climatiques avec des hautes températures qui lui étaient favorables. Dès 16 degrés, l'insecte essaime vers de nouveaux lieux de ponte et colonise d'autres arbres. On peut recenser entre 60 000 et 80 000 bostryches et larves par arbre infecté.
Lieux de ponte les plus prisés
- les épicéas qui viennent d'être renversés ou cassés par le vent ou une avalanche,
- les épicéas physiologiquement affaiblis par la tempête ou la sécheresse,
- les épicéas affaiblis par des facteurs biotiques (maladies, autres insectes, activités humaines),
- les épicéas entre 70 et 150 ans.
Après une année, voire deux ou trois ans au plus tard, l'écorce des arbres renversés par le vent est généralement trop sèche pour être colonisée par le typographe.
Il n'existe actuellement aucune parade chimique, les équipes de forestiers doivent abattre, écorcer sur place et évacuer rapidement les bois atteints à plus de 2 kilomètres. Il est possible aussi de poser des pièges à phéromones qui permettent de capturer 2% des insectes de l'arbre.
La densité des populations de scolytes est régulée sous l'effet de différents facteurs naturels qui en limitent le développement. Ces facteurs sont principalement les conditions climatiques, l'offre en matériel de ponte, la résistance des arbres-hôtes et les ennemis naturels tels que divers insectes prédateurs ou parasites, ou encore les pics.
Dans la réserve naturelle de la forêt de Bohême, en Allemagne, aucune des régulations naturelles ou humaines citées n'a enrayé la propagation de cet insecte. Il a donc été décidé de laisser faire sans combler les destructions, ce qui a entraîné la disparition complète de la forêt d'épicéas plantée par l'homme au XIXe siècle. L'organisme gestionnaire de la forêt compte sur une repousse naturelle de la forêt (qui a commencé en 2004), avec un peuplement naturel plus hétérogène : hêtres en plus des épicéas, et sous-bois varié (dont sorbier), c'est-à-dire la forêt naturelle de moyenne montagne à ces latitudes, peuplement naturel qui devrait limiter la propagation de l'insecte à l'avenir. À court terme, il aura disparu avec son arbre hôte.
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