- Bière Dow
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Brasserie Dow
Étiquette de la DOWCréation 1790 Disparition 1967 Fondateur(s) Thomas Dunn Personnages clés William Dow Forme juridique Société anonyme Slogan(s) « Dites donc DOW » Siège social Montréal
CanadaActivité(s) Brasserie Produit(s) Brière Ale et Lager Principaux concurrents Molson et Labatt modifier 
La brasserie Dow était une des principales brasseries au Québec jusque dans les années 1960. Elle fut fondée par Thomas Dunn en 1790, seulement quatre ans après la fameuse brasserie Molson, dans le quartier de Sault-Saint-Louis à La Prairie, au sud de Montréal. Au cours du XXe siècle, l'industrie brassicole se consolide au Canada et la brasserie Dow fusionne avec d'autres brasseries pour être regroupées sous le nom de National Breweries Co. Le groupe reprend le nom de Dow en 1952, sa plus populaire production. La brasserie Dow est finalement absorbée par la brasserie Carling-O'Keefe en 1967 à la suite d'un incident qui a terni sa réputation.
La brasserie produisait des bières de type ale sous les noms de Dow et Black Horse, ainsi que la lager Kingsbeer.
Sommaire
Histoire
Débuts
Thomas Dunn est fermier et meunier qui se lance dans l'industrie de la bière en 1790 à La Prairie, une halte importante pour les voyageurs faisant la navette entre Montréal et New-York[1]. La brasserie construite en bordure du fleuve Saint-Laurent par Dunn alimente plusieurs hôtels de la ville et il vise également le marché de Montréal. La brasserie produit une ale et un stout typique d'Angleterre. La demande est telle que les brasseurs comme Dunn et John Molson ne fournissent pas[1].
La brasserie de La Prairie dure moins de vingt ans, les cuves étant déménagée rue Notre-Dame, à Montréal, en 1809 par James et John Dunn, fils de Thomas[1]. L'entreprise est alors connue sous le nom de Thomas Dunn & Sons. En 1818, la société déménage rue Saint-Joseph. James Dunn embauche un jeune maître brasseur de 18 ans, William Dow, fils d'un brasseur écossais[1].
En 1819, John Dunn se noie et James devient l'unique propriétaire de la brasserie. James Dunn espérait bien que ses deux fils aînés, Thomas et John, prennent la relève de l'entreprise familiale mais ces derniers ne montrent pas d'intérêts. En 1824, la santé de James Dunn se détéroire et il prit la décision de prendre William Dow comme associé. L'année suivante, le nom de la brasserie devint Dunn & Dow[1]. À la mort de James Dunn, en 1834, William Dow racheta les parts de son associé et devint l'unique propriétaire de la brasserie et l'entreprise prendra le nom de William Dow and Company. William Dow dirigera la brasserie qui portera son nom jusqu'en 1867, un an avant sa mort[1].
Âge d'or
En 1909, la Dow fusionne avec les brasseries Dawes de Lachine, la Eckers et la Union, pour être regroupées sous le nom de National Breweries Co. Le but de la fusion est de réduire les coûts de fabrication et de mise en marché. En 1926, le groupe absorbe la brasserie Frontenac qui était mal en point après un guerre de prix avec ses concurrents[2].
National Breweries est vendu en 1952 à Canadian Breweries et le groupe est rebaptisé Brasserie Dow; Dow étant sa marque la plus populaire et un des meilleurs vendeurs au Québec[3]. En 1953, la compagnie s'étend vers l'Ontario en achetant la Ranger Brewing Company brasserie de Kitchener. Cette usine est fermée en 1961 quand Dow en achète une autre plus moderne de Toronto. Une filiale est établie dans l'ouest du Canada sous le nom de Dow Brewery (Western) Limited pour desservir le Manitoba et l'Alberta à partir de Calgary. Cependant, soixante-dix pourcent de la production reste à Montréal.
La brasserie de Québec est sur le site du premier établissement brassicole en Nouvelle-France, la Brasserie du Roy, construite par l'intendant Jean Talon en 1668. Les voûtes de l'entrepôt sont celles originales[4].
Au début des années 1960, la compagnie fait construire le planétarium Dow pour la venue de l'Exposition universelle de 1967. Elle commandite une émission hebdomadaire de quilles à la télévision. Ses messages publicitaires mettent en vedette son slogan « Dites donc Dow » qui devient un classique[5].
Effondrement
Le 26 mars 1966, le journal La Presse de Montréal rapportait « Ottawa enquête à Québec sur la mort étrange d’une quinzaine de personnes ». L’article mentionne que l'enquête en cours par le Service des aliments et des drogues du ministère fédéral de la Santé porte sur des buveurs de bière qui sont morts d'une insuffisance cardiaque. Il est mentionnés qu'il s'agissait de grands consommateurs de bières mais dans les jours suivant la une des différents quotidiens de Montréal et de Québec propagent une rumeur : les victimes sont mortes après avoir consommé de la bière fabriquée par la brasserie Dow de Québec[6].
Les journalistes commencent à mentionner qu'une enzyme avait été ajoutée pour favoriser la production de mousse et qu'elle était suspectée d'être la cause des décès[6]. Eric Kierans, ministre provincial de la Santé de l’époque, fait une déclaration ministérielle le 30 mars dans lequel où il cite un médecin de la ville de Québec comme source de cet analyse. Le ministre souligne cependant que la brasserie a fait l’objet d’une inspection rigoureuse et que rien n’indique qu'il y ait eu contamination de la bière[6].
La nouvelle se répand rapidement dans la population et les ventes des bières de Dow chutent dramatiquement. Pour calmer le jeu, la brasserie annonce par un communiqué de presse le 31 mars qu'elle suspend la production de la bière Dow à sa brasserie de Québec jusqu'à la fin de l'enquête et détruira les stocks restants. Ces efforts sont mal perçus par la population qui y voit plutôt une admission de culpabilité[6].
En l’espace d'un an, la brasserie Dow perdit pratiquement tout le marché brassicole du Québec. Un marché qu’elle occupait à cette époque à quelque 51% à l’échelle provinciale et à environ 85% dans région de Québec[6]. Dow ne se releva jamais de ces manchettes malgré les rapports d'enquête qui démontrèrent l’absence de cause à effet entre les décès et les produits de la brasserie. En fait, la forte consommation de bière des victimes était probablement plutôt la cause. De plus, il n'a jamais été fait mention que d'autres brasseries de l’époque utilisaient à titre expérimetal le même produit au Canada et qu'il était utilisé couramment par les brasseries américaines[6].
Pendant l’affaire, la Kingsbeer et la Black Horse, deux bières qui appartenaient à Dow, continuèrent d’être brassées à l’usine de Québec[7]. En 1967, la brasserie Dow est vendue à O’Keefe mais la marque persiste et gagnera même des prix internationaux en 1968, 1969 et 1970 (voir l'étiquette)[7]. Elle persiste même à la fusion de Carling-O'Keefe avec Molson en 1989. Ce n'est que 31 ans après l'affaire des morts suspectes, en 1998, que la bière Dow disparait[6].
Notes et références
- ↑ a , b , c , d , e et f (fr)Sylvain Daignault, « Thomas Dunn - Quand un à-côté devient une profession », 2009, BièreMagMonde. Consulté le 2009-08-04
- ↑ (fr)Montréal Images, « Dow / La Brasserie O'Keefe, images », 2009, Mtl.org. Consulté le 2009-08-04
- ↑ (fr)Dawes Brewery, 2009, Grand Québec.com. Consulté le 2009-08-04
- ↑ (en)Business and History - Dow Brewery Limited, 1967, Business and History at Western, Université de Western Ontario. Consulté le 2009-08-04
- ↑ (fr)Une bonne Dow tablette, 15 juillet 2007, L'Anthropologue. Consulté le 2009-08-04
- ↑ a , b , c , d , e , f et g (fr)Daniel Coulombe et Sara Richard, « Le mythe du scandale Dow », 31 Août 2008, BièreMagMonde. Consulté le 2009-08-04
- ↑ a et b (fr)Olivier Artis, « L’affaire de la Brasserie Dow - La bière qui tue? », 20 octobre 2008, Bières et plaisirs. Consulté le 2009-08-04
Voir aussi
Articles connexes
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