- Église Saint-Dominique de Monpazier
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Église Saint-Dominique
Présentation Propriétaire Commune Protection Classé MH (1862) Géographie Pays France Région Aquitaine Département Dordogne Localité Monpazier Coordonnées modifier L'église Saint-Dominique est une église catholique située à Monpazier, en France[1].
Sommaire
Localisation
L'église est située dans le département français de la Dordogne, sur la commune de Monpazier.
Historique
Après la mort d'Alphonse de Poitiers et de sa femme, comtesse de Toulouse, en 1271, le traité de Paris de 1259 prévoit que l'Agenais devait revenir au roi d'Angleterre Édouard Ier d'Angleterre après la mort d'Alphonse de Poitiers. Mais Philippe le Hardi saisit l'Agenais. Cela est fait en 1279 par le traité d'Amiens,avec le Périgord. Pour s'assurer sa nouvelle suzeraineté sur le Périgord, le roi d'Angleterre, duc d'Aquitaine, décide de fonder une ville nouvelle sur des terres cédées par les barons de Biron appelées tènement[2] de la Boursie, dominant un plateau dominant le Dropt près de sa source, en 1285.
Ce paréage entre le roi d'Angleterre et le baron de Biron permit la fondation de la bastide comme l'indique une pièce des archives de la Dordogne citée par le docteur R. L'Honneur :
- Sérénissime Prince Édouard, roy d'Angleterre, Duc d'Aquitaine, possédant le duché d'Aquitaine en paix du temps du roy Philippe régnant en France, eut dessein de faire bâtir une ville dans le pays de Périgord, au diocèse de Périgueux et l'an 1284, le 7 janvier, à cet effet, Pierre de Gontaut, seigneur baron de Biron, inclinant aux desseins et volonté de Sa Majesté anglaise, donna le lieu pour bâtir la ville et fut appelée Monpazier.
Pour assurer le développement de la ville nouvelle, celle-ci reçut une charte définissant les statuts des habitants en dérogation du droit féodal. La charte originale n'a pas été retrouvée, mais les confirmations des droits faits par les rois Louis XI puis Charles VIII les rappellent.
Si à l'origine il y avait deux bayles, un accord de 1293 n'en conserve qu'un seul représentant l'autorité royale. Le bayle chosit six consuls en charge de l'administration de la ville. Ils sont nommés pour un an à la fête de la purification de la Vierge (2 février).
Au moment de la fondation de la bastide, il y a à la source du Dropt un village, Capdrot, où existe une collégiale avec un chapitre.
L'église est mentionnée en 1286 dans une convention signée avec les consuls. Le roi d'Angleterre veut imposer un rapide achèvement de l'église aux habitants en 1289. On peut donc en déduire qu'elle est construite à la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe siècle. La guerre de Cent ans va entraîner des troubles importants dans une région qui se trouve à la frontière entre les domaines du roi de France et du roi d'Angleterre.
En 1400, accusé de félonie, le comte de Périgord est condamné par le parlement de Paris. Le comté est donné à Louis d'Orléans qui est assassiné sept ans plus tard par des sbires du duc de Bourgogne. Le comté est disputé. La ville de Monpazier est prise, reprise, pillée. La paix ne revient qu'après la bataille de Castillon, en 1453. Le roi Charles VII meurt en 1461. Les habitants de Monpazier jurent fidélité au roi Louis XI.
L'église de Monpazier est réparée avec surélévation des murs après 1450. La nef est voûtée sur croisée d'ogives. Géraud Maurichon, de Périgueux, fait la charpente et couvre l'église en 1462. Une nouvelle cloche est donnée à l'église en 1476.
Du fait des destructions dues à la guerre, la collégiale de Capdrot est ruinée. Pons de Salignac de La Mothe-Fénelon, évêque de Sarlat écrit en 1490 :
- Considérant que l'église dudit Monpazier est grande et propre pour y faire le service divin, et que d'ailleurs ladite ville est munie de murailles et fossés à l'abri desquels Messieurs dudit chapitre pourront établir leur résidence avec sûreté; sous la réservation du consentement de Notre Saint Père le Pape et du bon vouloir des chanoines, nous permettons aux membres dudit chapitre de Capdrot de célébrer le service divin en l'église dudit Monpazier selon l'usage de Rome, et d'y faire construire un chœur.
Contrairement ce qui est souvent écrit, il n'y a pas eu de construction d'un nouveau chœur en 1506 mais un aménagement du chœur liturgique et l'installation des stalles (elles ont été restaurées en 1978). Il y eut une dispute entre le chapitre et les consuls pour savoir qui devait payer. Finalement, par sentence arbitrale entre le Lieutenant de la sénéchaussée et le procureur du roi à Sarlat les frais sont partagés.
Des chapelles sont construites à la fin du XVe siècle. Une dernière chapelle est fondée en 1521 (première travée de la nef, au nord) .
Les guerres de Religion débutent. En 1558, un évêque est consacré dans la collégiale de Monpazier et un nouveau portail est construit à cette occasion.
Le 21 juin 1574, Geoffroy de Vivans, capitaine protestant s'empare de Monpazier. Henri de Navarre vient à Monpazier le 12 septembre 1579. Le traité du Fleix conclu en 1580 entre le roi de France et le parti protestant représenté par Henri de Navarre prévoit de démanteler Monpazier. Le maréchal Armand de Gontaut-Biron se retire dans son château. Henri de Navarre devient roi de France en 1589.
1594 voit une première révolte des Croquants. Pour remplir les caisses vides du royaume, le roi cède Monpazier le 26 mai 1596 à Jacques Nompar de Caumont faisant disparaître le paréage de 1285. Une seconde révolte commandée par Buffarot, de Capdrot, ravage la campagne et se termine par sa mort, roué vif sur la place de Monpazier.
Le dernier seigneur de Monpazier a été Armand Louis de Gontaut-Biron.
La Révolution a eu peu de conséquences à Monpazier. Seule l'inscription au tympan de l'église en garde une trace :
- Le peuple Français reconnaît l'existence de l'Être Suprême et l'immortalité de l'âme.
L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1862[1].
Annexes
Bibliographie
- Michèle Pradelier, Les églises des bastides du Périgord méridional (Molières, Monpazier, Beaumont), p. 73-82, dans Congrès archéologique de France.156e session. Monuments en Périgord. 1998, Société Française Archéologique, Paris, 1999
- Jacques Gardelles, Aquitaine gothique, p. 206-209, Picard, Paris, 1992 (ISBN 2-7084-0421-0)
- Michel Coste, Monpazier, les clés d'une bastide, Librairie du château, 2002 (ISBN 2-9515279-4-2)
Liens internes
Références
- Église Saint-Dominique, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Wikitionnaire : tènement
Catégories :- Église de la Dordogne
- Église monument historique (France)
- Monument historique de Dordogne
- Monument historique classé en 1862
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