- Tushanwan
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Le musée de Tushanwan (en shanghaïen: Tousèwè, autrefois romanisé en T'ou-Sè-Wè) est un musée ouvert le 12 juin 2010 à Shanghai dans le quartier de Xujiahui (autrefois à l'époque française Zi-ka-wei) du district de Xuhui.
Sommaire
Historique
Tushanwan signifie en mandarin « courbe où la terre forme une colline ». C'est en effet près d'un ruisseau comblé par de la terre (d'où son nom) que les jésuites français font construire un orphelinat[1] pour garçons sur la colline en 1864, non loin de leur église et du collège Saint-Ignace (ouvert en 1847 et construit à cet emplacement en 1850 par le P. Claude Gotteland) qui forment la mission catholique de Zi-ka-wei à la limite de la concession française de Shanghai. Les jeunes garçons sont logés, suivent les classes et sont aussi formés aux métiers de charpentier, menuisier, sculpteur sur bois, peintres, etc. Il fallait recruter pour le mobilier et la constructions de nouvelles églises, et leur offrir un moyen de gagner leur vie. Les pères ont aussi une imprimerie[2], la fameuse imprimerie de l'orphelinat de T'ou-Sè-Wè de la Mission catholique de Chang-Haï qui édite en français et en chinois[3] de nombreuses publications d'histoire, de géographie, de théologie, de dévotion, de sciences naturelles et d'astronomie (les pères ont un observatoire), ainsi que les variétés sinologiques connues de tous les sinologues.
Les jésuites sont chassés en 1949 par les révolutionnaires communistes, mais l'orphelinat ne ferme ses portes qu'en 1960. Il a ainsi éduqué des générations d'artistes chinois, ce qui explique en partie la place que la peinture ou la sculpture occupent à Shanghai aujourd'hui. Il y avait 342 garçons à l'orphelinat en 1886, dont 133 étaient occupés aux ateliers.
Les œuvres de l'orphelinat étaient présentées à des expositions en Chine et en Europe et vendues au profit de l'orphelinat. Certaines furent aussi exposées aux expositions universelles de 1900, 1915, 1935 et de 1939. et obtinrent des prix ou des médailles.
Les statues de madones, les répliques de pagodes, les portails chinois, etc. et nombre d'objets artisanaux sont aujourd'hui présentés au nouveau musée. L'initiative de l'atelier d'art appartient au frère Juan Ferrer, sj[4]. Une autre figure marquante est le frère Xavier Coupé, sj, qui dirige l'atelier de peinture pendant plus de trente ans de 1912 à 1936, tandis que l'atelier de sculpture est fondé par un architecte jésuite, le frère Léo Mariot. Peu à peu des enseignants chinois sont formés aux ateliers qui produisent aussi bien des œuvres d'ébénisterie, que des gravures, des vitraux au fil des années, en plus des spécialités sus-mentionnées, et le quartier se peuple aussi de familles d'artisans qui transmettent les métiers d'art aux générations suivantes.
Le fameux Tchang (Zhang Chongren[5]) du Tintin de Hergé était issu des ateliers de T'ou-Sè-Wè.
De nombreuses œuvres de cette époque venant de Chine et de l'étranger sont aujourd'hui exposées au musée, tous les jours sauf le lundi.
Notes et références
- Son premier directeur est le P. Émile Chevreuil de 1864 à 1877 (sauf en 1870-1871) et de nouveau de 1882 à 1892. Les PP. Louis Bouvet et Joseph Lapparent lui succèdent
- Le P. Casimir Hersant acquiert en 1874 les machines les plus modernes de l'époque
- latin destinés aux prêtres et au corps professoral Ainsi que des manuels en
- Espagnol d'origine catalane, c'était le fils d'un sculpteur
- Il termina sa carrière comme directeur des beaux-arts de Shanghai
Voir aussi
Articles connexes
Lien externe
Catégories :- Musée chinois
- Culture à Shanghai
- Musée d'arts et traditions populaires
- Institution jésuite
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