- Bienheureuses carmélites de Compiègne
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Carmélites de Compiègne
Les carmélites de Compiègne sont des religieuses cloitrées exécutées en juillet 1794 pour avoir refusé de renoncer à leurs vœux monastiques.
Après avoir prononcé le "Vœu de consécration totale à la Volonté Divine" - fût-ce au prix de leur vie - pour obtenir la fin des massacres et la paix pour l'Église et l'État, les seize carmélites furent transférées de Compiègne à Paris où elles furent jugées sous l'accusation de « machiner contre la République » dans leur carmel. Elles sont guillotinées le 29 messidor an II (17 juillet 1794) sur la place du Trône-Renversé (l'ancienne place du Trône dénommée ainsi depuis 1792 - actuellement place de la Nation). Leurs corps et leurs têtes sont jetés de nuit dans une des deux fosses communes du Cimetière de Picpus.
Elles ont été béatifiées le 27 mai 1906 par le pape Pie X.
Sommaire
Exécution des seize carmélites
Les seize religieuses conduites par leur supérieure, Mère Thérèse de Saint-Augustin , prirent le chemin de la guillotine. Tout au long du parcours qui les conduisait à l'échafaud, les carmélites chantèrent des cantiques. Vêtues de leurs manteaux blancs, les religieuses descendirent des charrettes et se mirent à genoux et entonnèrent le Veni Creator. Les assistants de Charles-Henri Sanson vinrent chercher la première qui était aussi la plus jeune : Sœur Constance de Jésus, une novice. Elle fit une génuflexion devant la mère supérieure pour lui demander la permission de mourir. En montant les marches de l'échafaud elle entonna le Laudate Dominum (le psaume 116, psaume chanté lors des fondations des carmels, avec la symbolique de fonder au Ciel une nouvelle communauté). Les quinze autres carmélites furent exécutées ensuite, sœur Marie Henriette de la Providence, l'infirmière l'avant dernière, la mère supérieure en dernier. Les chants des religieuses gravissant l'échafaud ont fortement impressionné la foule qui assistait à cette exécution.
Nom des seize carmélites
- Sœur Constance de Jésus (Marie-Geneviève Meunier, 29 ans) (novice)
- Sœur Saint Louis (Marie-Anne Brideau, 42 ans)
- Sœur Euphrasie de l’Immaculée Conception (Marie Claude Cyprienne Brard, 58 ans)
- Sœur Julie-Louise de Jésus (Rose Chrétien de Neuville, 53 ans)
- Sœur Sainte Marthe (Marie Dufour, 51 ans)
- Sœur de Jésus Crucifié (Marie-Anne Piedcourt, 78 ans)
- Sœur Marie du Saint Esprit (Angélique Roussel, 52 ans) (sœur converse)
- Sœur Saint François-Xavier (Juliette Verolot, 33 ans) (sœur converse)
- Sœur Thérèse de Saint Ignace (Marie Gabrielle Trézel, 51 ans)
- Sœur Charlotte de la Résurrection (Anne Marie Madeleine Françoise Thouret, 78 ans)
- Sœur Thérèse du Cœur de Marie (Marie-Anne Hanisset, 52 ans)
- Sœur Catherine (Catherine Soiron, 52 ans) (tourière)(n'était pas religieuse mais "femme gagée")
- Sœur Thérèse (Thérèse Soiron, 49 ans) ( tourière)(même statut que sa sœur Catherine)
- Mère Henriette de Jésus (Marie Françoise Gabrielle de Croissy, 49 ans)
- Sœur Marie-Henriette de la Providence (Marie-Anne Pelras, 30 ans)
- Mère Thérèse de St. Augustin (Marie-Madeleine-Claudine Lidoine, 41 ans)
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- âge moyen des condamnées 49 ans.
Dialogues des carmélites
La nouvelle de Gertrud von Le Fort La dernière à l'échafaud (die Letzte am Schafott, 1937) et la pièce de Georges Bernanos Dialogues des carmélites (1949) ont immortalisé cet épisode de la Révolution, même si l' hérôîne des deux ouvrages, Blanche de La Force, est une création romanesque qui n'appartient pas à l'Histoire. Le nom du personnage de Blanche de La Force est d'ailleurs une transcription transparente du nom de Gertrud von Le Fort.
À noter que Gertrud von Le Fort s'est inspirée de "La Relation du martyre des seize carmélites de Compiègne", manuscrits de Sœur Marie de l'Incarnation (Françoise-Geneviève Philippe, 1761-1836), seule rescapée. (Il existe une édition critique des manuscrits originaux, commentaire et notes par William Bush, "Apaiser la terreur" Paris, Cerf, 1993)
Francis Poulenc en a tiré un opéra Les Dialogues des Carmélites (créé en 1957), et le Père Raymond Leopold Bruckberger le film du même nom en 1960.
Sources
Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française. 1789-1799, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 1987,1998 [détail de l’édition] Les victimes de Picpus (1794-1994)
Liens internes
- Ordre du Carmel
- Les Dialogues des Carmélites (œuvre de Francis Poulenc)
- Eglise de l'Immaculée Conception - Paris XII
- Cimetière de Picpus - Paris XII
Liens externes
- Paroisse de l'Immaculée Conception, Paris 12e : Paroisse sur le territoire de laquelle les Carmélites sont inhumées (au cimetière de Picpus).
Pèlerinage le 3 juin 2006 pour fêter le 100e anniversaire de la béatification des Carmélites.
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