- Gertrud von Le Fort
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Gertrud von Le Fort est une femme de lettres allemande, née le 11 octobre 1876 à Minden, décédée le 1er novembre 1971 à Oberstdorf.
Fille d'officier prussien, d'une famille luthérienne d'origine huguenote, elle étudie la théologie, l'histoire et la philosophie à l'université de Heidelberg puis de Berlin.
Très impressionnée par Edith Stein dont elle était proche et par le pape Pie XII qu'elle rencontrera, elle se convertit au catholicisme en 1925. Son œuvre littéraire est consacrée à la question de la foi et de la grâce.
Son œuvre la plus féconde est sans doute la nouvelle La Dernière à l'Échafaud (Die Letzte am Schafott), publiée en 1931. Gertrud von Le Fort a pris pour base le récit La Relation du martyre des seize carmélites de Compiègne[1] et a imaginé le personnage, très proche de sa propre sensibilité, de Blanche de la Force. Le nom même du personnage est comme un pseudonyme transparent de l'auteur : « de La Force » pour « von Le Fort ». Elle déclare à propos de cette jeune femme effrayée qui vit dans l'angoisse depuis l'enfance et devient religieuse pour lutter contre cette souffrance : « ... elle a reçu le souffle de la vie de mon esprit intérieur, et on ne peut la détacher de cette origine, qui est la sienne. Née dans l'horreur profonde d'une époque assombrie par les signes de la destinée, ce personnage m'est venu comme l'emblème d'une époque à l'agonie travaillant à sa propre ruine ». Georges Bernanos s'est inspiré de cette nouvelle pour écrire en 1948 le scénario d'un film qui ne sera pas réalisé en raison de la mort de l'auteur. Il est néanmoins adapté au théâtre par Jacques Hébertot en 1952 puis transformé en livret d'opéra par Francis Poulenc en 1957 sous le titre Dialogues des carmélites. En 1960, le père Bruckberger et Philippe Agostini portent enfin à l'écran le scénario original dans le film Le Dialogue des carmélites. En 1984 ce scénario sera repris par Pierre Cardinal pour Antenne 2 avec le titre original : Dialogues des carmélites.
En 1952, elle remporte le Gottfried-Keller-Preis décerné par la Fondation Martin Bodmer.
Œuvres
Parmi ses œuvres, voici celles qui ont été traduites en français de son vivant (Le classement respecte l'ordre de publication en version d'origine) :
- Hymnes à l'Église (Hymnen an die Kirche, 1924), poèmes, Paris, le Cerf, 1935 .
- Le Voile de Véronique (Das Schweisstuch der Veronika, 1928), Paris, Plon, 1957.
- Le Pape venu du ghetto (Der Papst aus dem Ghetto, 1930).
- La Dernière à l'Échafaud (Die Letzte am Schafott, München, M. Beckstein, 1931).
- La Femme éternelle (Die ewige Frau, 1933), Paris, Le Cerf, 1946.
- Les Noces de Magdebourg (Die Magdeburgische Hochzeit, 1938).
- Les Noces de Magdebourg (Die Magdeburgische Hochzeit, 1938), Paris, Éditions du Seuil, 1954.
- La Demoiselle de Barby (Die Abberufung der Jungfrau von Barby, 1940), Paris, Le Seuil, 1952.
- Le Jugement de la mer (Das Gericht des Meeres, 1943), Strasbourg, Paris, F.-X. Le Roux, 1950.
- La Couronne des anges (Der Kranz der Engel, 1946), Paris, Amiot-Dumont, 1954.
- Dans la nuit allemande (Unser Weg durch die Nacht, 1949), Boudry, A la Baconnière, 1949.
- La Porte du ciel (Am Tor des Himmels, 1954), Paris, Amiot-Dumont, 1955.
- L'Épouse de Pilate (Die Frau des Pilatus, 1955) et autres nouvelles, Paris, Fribourg, Éditions Saint-Paul, 1965.
Notes et références
- Manuscrits de sœur Marie de l'Incarnation (Françoise-Geneviève Philippe, 1761-1836), seule rescapée. Édition critique des manuscrits originaux, commentaire et notes par William Bush, Apaiser la terreur, Paris, Cerf, 1993.
Liens externes
Catégories :- Naissance en 1876
- Décès en 1971
- Femme de lettres allemande
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