- Siege de Castelnuovo
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Siège de Castelnuovo
Siège de Castelnuovo Informations générales Date juillet 1539 Lieu Castlernuovo (Monténégro) Issue Victoire ottomane Belligérants Espagne Empire ottoman Commandants †Francisco de Sarmiento Khayr ad-Din Barberousse Forces en présence 3 000 hommes 50 000 hommes
130 galères
70 galiotesPertes 2800 morts
200 prisonniers20.000 hommes lutte pour la suprématie en Méditerranée entre espagnols et ottomans Le siège de Castelnuovo (actuel Herceg Novi, au Monténégro) de juillet 1539 par Khayr ad-Din Barberousse se solda par la chute de la place, tenue par un tercio espagnol qui l'occupa l'année précédente au cours de la campagne de la Sainte Ligue contre l'Empire ottoman. La place fut abandonnée à son sort par ceux qui étaient censés la secourir. La quasi totalité des défenseurs, qui refusèrent de se rendre malgré une lourde infériorité numérique, périrent au cours du siège.
Contexte
Suite à l'invasion de l'Autriche par les armées ottomanes et à l'échec du siège de Vienne en 1529, les protestants décidèrent de mettre de côté leur différents avec Charles V, empereur du Saint-Empire romain germanique, et faire la guerre contre leur ennemis commun en Europe centrale. Ils parvinrent à repousser les Turcs jusqu'à leur bases en Hongrie. La menace ottomane fut ainsi conjurée sur terre, mais en Méditerranée la grande flotte turco-algérienne de Barberouge représentait une grande menace pour les navire et ports chrétiens. En 1535 la flotte hispano-génoise d'Álvaro de Bazán et d'Andrea Doria reconquit Tunis au propre Barberouge, mettant en péril le pouvoir ottoman. Trois ans plus tard, l'Empereur, la République de Venise, le Pape Paul III et l'Archiduc Ferdinand d'Autriche formèrent la Sainte Ligue dans le but d'attaquer les ottomans en ce moment décisif, détruire la flotte turco-berbère et même capturer Constantinople. Andrea Doria fut nommé responsable de la flotte alliée et Ferrante Gonzaga, vice-roi de Sicile, des opérations terrestres dans les Balkans. Néanmoins le rêve de détruire les forces ottomanes se dissipèrent bientôt, car la flotte alliée ne réunit que 130 navires (à peu près le même nombre que la flotte ottomane en Méditerranée) au lieu des 200 prévues. Parallèlement, des mésententes apparurent entre les chefs de la Sainte Ligue; les Italiens, qui contribuaient avec plus de navires (mais avec beaucoup moins d'hommes) jalousaient qui composaient la majeure partie des troupes embarquées et occupaient les postes supérieurs, la France menaçait de reprendre la guerre contre l'Espagne.
Ces mésententes eurent de graves conséquences, car quand Barberouge fut encerclé dans le Golfe d'Arta par les Chrétiens, il put s'échapper d'une destruction quasi certaine sans à peine subir de dommage, perdant ainsi une occasion unique. Cependant, les Tercios espagnols, appuyés par des renforts de Venise, décidèrent de passer à l'action en se déployant sur la terre ferme et en attaquant les Ottomans. Ils capturèrent ainsi la stratégique forteresse de Castelnuovo, sur la côte Dalmate. L'Archiduc Ferdinand d'Autriche se permit même de ne plus payer le tribut au sultan de Constantinople, comme il avait été accordé suite au siège de Vienne. Cependant, cette victoire au lieu d'unifier la Sainte Ligue la morcela encore plus.
Les Vénitiens réclamèrent immédiatement la cession de la forteresse, située entre leurs enclaves de Raguse et Cattaro et importante pour garantir leur domination sur l'Adriatique. Mais pour des raisons que même les historiens modernes ne s'expliquent pas, Charles Quint ne céda pas la position. En conséquence, les Vénitiens rompirent leur alliance avec lui et retirèrent leur navires de la Sainte Ligue, les navires du Pape se retirèrent également par la suite. Castelnuovo ne fut donc plus défendue que par 3 000 hommes du Tercio de Naples commandé par Andrés de Sarmiento et soutenus par 49 navires commandés par Doria pour les ravitailler et les défendre contre les 200 navires que pouvaient réunir les Musulmans. Cette nette différence, et le fait des nouvelles pressions françaises, conduisirent Doria à ne plus se risquer et à retirer tous ses navires de la zone. La garnison se retrouva alors complètement isolée face à la passivité des Vénitiens et de ses propres supérieurs en Italie.
Le siège
En juillet 1539 Barberousse commença les préparatifs pour assiéger la forteresse par mer et par terre. La flotte turco-berbère qui bloqua l'accès depuis la mer était commandée par Barberouge en personne et était composée de 130 galères et 70 galiotes et 20 000 marins vétérans formaient les équipages. Au même moment une armée de 30 000 hommes commandés par Ulema de Bosnie se déploya sur terre. Malgré leur très grande supériorité numérique, et le fait que les défenseurs ne disposaient pas d'aliments frais, les premiers assauts furent repoussés. Les Turcs décidèrent d'offrir une honorable reddition aux défenseurs, mais Sarmiento refusa et leur répondit : "venez quand vous le voulez".
Barberousse décida alors d'utiliser son artillerie qu'il avait ordonné de déployer à des endroits stratégiques au cours des négociations. Durant plusieurs jours les canons géants turc bombardèrent la place, comme ils l'avaient fait des années en arrière avec les murailles plus résistantes de Constantinople ou de Vienne. Mais même quand les structures défensives s'écroulèrent et que les Espagnols étaient réduits à 600 hommes ils ne se rendirent pas. Au contraire, quand les Turcs partirent à l'assaut des ruines, les survivants leur firent front l'épée en main et les forcèrent à nouveau à se replier. Sarmiento et tous ses capitaines moururent dans les derniers combats. Après cela, les 200 espagnols qui restaient encore en vie se rendirent. Certains furent exécutés là-bas même peu après la bataille, et le reste fut envoyé à Constantinople comme esclaves.
Conséquences
Le courage avec lequel se battit le tercio de Sarmiento provoqua une grande admiration dans toute l'Europe, et des chansons et des poèmes furent écrits sur son exploit, même si au fil du temps il sombra dans l'oubli. La destruction de Castelnuovo, et de manière générale l'échec de la Sainte Ligue de 1538 contribua à renforcer la puissance naval ottomane à un moment où il aurait pu être éliminé pour toujours. Au cours des années suivantes, les Turcs remportèrent d'importantes victoires comme celles d'Alger (1541), Tripoli (1551), Bougie (1555), Chypre (1570), La Golette (1573), ils s'allièrent même avec les Français pour attaquer Nice en 1543. Les Autrichiens furent contraints de payer à nouveau un tribut aux Ottomans, et les navires turcs furent une menace constante pour les navires espagnols en Méditerranée jusqu'à la bataille de Lépante en 1571.
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