- Signum linguæ
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Le signum linguæ (aussi appelé en abrégé signum) fut un outil pédagogique ou de politique linguistique, utilisé afin de forûtcer les étudiants de parler la langue d’enseignement hors de la classe. En général, il s’agissait d’un rouleau de papier sur lequel les étudiants ayant été surpris lorsqu’ils parlaient leur langue maternelle ou dialecte, devaient écrire leurs noms. Ensuite, ils tentèrent de le passer à un camarade de classe en l’attrapant à leur tour. Qui tint toujours le signum à la fin de l’heure de récréation, du jour ou du mois, fut puni ; parfois par une amende.
Le signum fut introduit au cours de la Renaissance aux Pays-Bas dans les écoles latines, dans le but de familiariser les élèves avec tous les aspects de la langue latine. On mentionna dans le règlement scolaire que la langue latine dut être parlée dans toutes circonstances ; même pendant le jeu. Les écoles latines ont maintenu ce système jusqu'au XIXe siècle.
À partir de l'Ancien Régime on tenta de promouvoir, voire d’imposer la maîtrise du français comme langue véhiculaire. Dans le nord de la France, l'enseignement du néerlandais fut interdit en 1853, et la loi de 1866 du ministre de l'Éducation de la France, Victor Duruy, relégua le néerlandais aux cours de catéchisme. Le signum y était encore en usage jusqu'au XXe siècle.
Le signum devint un instrument de francisation en Flandre après que l'État belge imposa le français comme langue officielle. Le ministre Joseph Thonissen abolit son utilisation dans les écoles publiques avec sa circulaire de 1885 en exécution des lois linguistiques de 1883 sur l'éducation. Dans certaines écoles de l’enseignement libre (confessionnel catholique), il était resté en usage jusqu'à la Première Guerre mondiale. Pour le mouvement flamand, l'usage du signum obtint une importance symbolique particulière car, par-dessus tout, il fut appliqué comme une mesure sanctionnant l'emploi de la langue maternelle. Le signum exista également en Belgique romane, où l’on obligea les étudiants à employer le français comme langue par défaut, tandis que l'utilisation des dialectes romans (wallon, picard, etc) fut découragée.
Catégories :- Méthode d'éducation
- Nationalisme flamand
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