- Seaquarium du Grau-du-Roi
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Le Seaquarium du Grau-du-Roi est un aquarium marin fondé en 1989 sur la commune du Grau-du-Roi, dans le département du Gard et la région Languedoc-Roussillon. Il regroupe plus de 200 espèces de poissons de Méditerranée et tropicaux, 25 espèces de requins, des phoques et des otaries. Sur une superficie de 2 500 m2, le Seaquarium propose un parcours ludo-éducatif semé de jeux et d’animations invitant petits et grands à une plongée dans l’univers de la vie sous-marine.
Sommaire
Historique
Le Seaquarium a été créé à l’initiative du maire du Grau-du-Roi, M. Etienne Mourrut. Il est installé dans un véritable complexe touristique appelé « le Palais de la Mer ». Premier aquarium de la région, il a aussitôt connu un franc succès grâce à son tunnel à requins, grande innovation européenne pour l’époque. En 2001, il s’agrandit avec la création du pôle des mammifères marins, un bassin regroupant phoques et otaries. En 2006, avec son musée des tortues, le Seaquarium continue son expansion. Et c’est en 2009 avec l’ouverture du requinarium, qu’il confirme son aptitude à innover en créant le premier espace exclusivement dédié aux requins en Europe.
Structure
- Espace Méditerranée : cet espace présente la diversité de cette faune à travers 6 aquariums qui retracent les familles incontournables de la méditerranée : rascasse, mérou, murène…
- Espace tropical : ses 16 aquariums font la part belle aux poissons de formes et de couleurs originales : poisson chirurgien, poisson vache, poisson clown, méduses…
- Musée de la tortue : après la création du C.E.S.T.Med (centre d’études et de sauvegarde des tortues marines en Méditerranée) en 2003, le Seaquarium continue sa lancée dans la protection des tortues marines en créant un musée complètement dédié à cet animal. Dans ce lieu d’exposition permanente, les explications scientifiques sont rédigées très simplement pour permettre à chacun d’en savoir plus sur les différentes espèces de tortues de mer, leur origine, leur biologie, leur écologie et leur relation à l’homme.
- Espace mammifères marins : c’est dans un bassin d’1 million de litres d’eau que se regroupent phoques veaux marins et otaries de Patagonie. L’amphithéâtre panoramique permet d’assister aux repas de ces pinnipèdes et son observatoire sous-marin à leur ballet incessant dans l’eau.
- Salle multimédia : ici où les ordinateurs règnent, on peut affronter de nombreux quizz sur les animaux marins, ainsi que des jeux interactifs pour découvrir les modes de vie et les menaces qui pèsent sur les requins ou encore sur les phoques.
- Le requinarium : il propose 900 m2 d’exposition sur deux niveaux. On peut y voir évoluer 25 espèces de requins dans un million de litres d’eau de mer. Un bassin géant de 800000 litres, un lagon de 50000 litres, un aquarium récif de 40000 litres et un pleine mer de 150000 litres allient muséographie moderne et animaux vivants dans un parcours aussi ludique qu’interactif. Un des bassins a été spécialement conçu pour l’entrainement des requins à la vue du public.
- Carré de la pêche : cet espace présente l’histoire maritime du Grau-du-Roi et explique comment ce petit village de pêcheurs est devenu une importante station balnéaire et le deuxième port de pêche français de Méditerranée.
L'entraînement des requins
Le transfert des requins du tunnel vers les nouveaux bassins du Requinarium a amené les soigneurs à entamer un travail de conditionnement des requins, leur évitant tout stress. Ainsi depuis 4 ans, jour après jour, les équipes spécialisées du Seaquarium ont développé un ambitieux programme d’exercices dont le but était d’habituer les requins à certaines manipulations, en vue de leur futur transport. C’est au cours des séances d’apprentissage avec les mammifères marins, otaries et phoques, que les soigneurs ont eu l’idée d’utiliser la même technique avec les requins.
Les requins ont d’abord appris à reconnaitre une cible propre à leur espèce. Le contact et le suivi correct de cette cible provoquent un signal (sifflet) effectué par le soigneur. Ce signal est associé au renforcement (distribution de poisson). Quand l’animal entend le sifflet, cela lui indique qu’il a bien accompli l’exercice et qu’il va recevoir du poisson. Cet entraînement permet, peu à peu, d’habituer l’animal à se placer sur un brancard qui sera utilisé pour le transfert. Cette exercice permet aux soigneurs d’éviter l’anesthésie qui peut être parfois fatal pour les requins, ainsi que le stress qui peut provoquer de mauvaises blessures, parfois même la mort.
Outre l’accoutumance progressive de l’animal à ces manipulations, cette méthode permet également de travailler individuellement les requins, et d’avoir donc un meilleur suivi (ration, comportement, etc). L’objectif est désormais médical : il faut pouvoir manipuler les squales en sécurité pour effectuer les soins et les prises de sang, apprendre aux requins à se laisser toucher et s’immobiliser est donc un élément essentiel. Mais les soigneurs veulent aussi savoir jusqu’où la relation homme-requin peut aller et mettent en place plusieurs exercices expérimentaux.
L'entraînement des phoques et des otaries
L’ouverture du secteur des mammifères marins s’est effectuée en 2001, avec l’inauguration d’un bassin d’1 million de litres d’eau de mer et de 6 mètres de profondeur qui fonctionne avec un renouvellement d’eau permanent. On y trouve 3 otaries de Patagonie : Simba, né en 1996 et pesant près de 340 Kg, Lola, née en 1993 et pesant environ 140 Kg et Victoria, née en 2005 et pesant approximativement 90 Kg. Du côté des phoques, cohabitent Sinaï, femelle née en 2007. Tali, femelle née en 2006 et Pix, mâle né en 2008, Mona, femelle née en 2003 et Kaïla, femelle née en 2004. Les 5 phoques sont tous nés au Seaquarium.
Le travail des animaux s’effectue grâce au conditionnement opérant qui nécessite une participation volontaire de l’animal. C’est pourquoi les sessions de travail doivent être variées et ne doivent pas se dérouler à heures fixes. Par contre, elles sont toujours visibles du public, contrairement aux autres parcs. Certaines sessions sont commentées au micro par une hôtesse, expliquant le travail effectué par les soigneurs pendant la présentation. Le repas des animaux intervient pendant ces sessions car il sert de récompense. il se compose de 3 types de poissons : merlans, harengs et sprats.
Les phoques et les otaries sont d’un naturel très curieux, toujours en demande d’apprendre de nouvelles choses. C’est pourquoi il est important de varier les types d’apprentissage. Au Seaquarium, on en retrouve 3 types différents :
- Le médical : désensibilisation aux soins ;
- Le ludique : reconnaissance de formes, travail dans l’eau ou aux vitres, etc. ;
- Le dynamique : exercices physiques.
Le but du travail entre les soigneurs et leurs animaux, est, avant tout, d’établir une relation de confiance qui permet un accès plus facile à l’animal. Cette relation offre aux soigneurs la possibilité d’effectuer individuellement, les soins nécessaires (prise de sang, échographie…), ainsi que le suivi de leur ration alimentaire et de leur poids (chaque animal est pesé une fois par semaine). L’accès à l’animal est également très important car il évite d’avoir recours à l’anesthésie et permet ainsi de minimiser les risques associés à ce type d’intervention.
Les phoques et les otaries étant dans un espace restreint, les exercices physiques demandés permettent à l’animal de se dépenser et de développer sa masse musculaire afin de rester en bonne santé. Grâce au ludique, on va aussi favoriser la réflexion de l’animal, c'est-à-dire, poser celui-ci face à une difficulté auquel il devra trouver une solution. Les soigneurs s’adaptent également à l’environnement de ces animaux, en travaillent les phoques dans l’eau. Ce travail permet de les approcher plus près et de renforcer leurs liens avec les soigneurs. Il aboutit à un meilleur contrôle de l’animal, notamment pour les soins.
En dehors des sessions d’entrainement, les soigneurs ont mis en place un programme d’enrichissement à travers différents jouets aux formes et matériaux différents. Vivant dans un espace clos, cet enrichissement apporte, ainsi, des variations de leur environnement. Les animaux peuvent ainsi « s’amuser », ce qui leur permet d’éviter l’ennui et de renforcer les liens entre eux.
Pédagogie et protection
Le Seaquarium se veut aussi pédagogique que ludique. L’accessibilité à l’information pour les petits et les grands reste un point essentiel. C’est en voulant jouer la sensibilisation à la protection de l’environnement marin que l’aquarium a créé son espace « Muséo tortues » : une exposition présentant de manière attractive leur biologie et les menaces qui pèsent sur elles tout en rendant le public acteur dans cet espace. Pour le Seaquarium, c’est aussi l’occasion de mettre en exergue son rôle d’acteur de la protection, notamment par la création du C.E.S.T.Med (centre d’études et de sauvegarde des tortues marines en Méditerranée), qui est aujourd’hui une association indépendante. En relation avec un réseau scientifique, et aussi avec les pêcheurs du Grau du Roi, le centre récupère depuis des années des tortues blessées, les soigne et les relâche en mer.
A travers le requinarium, le Seaquarium a concrétisé son projet d’une immersion totale dans le monde des requins afin de sensibiliser les visiteurs aux menaces qui pèsent aussi sur ces animaux. L’originalité du requinarium est sa complémentarité et la mise en résonance entre les bassins qui présentent le vivant et l’accompagnement à la pédagogie. L’objectif est de recouper l’information et de l’adapter au public. Apprendre en s’amusant pour mieux protéger, tel est l’objectif du Seaquarium qui se veut innovant au niveau de la diffusion de l’information. L’importance est de mêler le vivant et l’information de manière ludique et pédagogique. Le requinarium s’ouvre à tous les acteurs de la protection qui partagent le même objectif pour les requins ; « mieux faire connaître afin de mieux protéger ». C’est pourquoi le Seaquarium travaille depuis des années en partenariat avec Shark Alliance à cette protection des requins.
L’aquarium participe, également, à de nombreux évènements ponctuels comme « La Semaine Européenne des Requins » ou « La Journée Mondiale de l’Océan », toujours avec de nombreuses associations telles que Regard du Vivant, Gard Nature… Le Seaquarium met aussi en place chaque été, un partenariat avec les plages de la région, afin de sensibiliser le baigneur aux espèces en danger : hippocampes, tortues, requins…
Pour aller plus loin au niveau de la protection et de la pédagogie, un service a été créé par la DAAC du Rectorat de Montpellier au Seaquarium : sa vocation est « d’assurer un lien permanent et privilégié entre l’institution éducative et un établissement culturel ». Le Seaquarium propose donc des fiches découverte réalisées en collaboration avec les services de l’Education Nationale, des visites libres ou guidées, ainsi que des journées à thèmes, centrées sur la découverte et la sensibilisation au monde marin. De plus, le personnel du Seaquarium effectue des interventions directes dans les classes, en abordant les thèmes du monde marin (tortues, dauphins, Méditerranée…) et s’en adaptant chaque fois à l’âge de ses auditeurs.
Voir aussi
Articles connexes
- Aquarium public
- Le Grau-du-Roi
- C.E.S.T.Med
- Conditionnement opérant
Liens externes
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