- Préhistoire du Brésil
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La préhistoire brésilienne correspond à une période de l'histoire du Brésil s'achevant à l'arrivée des colonisateurs européens en 1500. Selon les datations les plus anciennes, sources de controverses, le peuplement progressif du territoire brésilien débuterait il y a plus de 40 000 ans[1], voire 50 000 ans[2], et se poursuivrait jusqu'à 12 000 ans avant nos jours.
Depuis peu, des historiens, particulièrement brésiliens, préfèrent utiliser le terme "prè-cabraline" pour désigner cette période, en référence au navigateur Pedro Álvares Cabral. Ils considèrent en effet l'appellation ancienne comme ethnocentrique ou anachronique. De même, bien que la préhistoire traditionnelle soit classifiée selon l'activité humaine en Paléolithique, Mésolithique et Néolithique, plusieurs préhistoriens opèrent plutôt avec les divisions géologiques de Holocène et Pléistocène, plus pertinentes sur le terrain.
Sommaire
L'étude du Brésil ancien
Le premier scientifique à avoir trouvé des indices archéologiques au Brésil fut le danois Peter Wilhelm Lund. Après ses découvertes, entre 1834 et 1843[3], d'ossements humains à Cerca grande (dans la région de Lagoa Santa où fut mis au jour le squelette Luzia en 1974-1975), Peter Wilhelm Lund défendit la présence d'hommes au Brésil en opposition avec le catastrophisme, théorie dominante dont Cuvier était partisan. On peut constater que longtemps ses résultats n'ont pas été bien accueillis par la communauté scientifique.
Au XIXe siècle, des scientifiques ont trouvé des sambaquis (batîs de coquilles) sur le littoral brésilien. Quelques chercheurs ont défendu l'origine humaine de ces sites, alors que d'autres les expliquaient par des phénomènes naturels. Le Museu Paulista envoya alors un groupe d'archéologues pour enquêter sur les sambaquis. Ces derniers ont alors conclu que ces bâtis étaient en effet des vestiges archéologiques.
L'Amazonie a beaucoup été explorée entre 1880 et 1900. Durant cette période, les archéologues y ont découvert des pièces de céramique marajoara. Entre 1926 et 1929, l'historien J. A. Padberg-Drenkpohl a réalisé des excavations dans Lagoa Santa pour y chercher de nouveaux vestiges.
Après 1950, de nombreuses vestiges ont été mis au jour au Brésil. Quelques traces archéologiques des sambaquis du Paraná ont été rassemblées par l'allemand Guilherme Tiburtius. Au même moment, Clifford Evans et Betty J. Meggers ont fait de grandes découvertes dans l'Amazonie.
Aujourd’hui, bien que limités en nombre, plusieurs cursus d'archéologie sont dispensés dans les universités brésiliennes.
Le peuplement du territoire au Pleistocène
Aujourd'hui plusieurs théories sont proposées concernant le peuplement du territoire brésilien, et plus largement du continent américain. La théorie traditionnelle depuis les années 1950 (selon la culture Clovis) faisait l'hypothèse que l'homme avait traversé le détroit de Béring pour arriver en Amérique, vers 12 000 ans avant notre ère. Cependant, de nombreux résultats de recherches effectuées au Brésil ont remis en question cette idée.
Au Piaui, par exemple, les spécialistes ont trouvé un fossile du parasite humain Ankylostoma duodenale de 7 750 avant notre ère, qui n'aurait pas pu survivre à la traversée d'une région aussi froide que l'Alaska. Dans les états de Minas Gerais, de Bahia et de São Paulo, des vestiges ont été datés entre 12 000 et 25 000 ans, comme sur le site archéologique Alice Boër[4]. Enfin, on a mis à jour un abri humain sur le site de Pedra Furada (Piauí) dont les foyers ont été datés entre 55 000 et 60 000 ans (procédé de datation ABOx-SC) et les artefacts de 35 000 à 48 000 ans (datation carbone 14 traditionnelle).
Kuhikugu (1300 av. J.C. – 1500)
Kuhikugu c’est un site archéologique qui se trouve au sud de la forêt amazonienne, plus précisément au Parc indigène du Xingu[5]. La cité de kuhikugu a été decouverte récemment par l'archéologue Michael Heckenberger. On pense que la cité de Kuhikugu était un grand complexe urbain à l’arrivée des européens au Brésil en 1500[6]. Les recherches archéologiques ont prouvé que les habitants de Kuhikugu avaient construit des fortifications, des tranchées et des routes. D’après les historiens, il est probable que la ville a accueilli quelque 50 000 habitants[7].
Les indiens cultivaient la manioc (tupi ancien : mani’oca). La disparition de cette population est liée à l’introduction des maladies étrangères par le colonisateur.
Références
- (pt) André Prous, Arqueologia brasileira, Brasília, Editora Universidade de Brasília, 1992 (ISBN 85-230-0316-9). Cité par Tatiana Costa Fernandes, Vamos criar um sentimento ?! Um olhar sobre a Arqueologia Pública no Brasil [Mémoire de Master du 13 mars 2008 sour la dir. de Fabiola Andrea Silva], Museu de Arqueologia e Etnologia da Universidade de São Paulo, 2007, 211 p. avec bibliogr. (en ligne), particulièrement les pages 186-188 du pdf.
- Parque Nacional Serra da Capivara. Voir le site du
- Publié dans une lettre de 1842 à l'Instituto Histórico e Geográfico Brasileiro, sous le titre de Sobre a antiguidade do homem de Lagoa Santa (Sur l'antiquité de l'homme de Lagoa Santa).
- en ligne). Cf. L. Moreira da Cunha, Le site d'Alice Boër (Brésil), dans L'Anthropologie, 98, 1, Paris, 1994, p. 110-127. Voir, par exemple, George Weber, Alice Boër site (São Paulo, Brazil), dans The oldest Americans Archaeological sites, 2007 (
- http://plaza.ufl.edu/duin/Xtra/AMAZONIA%201492.%20HECKENBERGER.htm
- http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=lost-amazon-cities
- http://www2.uol.com.br/sciam/reportagens/as_cidades_perdidas_da_amazonia.html
Bibliographie
- (pt) Identidades, discurso e poder : estudos da arqueologia contemporânea, sous la dir. de Pedro Paulo A. Funari, Charles E. Orser, Solange Nunes de Oliveira Schiavetto, São Paulo, Annablume, 2005 (ISBN 85-7419-514-6).
- (pt) Antes de Cabral : Arqueologia Brasileira I-II, sous la dir de Walter Alves Neves, dans Revista USP, 44(1-2), Universidade de São Paulo, 1999-2000, 2 vol. (ISSN 0103-9989).
- (pt) Pré-história da Terra brasilis, sous la dir de Maria Cristina Tenório, Universidade Federal do Rio de Janeiro, 1999 (ISBN 85-7108-215-4)
- (pt) Alexander Wilhelm Armin Kellner, Cibele Schwanke et Diógenes de Almeida Campo, O Brasil no tempo dos dinossauro [exposition], Rio de Janeiro, Museu Nacional, 1999 (ISBN 85-7427-002-4).
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