Pierre Morel (résistant)

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Pierre Morel (né en 1923) est un chirurgien-dentiste qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, s'engagea très tôt dans la résistance, et travailla au second semestre 1943 au sein d'un réseau action du SOE, le réseau Oscar-PARSON de François Vallée.

Identités

• État civil : Pierre Morel.
• Comme membre du réseau PARSON :
  • Faux papiers d’identité, fournis par le commissaire de police Louradour : Pierre Morvan
  • Marot (en Espagne) ; Harot (transcription erronée)
• Comme futur agent du SOE, à l'entraînement : Pierre Mathieu, matricule 40.064.

Famille

• Son père : Louis Marie, chargé de mission 3^e classe, S/Lt ; déporté ; chevalier de la légion d'honneur à titre posthume ; médaille de la Résistance ; Croix de guerre.
• Sa mère : Alice-Céline Dufeu, chargée de mission 3^e classe : S/Lt ; internée ; citée à l'ordre de la division ; décédée, aveugle, à l'INI.
• Son frère : Claude, chargé de mission 3^e classe : S/Lt ; déporté ; officier de la légion d'honneur ; médaille de la Résistance ; Croix de guerre.
• Sa femme : Simone, née Chevrel ; mariage en 1947
• Leurs enfants (3) : Patrick, Didier, Bruno.

Éléments biographiques

Jeunesse

1923. Pierre Morel naît le 13 avril à Saint-Aubin-du-Cormier (Ille-et-Vilaine).

Il fait ses études au lycée de Rennes jusqu’en 1939.

Résistance

1939. En octobre, Pierre Morel entre au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand.

1941. Premiers contacts avec la résistance à Clermont-Ferrand : il est recruté par un camarade de lycée qui travaille pour deux professeurs, dans un début de réseau (probablement PÉRICLÈS). Brûlé, il retourne à Rennes en septembre, avant la nouvelle année scolaire (Jean-Michel Flandin, professeur de lettres, et Saintenac, professeur de philo). En novembre, il entre en contact avec un groupe de camarades qui ont formé un groupe de résistants à Rennes, sous la direction de madame Prod'homme, qui prend contact avec Joël Le Tac, chef du réseau OVERCLOUD, avec lequel il travaille jusqu'en février 1942.

1942. En janvier, il est recruté par un camarade Bernard Dubois, étudiant en droit à Rennes. Il intègre ainsi un groupe dirigé par Robert Tiercery « Fred » et probablement rattaché au réseau PÉRICLÈS, dont la tâche consiste à collecter des renseignements militaires et à les transmette à Paul Moysan de Brest. Ce groupe est en contact avec Madame Prod'homme, à Rennes. En février, Joël Le Tac est arrêté. En juin, Pierre Morel obtient le bac philo. Pour démarrer des études de médecine, il s'inscrit en PCB^[1], mais il ne s'agit que d'une couverture pour ses activités de résistant.

1943.

• Début de l'année. Liaison avec le réseau de renseignements MARATHON-Chinchilla d'Yves Mindren.
• Mai. Il réside à Hédé.
• Juin. Arrestation d'Yves Mindren. Arrivée de François Vallée « Oscar », envoyé par le SOE pour former le réseau action PARSON en Bretagne.
• Juillet. Le 25, arrivée de deux membres du réseau, parachutés près de Martigné-Ferchaud.
• Novembre. Après le départ en Angleterre de René Bichelot, sa zone d'action s'étendant au nord de l'Ille-et-Vilaine et aux Côtes-du-Nord, Pierre Morel se déplace à Saint-Servan et adopte l'identité de Pierre Morvan. À la fin du mois ont lieu les premières arrestations.
• Décembre. Le réseau Oscar-PARSON est démantelé par plusieurs arrestations. François Vallée réussit à s'échapper et à se rendre à Paris, d'où il donne l'ordre à ses lieutenants de partir pour l'Angleterre. Dans la nuit du 23 au 24, Pierre Morel tente un départ par mer depuis la baie de Fresnaie, à Saint-Cast, qui échoue.

1944.

• Janvier. Une nouvelle tentative est prévue, mais le 13, l'organisation est découverte et Pierre Morel échappe de peu à la Gestapo. Il reçoit de François Vallée l'ordre de gagner Paris pour prendre contact avec un réseau d'évasion par l'Espagne.
• Mars. Échec d'une nouvelle tentative : partant de Tarbes, il passe à Bagnères-de-Bigorre (hôtel des Américains), Sainte-Marie-de-Campan, Caderolles, Camparan^[2], La Houle, avant de devoir repartir en arrière en voyant des Allemands se diriger vers eux depuis la frontière. Pierre Morel rentre à Tarbes avec un pied noir, qui commence à geler, car il s'enfonçait dans la neige jusqu'à la ceinture.
• Mai. Avec trois amis, il organise un nouveau départ : Toulouse, Pamiers, Verniolle (où il prend contact avec un guide espagnol et entreprend la marche à pied), Saint-Paul-de-Jarrat, Mercus, Tarascon-sur-Ariège, Vicdessos, pique d'Endron. Le 23, il passe la frontière d'Andorre à 2879 mètres d'altitude, marchant pieds nus depuis 24 heures. Descente vers Ordino. Le 25, passage de la frontière espagnole à La Farga, où le groupe est arrêté par les carabinieros. Liberté surveillée pendant une semaine à Seo-de-Urgel.
• Juin. Il est emprisonné successivement à Lérida, Saragosse et Miranda de Ebro.
• Juillet. Il est libéré le 1^er, passe une semaine à Madrid et arrive à Gibraltar le 8. Il part à Londres par avion le 10. Arrivée à Londres le 11, où il fait son rapport, puis est envoyé à l’entraînement (Ruislip, Ringway). Il est ensuite transféré au BCRA.
• Octobre. Le 10, Pierre Morel est muté à la DGER^[3].

Après la guerre

1945. Il est démobilisé le 7 août et reprend ses études de dentisterie.

1948. Il obtient le diplôme de chirurgien-dentiste à la faculté de médecine de Paris (10 juillet 1948). Il est officier liquidateur du réseau Oscar-PARSON.

1987. Il prend sa retraite le 1^er juin.

2005. Le 6 décembre, Pierre Morel succède à Jacques Poirier à la présidence de Libre Résistance, association des anciens de la section F du SOE, fonction qu'il assume jusqu'à fin 2009.

Reconnaissance

Pierre Morel a reçu les décorations suivantes :

• France :
  • Légion d'honneur : chevalier (décret du 12 octobre 1946 , JO du 3 novembre 1946) ; officier (décret du 1^er février 1962, JO du 11 février 1962) ; commandeur (décret du 19 avril 1984, JO du 5 septembre 1984) ;
  • Croix de guerre 1939-1945 avec étoile d'argent (décret du 13 novembre 1945) ;
  • Croix de guerre 1939-1945 avec Palme (décret du 12 octobre 1946, JO du 3 novembre 1946) ;
  • Médaille de la Résistance (décret du 31 mars 1947) ;
  • Médaille des Évadés ;
  • Croix du Combattant volontaire de la Résistance
  • Croix du Combattant
  • Croix du Volontaire 39
  • Titre de Reconnaissance de la nation
• Royaume-Uni : King's Medal for Courage in the Cause of Freedom

• États-Unis : Medal of Freedom

Annexes

Notes

Sources et liens externes

• Libre Résistance, bulletin d’information et de liaison, anciens des Réseaux de la Section F du S.O.E. (Special Operations Executive), Amicale BUCK, n^o 16, 1^er trimestre 2006.
• Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographié (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable à la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 32, PARSON CIRCUIT.

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