- Pierre Malardier
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Pierre Malardier Nom de naissance Pierre Malardier Naissance 4 février 1818
"L'Huis du Bout " - BrassyDécès 1894 (à 76 ans) Nationalité France Profession Instituteur Autres activités Député - écrivain Pierre Malardier est un homme politique français, député de la Nièvre, né à Brassy le 4 février 1818, décédé à l'âge de 76 ans en 1894.
Sommaire
Biographie
Issu d'une famille de paysans, Pierre Malardier est né le 4 février 1818. Nommé instituteur à Dun-les-Places il se présentait comme représentant du peuple, invitant ses collègues de l'enseignement primaire à guider le peuple à la place des curés. Le curé de son village était l'historien du Morvan, l' Abbé Jacques-François Baudiau qu'il détestait cordialement[réf. nécessaire].
Avant et également après la Révolution de février 1848, il manifesta des opinions démocratiques qui le firent élire le 13 mai 1849 par les républicains de la Nièvre, le 6e sur 7, par 36 132 voix (65 811 votants, 88 144 inscrits)
Il siégea à la Montagne. La publication d'une brochure socialiste le fit poursuivre sur dénonciation par le préfet de la Nièvre, M. Petit de la Fosse avec l'autorisation de l'Assemblée. Il fut condamné à un an de prison et révoqué. Il rappelait dans ses ouvrages aux paysans qu'ils étaient traités comme piétailles, devant être des domestiques soumis par les grands propriétaires terriens de l'ancienne noblesse locale. Il leur rappelle également les saisies, les ventes forcées, l'Ancien régime est de retour dans les années 1848-1851 et Malardier de leur dire :
« Voyez un peu ce qui se passe dans une commune où il y a un riche propriétaire ; il possède un château, un parc, de vastes forêts. Il vous tourmente, vous persécute par ses domestiques, ses gardes, ses valets, ses régisseurs : procès, corvées etc... Vous avez un petit champ et Monseigneur veut arrondir don domaine ; il faut que vous lui vendiez votre champ et vous lui vendrez bon gré, mal gré. La chose est facile, la méthode connue. Votre aimable voisin vous suscite un bon procès, pour un fossé ou une borne qui n'a jamais existé. Et vous de vous emporter, de jurer, vous en appelez à la justice, à la bonne foi, le juge vous fera raison, dites-vous ; vous n'y pensez pas, bonnes gens. Ainsi, disais je, allez au juge condamné avant d'avoir ouvert la bouche. Portez votre affaire au Tribunal de première instance, Monsieur connaît encore les juges, avoués, avocats, huissiers, etc... enfonce le manant. A la cour d'Appel, en cassation, partout, toujours la même chose : Pot de fer contre pot de terre. S'il y a une pièce de terre à vendre, ce n'est pas pour vous. Si elle vaut 200 francs, Monsieur en offre 400 francs, adjugé pour lui. Enfonce le manant. Si le gros capitaliste n'a pas la manie de s'étendre sur la terre, il prête son argent, à Jacques, à Paul, à Antoine, à tous, en sorte qu'il couvre une commune de chaînes invisibles, de chaînes dorées qui n'en sont pas moins lourdes. Il vous enlace de mille façons, vous ne pouvez plus remuer, ni pieds, ni pattes »
[1].
Face aux agissements des grands propriétaires les paysans retrouvent les comportements de 1789, les troubles (incendies) éclatent un peu partout dans le Morvan en 1848.
Il dira des événements : « Ç'aurait été mieux encore si l'on n'eût laissé pas un château sur pied, pas un parc, pas un domaine, pas une grosse terre debout. La Révolution n'alla pas encore assez loin »[2] Voilà les propos qui le conduisirent en prison et à l'exil.
Il prit part à diverses manifestations de la minorité républicaine et participa aux côtés de Jean-Baptiste Baudin, autre Montagnard à la manifestation du 3 décembre 1851 sur la barricade dressée par les ouvriers de la rue Sainte-Marguerite contre le Coup d'État de Napoléon III du 2 décembre sur laquelle Baudin fut tué.
Expulsé de France, il séjourna en Belgique puis en Angleterre et en Suisse ou il restera jusqu'à l'amnistie de 1859 lui permettant de rentrer.
Le 24 mai 1869, il est candidat démocratique aux élections législatives dans la 2e circonscription de la Nièvre. Il réunit 6 439 voix contre 19 822 à Philippe La Beaume de Bourgoing, l'élu officiel, sur 26 399 votants et 33 031 inscrits.
Il fut encore l'un des candidats le 8 février 1871 du parti républicain de la Nièvre ; il obtint 18.898 voix pour 54.512 votants sur la liste où il était avec Ferdinand Cambon, Adolphe Robert, Massé, Turigny, Gravier et Coquart. Le 19 avril 1871, il fut impliqué dans une affaire de conspiration en faveur de la Commune de Paris par le Préfet de la Nièvre, M. Tenaille-Saligny, par le maire de Cosne, M. Limet faisant fonction de sous-préfet, par le Général du Temple. Il est arrêté à Cosne avec treize autres républicains et traduit devant la cour d'assises du Loiret où il fut condamné à 15 ans de détention. Il purgea cette peine à Port-Louis, Clairvaux, Thouars et fut rendu à la liberté par l'amnistie de 1879 et resta dès lors en dehors de la politique militante.
Mandats
Écrits
- 1830 - "Siège de Paris par les maîtres d'école" - Paris - Typographie Beauté et Maignand -
- 1848 - "L'évangile ou la République ou Mission sociale des instituteurs" - Paris - Imprimerie de Schneider -
- 1849 - "Le Guide du Peuple dans les élections", Paris, 1849, Bureau de la Propagande Démocratique et Sociale -
- (1849) - "Discours du citoyen Malardier Pierre (représentant du peuple) au banquet des instituteurs et institutrices socialistes de Paris, le 3 décembre 1849" -
- 1861 - "Napoléon III ou le coup d'état européen" - Londres - Librairie universelle -_
- (1861) - "Un césar déclassé à la recherche d'un empire" - Londres- Librairie universelle-
- (1861) - "Ni pape ni empereur" - Londres - Librairie universelle -
- (1861) - Le corps législatif et l'empire devant l'opinion publique" - Londres- Librairie universelle -
- 1867 - "La coopération et la politique - Paris - Armand Le Chevalier - Editeur -
- 1869 - "Un rapport modèle.Lettre à MM.les députés au sujet de l'élection de M. de Bourgoing dans la 2e circonscription de la Nièvre -
- (1869) - "Lettre d'un paysan à propos de l'élection de Cosne, 1868 -
- 1870 - "République et socialisme" (pratique)-Librairie Le Chevalier et Librairie des sciences sociales -
- (1870) - "Ce que coûte un empereur -Liste civile de Napoléon III" -Librairie Le Chevalier et Librairie des Sciences Sociales -
Bibliographie
- A. Robert & G. Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889
- Jean-Louis Balleret, Le socialisme pratique de Pierre Malardier, instituteur et homme politique(1818-1894), 1974, 45. p.
- Marcel Vigreux, Comportements révolutionnaires en Morvan Central au milieu du XIXe siècle... in :Les Annales historiques de la Révolution française Année 1988, vol 274, n°274, pp. 427-443.
Lieux de mémoire
- La ville de Lormes a donné le nom de Pierre Malardier à sa nouvelle école maternelle.
- la commune d'Urzy a donné le nom de Pierre Malardier à son école primaire publique.
- la ville de Nevers a donné le nom de Pierre Malardier à l'une des rues.
Notes et références
- P. Malardier, Le Guide du Peuple dans les élections, Paris Bureau de Propagande Démocratique et Sociale, 1849, p.21 et suivantes.
- Malardier op.cit.
Catégories :- Naissance en 1818
- Décès en 1894
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