- Paysage industriel
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Le paysage industriel est un paysage généralement situé souvent en dehors et à la limite de la ville qui s'est majoritairement constitué à la révolution industrielle.
La révolution industrielle a fait évolué nos société de manière radicale. Les nouvelles techniques à laquelle elle a donné naissance ont fourni à la construction de nouveaux matériaux, des solutions techniques, un langage formel, qu'elle a utilisé dans la confections de vastes bâtiments, forges, ateliers, hauts fourneaux, cheminées, etc.. L'exploitation des ressources naturelles du sous sol (houille, minerais divers) a accouché de terrils, usines à gaz, cokeries et autres infrastructures dont on a du partiellement se débarrasser des suites du tarissement des ressources et qui ont donné à certaines régions des noms à faire pâlir d'effroi, comme le « pays noir » (que l'on donne au Pays de Charleroi).
Ces paysages ont marqué l’imaginaire collectif, et il en fût ainsi dès les premières heures, fin XVIIe siècle, début XIXe siècle, heure ou un grand « engouement » se manifesta à l'égard des nouveaux phénomènes: Riches touristes, écrivains, artistes... et espions industriels parcourent l'Europe et visent les endroits où naît la société industrielle: Coalbrookdale et Ironbridge, Cromford et l'Etruria[1]. De quelle manière ne seraient ils pas étonnés: cette période accouche de monstres d'acier que sont les Hauts fourneaux, de machine à vapeur hautes comme des maisons.
Aux alentours de 1842, Victor Hugo qui a l'habitude de voyages qui le mènent à travers l'Europe, s'arrête ébahi aux portes de Liège en Belgique, du côté de Seraing, : « Figure extraordinaire et effrayante que prend le paysage à la nuit tombée. — Ce que l’auteur voit eût semblé à Virgile le Tartare et à Dante l’Enfer. »:
« Cependant le soir vient, le vent tombe, les prés, les buissons et les arbres se taisent, on n’entend plus que le bruit de l’eau. L’intérieur des maisons s’éclaire vaguement ; les objets s’effacent comme dans une fumée ; les voyageurs bâillent à qui mieux mieux dans la voiture en disant : Nous serons à Liège dans une heure. C’est dans ce moment-là que le paysage prend tout à coup un aspect extraordinaire. Là-bas, dans les futaies, au pied des collines brunes et velues de l’occident, deux rondes prunelles de feu éclatent et resplendissent comme des yeux de tigre. Ici, au bord de la route, voici un effrayant chandelier de quatre-vingts pieds de haut qui flambe dans le paysage et qui jette sur les rochers, les forêts et les ravins, des réverbérations sinistres. Plus loin, à l’entrée de cette vallée enfouie dans l’ombre, il y a une gueule pleine de braise qui s’ouvre et se ferme brusquement et d’où sort par instants avec d’affreux hoquets une langue de flamme.
Ce sont les usines qui s’allument.
Quand on a passé le lieu appelé la Petite-Flemalle, la chose devient inexprimable et vraiment magnifique. Toute la vallée semble trouée de cratères en éruption. Quelques-uns dégorgent derrière les taillis des tourbillons de vapeur écarlate étoilée d’étincelles ; d’autres dessinent lugubrement sur un fond rouge la noire silhouette des villages ; ailleurs les flammes apparaissent à travers les crevasses d’un groupe d’édifices. On croirait qu’une armée ennemie vient de traverser le pays, et que vingt bourgs mis à sac vous offrent à la fois dans cette nuit ténébreuse tous les aspects et toutes les phases de l’incendie, ceux-là embrasés, ceux-ci fumants, les autres flamboyants.
Ce spectacle de guerre est donné par la paix ; cette copie effroyable de la dévastation est faite par l’industrie. Vous avez tout simplement là sous les yeux les hauts fourneaux de M. Cockerill. »
- et plus loin,
« Liège n’a plus l’énorme cathédrale des princes-évêques bâtie en l’an 1000, et démolie en 1795 par on ne sait qui ; mais elle a l’usine de M. Cockerill. »
Le Rhin, lettres à un ami, Lettre VII, Victor Hugo, 1842[2].
L'usine sidérurgique que John Cockerill forme à partir de 1820 est l'un des ensembles industriels les plus vastes et modernes au monde, et modifie durablement le paysage industriel du Pays de Liège. Il s'articule autour de la production de houille, de l'exploitation des mine, de la fonderie, de la fabrique de fer et de la constructions de machines dans ses ateliers de construction.
Sommaire
Valeur patrimoniale
Les années 1950 sont synonymes de rénovation technologique et de reconstruction. Consécutivement au Plan Marshall, à la création de la CECA, et l'optimisme économique qui s'en suivra dans les « Golden sixties », les vieilles industries paraissent tout à coup dépassées[1]. Le CIAM, par les cinq points de la Charte d'Athènes (piloti, toit-terrasse, plan libre, fenêtres en longueur, façade libre) ouvre la porte a une architecture galvaudée, facilement reproductible, débarrassée des références du passé, les tours symbole d'une société post-industrielle qui jalonnent désormais nos villes. A Bruxelles, la maison du peuple de Victor Horta est sacrifiée au nom de cette nouvelle religion. D'autres vestiges du passé suivront.
À partir des année 60, le chemin se fait dans les consciences de la valeur de ces reliques. L'Angleterre, « the first industrial nation », choquée par la destruction de la Gare d'Euston[1] initie le mouvement. Des organismes sont mis en place qui assurent la pérennité de ces ouvrages. La notion de patrimoine industriel fait son chemin.
En France
En Belgique
En Allemagne
La « Route der Industriekultur » (de:Portal:Route der Industriekultur) propose des attractions touristiques en rapport avec l'héritage industriel de la Ruhr, qui fait partie du projet de route européenne du patrimoine industriel.
Notes et références
- Adriaan Linters, Industria, Architecture industrielle en Belgique, Pierre Mardaga éditeur 1986
- Victor Hugo Le Rhin lettres à un ami, Lettre VII. Hetzel, 1842 (Tome I, pp. 71-80).
Voir aussi
- paysage
- Ville, urbanisme
- Patrimoine industriel
- Révolution industrielle
- Route européenne du patrimoine industriel
- de:Portal:Route der Industriekultur
- de:Route der Industriekultur
Liens externes
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