Paul Segond

Paul Segond
Naissance	1851 Paris (France)
Décès	1912 Paris (France)
Domicile	France
Nationalité	Français
Champs	Chirurgie Gynécologie
Institution	Hôpitaux de Paris Faculté de médecine Société de chirurgie de Paris Académie de médecine
Diplômé de	Docteur en médecine
Renommé pour	ses apports en gynécologie opératoire ses études sur la fracture de Segond
Signature
Gendre de Juliette Adam Beau-père d’Ernest Fourneau Grand-père de Jean-Claude Fourneau
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Paul Segond, chirurgien français, né à Paris en 1851 et mort dans la même ville en 1912, est l’un des fondateurs de la chirurgie obstétricale et de l’enseignement de la gynécologie à Paris.

La carrière

Paul Ferdinand Segond, fils de l’anatomiste Louis-Auguste Segond (1819-1908)^[1], est né à Paris le 8 mai 1851. Premier au concours de l'externat de 1874, il est reçu interne des Hôpitaux dès l’année suivante. Déjà, il avait manifesté son intérêt et ses dons pour la recherche médicale en donnant aux Annales de gynécologie une communication « sur le poids des nouveau-nés ». Reçu de nouveau premier, il est nommé en 1877 aide d'anatomie et l’année suivante prosecteur à la faculté de médecine. En 1880, il est reçu docteur en médecine, couronné pour sa thèse sur les Abcès chauds de la prostate et le phlegmon périprostatique par la Société de chirurgie et l'Académie des sciences. En 1883^[2], il soutient une thèse sur la Cure radicale des hernies et devient professeur agrégé de chirurgie. Reçu la même année, encore une fois premier, au concours de chirurgien des Hôpitaux, il est nommé chef de clinique à l’hôpital de la Salpêtrière, avec le chirurgien Ulysse Trélat^[3]. Promu en 1900 chirurgien en chef du même hôpital, il travaille parallèlement à la clinique Baudelocque. En 1905, il succède à Paul Jules Tillaux à la chaire de médecine opératoire de la faculté et, en 1909, à Paul Reclus à celle de clinique chirurgicale, qu’il conserve jusqu’à sa mort en 1912.

L’œuvre

Évideur de Segond

Parmi les plus importantes des contributions de Segond, il faut compter celles qui relèvent de la chirurgie des organes génito-urinaires. Sa thèse de 1880 porte sur la prostate^[4]. En 1884, il publie sur une pathologie de l’urètre^[5] et, en 1887, sur l’ablation du rein^[6]. En 1889, il décrit un « nouveau procédé opératoire du traitement chirurgical de l’extrophie de la vessie »^[7],[8].

D’autre part, et sous l’influence de Jules-Émile Péan, il se tourne vers les opérations gynécologiques et son principal apport dans ce domaine concerne l’hystérectomie par la voie vaginale^[9], voie naturelle par laquelle Segond opère également des carcinomes et des myomes.

Fracture de Segond

Enfin, Segond est un des plus éminents spécialistes du genou au XIX^e siècle en France. Reprenant les expériences d’Amédée Bonnet (1820-1858), il publie en 1879 une étude sur « les épanchements sanguins du genou par entorse »^[10]. Il observe la fracture par arrachement du bord antérolatéral du plateau tibial qui s’accompagne généralement d’une rupture du ligament croisé antérieur, dont il décrit les autres signes cliniques. Ce traumatisme porte aujourd’hui le nom de « fracture de Segond ».

Segond ayant inventé ou perfectionné un très grand nombre de procédés opératoires, parmi lesquels l’« opération de Péan-Segond », il a tout naturellement créé aussi de nombreux instruments, auxquels son nom reste également attaché : aiguille, spatule, tracteur, érigne, pinces ou valve de Segond.

Titres et distinctions

• Interne des Hôpitaux (1875) ;
• Prosecteur à la faculté de médecine (1878) ;
• Docteur en médecine (1880) ;
• Agrégé de la faculté de médecine (1883) ;
• Chirurgien des Hôpitaux (1883) ;
• Chef de service du pavillon Osiris à l’hôpital de la Salpêtrière (1883) ;
• Chirurgien en chef de l’hôpital de la Salpêtrière (1900)^[11] ;
• Secrétaire général de la Société de chirurgie de Paris, aujourd’hui Académie de chirurgie (1900-1905) ;
• Professeur de médecine opératoire (1905) ;
• Président de la Société nationale de chirurgie (1906) ;
• Professeur de clinique chirurgicale (1909) ;
• Membre de l’Académie de médecine (1909) ;
• Officier de la Légion d’honneur.

Publications

Appareil génito-urinaire

• Des abcès chauds de la prostate et de la région périprostatique, Paris, 1880.
• Étude sur l'anatomie pathologique des rétrécissements de l'urètre, avec Édouard Brissaud, Paris, 1884.
• « Des avantages de l’incision périnéale dans le traitement des suppurations prostatiques et péri-prostatiques », Bulletins et mémoires de la Société de chirurgie, 1885.
• « Deux néphrectomies », Guérison, 1887.
• « Traitement chirurgical de l’exstrophie de la vessie : Note sur un nouveau procédé opératoire », Congrès français de chirurgie, IV^e session, octobre 1889, et Annales des maladies des organes génito-urinaires, avril 1890.
• Préface à Albert Katz, Le Traitement chirurgical de l'exstrophie de la vessie, Paris, G. Steinheil, 1903 .

Gynécologie

• « Note sur un cas d'imperforation congénitale de l’hymen », Bulletins et mémoires de la Société de chirurgie, 1885.
• Traitement des fibromes utérins par la castration ovarienne, 1888.
• « De l'hystérectomie vaginale dans le traitement des suppurations péri-utérines », Bulletins et mémoires de la Société de chirurgie, 1892.
• « Résultats éloignés de l'ablation des annexes de l'utérus dans les infections non néoplasiques de ces organes », Séances annuelles du Congrès français de chirurgie, 1893.
• « Nouveau procédé opératoire pour supprimer les fistules recto-vaginales chez les femmes dont le périnée est intact », Bulletins et mémoires de la Société de chirurgie, 1894.
• « Sur l'hystérectomie vaginale dans l'ablation de certaines tumeurs annexes », Séances annuelles du Congrès français de chirurgie, 1894.
• « Traitement des grossesses extra-utérines », rapport au Congrès gynécologique de Marseille, Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie, série 3, tome 3, G. Masson, Paris, 1898, pp. 997-1000 ; L. Maretheux, Paris, 1898 ; réédition Nabu Press, février 2010 (ISBN 978-1-145-00897-7).

Divers

• « Recherches cliniques et expérimentales sur les épanchements sanguins du genou par entorse », Bureaux du progrès médical, 1879.
• Cure radicale des hernies, thèse présentée au concours de l'agrégation, Paris, G. Masson, 1883 .
• Gastrotomie pour rétrécissement infranchissable de l’œsophage, 1886.
• « Kyste hépatique de la face convexe du foie traité et guéri par l’ouverture large de ses parois », Bulletins et mémoires de la Société de chirurgie, 1887.
• Valeur de la cure radicale des hernies, 1888.
• Résection du nerf maxillaire supérieur et du ganglion sphéno-palatin par la voie temporale, 1890.
• « Note sur l'anesthésie par le bromure d'éthyle », Bulletins et mémoires de la Société de chirurgie, 1894.

Participations

• « Varicocèle », dans le Nouveau Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratique, 1885.
• « Tumeurs de l'ovaire », dans l’Encyclopédie internationale de chirurgie, 1888.
• « Chirurgie du foie », « Chirurgie des annexes de l'urètre », « Ovaires », « Trompes », « Ligaments larges », « Péritoine pelvien », dans Simon Duplay et Paul Reclus, Traité de chirurgie, Paris, G. Masson, 1892 .

Bibliographie

Les principales sources de cet article sont :

• Dr Bérillon^[12], Paul Segond, avec un portrait de Segond en héliogravure par Waléry, 1903 ;
• (de)« Paul Ferdinand Segond », Wikipedia ;
• « Paul Segond », Grand Larousse encyclopédique, édition de 1978
• (en)« Paul Ferdinand Segond », The World's Most Comprehensive Dictionary Of Medical Eponyms ;
• D. Poznanski, « Il y a 100 ans : le professeur Stéphane Tarnier (1828-1897) », Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, vol 27, n° 1, avril 1998, p. 9 ;
• Ph. Colombet, M. Allard, V. Bousquet, C. Delavigne, P.H. Fluri, « L'histoire de la chirurgie du LCA (ligament croisé antérieur) », Maîtrise orthopédique, n° 87, octobre 1999].

Voir aussi :

• Émile Baudron, « De l'hystérectomie vaginale appliquée au traitement chirurgical des lésions bilatérales des annexes de l'utérus (opération de Jules Émile Péan), étude basée sur les 200 premières observations du Docteur Paul Segond », Société d'éditions scientifiques, 1894 ;
• Marcel Baudouin, « Le voyage chirurgical de M. Paul Segond aux États-Unis en 1896 », Institut international de bibliographie, Paris, 1897 ;
• Dr Clément Saudeux, « Biographie du professeur Paul Segond », illustrée d'une caricature pleine page (« Le champion des poids lourds ») par E. Marin, Le Rictus : Journal humoristique médical, n° 9, septembre 1910 ;
• P. Segal, E. Dehoux, C. Mensa, « La fracture de Segond », dans Les lésions isolées récentes du ligament croisé antérieur, Masson, Paris. 1998, pp. 52-55 ;
• T. Batch, « Fracture de Segond (Paul Segond 1879) », dans La radiographie standard dans les traumatismes du genou, Service d’imagerie Guilloz, DIU d’imagerie en pathologie du sport, 28, 28-29 mai 2009, CHU Nancy.

Notes et références

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