- Amédée Bonnet
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Amédée Bonnet (1809-1858) est un médecin français, chirurgien de l' Hôtel-Dieu de Lyon, membre de l’Académie de médecine ; il est l’un des précurseurs de la chirurgie orthopédique.
Sommaire
Biographie
Amédée Bonnet est né à Ambérieu en Bugey (Ain) le 19 mars 1809 ; après des études au collège de Belley (Ain), il s’installa à Lyon, où il obtint en 1825, le titre de bachelier ès lettres, puis à Grenoble, l’année suivante où il décrocha le baccalauréat ès sciences.
Suivant une tradition familiale, il s’orienta vers la médecine ; à l’issue d’une année préparatoire à Lyon, il gagna la capitale : externe des Hôpitaux de Paris en 1827, interne en 1828, il obtint le Grand Prix, la médaille d’or, de l’Ecole pratique. Cette distinction attira l’attention sur lui et en particulier celle d’Armand Trousseau qui le choisit comme collaborateur.
Le 18 août 1832, il soutint sa thèse de doctorat intitulée « Recherches sur quelques points de physiologie et de pathologie, tels que la surdité, les luxations, le mouvement des cotes, le siège des rhumatismes ».
Muni de son diplôme de docteur en médecine, Amédée Bonnet continua à étudier à Paris, lorsque le poste de chirurgien-major de l’Hôtel-Dieu de Lyon[1] fut mis au concours[2] en mai 1833 ; à l’issue des épreuves, A. Bonnet fut nommé chirurgien aide-major de l’Hôtel-Dieu, pour remplacer M. Bajard, dont les fonctions prenaient fin le 31 décembre 1837.
Chirurgien-major depuis le 1er janvier 1838, il fut nommé à la même date professeur de clinique chirurgicale à l’Ecole Préparatoire de Lyon ; malgré une intense activité chirurgicale et les obligations liées à ses cours, il trouva le temps de publier de nombreux mémoires : « Fractures du col du fémur et de l’humérus 1839», « Cure radicale des varices 1839 », « Lithotritie 1842 ».
Après la fin de ses fonctions de chirurgien-major en 1843, il poursuivit son activité hospitalière en qualité de professeur de clinique chirurgicale et « .. personne ne se lassait d’un enseignement toujours préparé avec soins, clair, méthodique et dans lequel on récoltait sans fatigue le fruit d’une raison supérieure et d’une vaste expérience » (J. Garin)[3].
C’est à l’issue d’un séjour à Naples en 1858, à l’invitation de l’un de ses collègues, qu’il ressenti les premières douleurs lombaires qui devaient aboutir à une paraplégie courant novembre ; il meurt à 49 ans, le 1er décembre 1858.
Tous les journaux scientifiques consacrèrent des articles au chirurgien disparu et dans toutes les sociétés savantes dont il était membre, des éloges furent prononcées.
Une souscription publique fut ouverte pour élever un monument à sa mémoire : le 2 juillet 1862, fut inaugurée dans la cour Saint-Martin de l’Hôtel-Dieu, où elle se trouve encore, la statue en pied d’Amédée Bonnet. Le 6 juin 1909, une plaque commémorative fut apposée sur la maison d’Ambérieu, où il vit le jour : un émouvant hommage lui fut rendu à cette occasion.Publications
Le premier ouvrage important fut publié en 1841 : « Traité des sections tendineuses et musculaires » : ce traité fit sensation à l’époque, car il évoquait la possibilités de traiter des pathologies qui ne menaçaient pas l’existence et qui étaient considérées jusqu’alors au-delà des ressources thérapeutiques, ce qui est le cas du strabisme, des pieds bots ou les déformations des genoux. C’est à partir de 1843, dégagé de plusieurs fonctions, qu’il élabora ses ouvrages sur les « Maladies articulaires » ; le premier de ces ouvrages lui valut la croix de chevalier de la Légion d’Honneur (25 avril 1847), le second fut couronné par l’Académie des Sciences et lui permit d’obtenir le titre de membre correspondant de l’Institut le 23 avril 1854, en succédant à Mathieu Orfila. Ses travaux, en particulier ceux concernant les immobilisations articulaires ont jeté la base de la chirurgie orthopédique ; Louis Léopold Ollier (1830-1900), qui est considéré comme le créateur de la chirurgie orthopédique moderne fut l’un de ses élèves. (Il occupa d’ailleurs le poste de chirurgien-major de l’Hôtel-Dieu de Lyon à partir de 1860).
Déjà membre correspondant de l’Académie Royale de Médecine depuis 1840, il devint associé national de l’Académie Impériale de Médecine, le 16 août 1857. En août 1858, la Société de Chirurgie de Paris, le nomma membre correspondant.
A côté de ses activités médicales, A. Bonnet fut élu président de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon en 1856 et 1857 et nommé membre correspondant ou associé de diverses sociétés savantes européennes.
Il publia de nombreux articles dont "Influence des lettres et des sciences sur l’éducation" en janvier 1855 : « Du vrai au bien dit-il, il n’y a qu’un pas, tant le rapprochement est intime entre ce qui éclaire notre esprit et ce qui moralise notre cœur » : cette pensée éclaire les nobles aspirations de toute sa vie et il qualifiait cette partie de son œuvre de « médico-morale ». Un second discours, daté de juin 1858 (De l’oisiveté de la jeunesses dans les classes riches) constituait un avertissement à la jeunesse dorée et « nul n’a mieux prouvé que là où la vie est oisive, il y a des risques d’instabilité et de ruine » (M. Patel)[4]
Sources bibliographiques
- Biographies médicales n° 7 (juillet 1935) par le Dr M. Patel. . J-B. Baillère et Fils Paris
- Fourmestraux I. de - Histoire de la chirurgie française, 1790-1920 Masson & Cie- Paris, 1934.
- Garin J. Journal l’Illustration 28 janvier 1859
- Vingtrinier A. Le Dr Bonnet, sa vie, son œuvre, ses funérailles Lyon 1859
- Guiart (J.)- L'Ecole médicale lyonnaise Masson & Cie, Paris 1941
- Barrier, P. Diday, inauguration de la statue d'A. Bonnet à Lyon en 1862.
Notes et références
- Un seul chirurgien-major, suppléé par un aide-major, s'occupe de quatre cents lits de chirurgie ; il est chargé de la surveillance des 17 élèves-internes, y compris ceux de médecine. Celui-ci doit rester célibataire le temps de sa fonction (jusqu'en 1879), et doit loger à l'hôpital (logement libre en ville à partir de 1885).
- Les épreuves se déroulèrent du 20 au 28 mai 1833; les candidats étaient au nombre de trois (Bonnet, Cobral et Pieffer); première question: de l'anthrax et de la pustule maligne, seconde question: de la phlébite; troisième question: Description des vois urinaires; epreuve: désariculation de l'épaule
- Journal l’Illustration 28 janvier 1859
- Biographies médicales n° 7 (juillet 1935)
Catégories :- Chirurgien français
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- Naissance à Ambérieu-en-Bugey
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