Paul Foucher

Paul Foucher
Paul Foucher
Paul Foucher par Laure Giraud, vers 1830.
Paul Foucher par Laure Giraud, vers 1830.

Activités Dramaturge, romancier, publiciste, librettiste
Naissance 22 avril 1810
Paris
Décès 24 janvier 1875 (à 64 ans)
Paris
Langue d'écriture Français
Mouvement Romantisme
Genres Théâtre, roman, opéras, mémoires
Distinctions Légion dhonneur

Paul-Henri Foucher, le 22 avril 1810 à Paris il est mort le 24 janvier 1875, est un publiciste, librettiste, dramaturge et romancier français.

Sommaire

Débuts

Foucher a commencé sa carrière comme employé dans les bureaux du ministère de la Guerre[1]. Un jour quil rendait visite au poète Alexandre Soumet, celui-ci lui demanda sil avait lu la pièce Amy Robsart de son beau-frère Victor Hugo[2]. « Si vous ne lavez pas lue, elle comporte quelques belles scènes[3]. » Foucher demanda à Hugo sil pouvait regarder la pièce, et ce dernier, qui voulait la bruler, la céda à Foucher en consentant à le laisser la réviser[3]. Après en avoir rédigé les trois premiers actes à lâge de dix-neuf ans, Hugo lavait alors montrée à Soumet, qui ne lavait pas aimée. Hugo avait alors consenti à le laisser la modifier et à la terminer. Foucher, qui était alors sous linfluence de lénorme succès des pièces de Shakespeare récemment montées à Paris, révisa alors Amy Robsart, qui associait comédie et tragédie, et la produisit sous son propre nom en 1829. Léchec fut tel que Hugo « intervint pour revendiquer la part quil avait prise à la création de la pièce, en endossant la responsabilité de son échec[4],[5]. » Toute cette affaire acquit néanmoins une certaine notoriété au jeune Foucher[3]. La pièce ne fut jamais publiée, bien que Hugo en ait donné le manuscrit à Alexandre Dumas « qui leut longtemps en sa possession[4]. »

Le dramaturge

Foucher obtint bientôt un emploi comme journaliste et sattela à la rédaction dune nouvelle pièce, Yseul Raimbaud, qui fut dabord été présentée au théâtre de lOdéon, le 17 novembre 1830[6]. Les « classiques », opposés au romantisme lattaquèrent, « mais tous convinrent quelle ne manquait pas de talent et de vigueur. Dès lors, le succès de lauteur fut assuré[3]. »

Dès ses débuts, Foucher sannonça comme un dramaturge inspiré et prolifique, produisant dans une succession rapide, des Saynètes[7] (1832), La Misère dans l'Amour (1832) et Les Passions dans le Monde (1833). Comme devait lécrire le New York Times : « Peu dhommes de lettres ont été si actifs, ou fait un si bon usage de leur temps[3]. » Sa pièce Don Sébastien de Portugal, dabord produite au Théâtre de la Porte Saint-Martin le 9 novembre 1838[8], inspira à Eugène Scribe le livret du grand opéra de Donizetti, Dom Sébastien (en) (1843)[9]. Foucher a également fourni les librettos de plusieurs opéras et ballets, qui « ne furent pas toujours de grands succès », mais certains destinés à lOpéra de Paris « révèlent une imagination vive et un sens des situations pittoresques chères au public de son temps[5]. » On pense notamment au Vaisseau Fantôme[10] de Dietsch en 1842, à Richard en Palestine[11] dAdam en 1844, au ballet-pantomime Paquita[12] (en collaboration avec Mazilier, à qui on doit également la chorégraphie) de Deldevez en 1846 et au ballet-pantomime lÉtoile de Messine[13] du comte Gabrielli en 1861. La plupart de ses œuvres dramatiques ont été écrites en collaboration avec des auteurs très connus, tels que D'Ennery, Goubaux, Arvers, Mazilier, Anicet-Bourgeois, Berthet, Desnoyers, Régnier, Bouchardy, Lavergne, Borri , Jarry, Herbin, Duport, Delaporte, Alboize, Jaime, etc.

Le journaliste et auteur

En 1848, il commença à soccuper de politique, devenant le correspondant parisien de lIndépendance belge à Bruxelles[1] à laquelle il fournissait un Courrier de Paris il traitait dune main exercée toutes les questions à lordre du jour, et dont le succès ne se démentit jamais jusquà la fin. Ses articles étaient « remarquablespleins de vie et desprit, ainsi que pleins dinformations[3]. » Il est également devenu un éminent critique de théâtre et de musique, dabord pour l'Opinion nationale, il faisait la Revue dramatique et lyrique du lundi[1], puis pour la France[5] en 1865, et enfin pour La Presse. « Cétait, après Jules Janin, le critique le plus respecté le plus craint[3]. » Nombre de ses commentaires ont été recueillis et publiés en 1867 dans un tome intitulé Entre cour et jardin : études et souvenirs du théâtre[14]. En 1873, il publia un recueil de croquis de dramaturges célèbres dans les Coulisses du dépassé[15] et louvrage les Sièges héroïques, qui relate les histoires de sièges célèbres depuis celui dOrléans par Jeanne dArc en 1429 jusquà celui de Strasbourg en 1870[16].

Le romancier

Foucher a publié en feuilleton, dans la France et l'Opinion nationale, deux romans[1], qui furent ensuite publiés sous forme de livre : le Guetteur de Cordouan[17] (1853) et La Vie de plaisir[18] (1860).

Traits de personnalité

Foucher possédait plusieurs traits personnels distinctifs. Il était si myope quà Paris, on disait : « Myope comme Paul Foucher ». Il écrivait si mal que les journaux auxquels il collaborait devaient employer un copiste dont lunique travail consistait à « traduire Foucher ». Il était notoirement distrait. Une fois quil avait assisté à un bal donné par lambassadeur de Turquie, Vely Pacha (le fils dAli Pacha), quand vint le moment de partir, il fouilla ses poches, mais ne put le trouver son numéro de vestiaire. Lagent de vestiaire étant incapable de lui venir en aide, au fur et à mesure que la soirée avançait, Foucher sollicita en vain laide de trois invités, chacun plus décoré et de plus haut rang que le précédent. Enfin, le gardien lui dit : « Vous êtes un vrai cauchemar ordinaire, vous feriez mieux de vous assoir et dattendre ». À laube, Foucher, toujours sans son manteau, finit par se décider à rentrer chez lui, il découvrit son manteau quil avait oublié. Il circulait beaucoup de ces histoires à Paris sur Foucher « qui les prenait toutes aimablement et gentiment[3]. »

Il fut nommé chevalier de la Légion dhonneur le 29 avril 1847[1]. Il mourut en quelques heures, après avoir été pris subitement, un dimanche après-midi, alors quil venait de corriger les épreuves de la Presse, de vives douleurs à l'estomac causées par une hernie étranglée[3]. Lors de son enterrement au cimetière du Montparnasse, Victor Hugo suivit son corbillard à pied, jusquà ce que les acclamations de la foule du Quartier latin finissent par le forcer à chercher retraite dans lune des voitures du cortège funéraire. Selon Le New York Times, le « travail incessant » de Foucher lui permit de « laisser sa famille dans laisance[3]. »

Principales œuvres

Théâtre

Œuvres lyriques et ballets-pantomimes

Nouvelles et ses romans-feuilletons

  • Le Guetteur de Cordouan, 1854 (3 vol.) ;
  • La Vie de plaisir, 1860 ;
  • Entre cour et jardin ;
  • Les Coulisses du passé ;
  • Les Sièges héroïques.

Notes

  1. a, b, c, d et e Glaeser, p. 258.
  2. Celui-ci avait épousé sa sœur Adèle en 1822.
  3. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j (en) « A French Litterateur : The Late Paul Foucher », dans The New York Times, 20 février 1875 [texte intégral] .
  4. a et b Barbou, p. 107.
  5. a, b et c Pitou, p. 528.
  6. Yseult Raimbaud : drame historique en quatre actes et en vers, Paris, R. Riga, 1830, 52 p. [lire en ligne (page consultée le 14 novembre 2010)] 
  7. Saynètes, Paris, Madame Charles-Béchet, 1832, 437 p. [lire en ligne (page consultée le 14 novembre 2010.)] 
  8. Don Sébastien de Portugal, Paris, J. N. Barba ; Delloye ; Bezou, 1838, 670 p. [lire en ligne (page consultée le 14 novembre 2010.)] 
  9. Dans sa biographie de Donizetti, Herbert Weinstock a émis lhypothèse que Foucher a pu, quant à lui, avoir été influencé par la tragi-comédie Don Sebastian de Dryden (1690), Weinstock, p. 193.
  10. Pitou, p. 1340.
  11. Pitou, p. 1110.
  12. Pitou, p. 1011.
  13. Pitou, p. 432.
  14. Entre cour et jardin : études et souvenirs du théâtre, Paris, Amyot, 1867, 604 p. [lire en ligne (page consultée le 14 novembre 2010.)] 
  15. Les Coulisses du passé, Paris, E. Dentu, 1873, 496 p. [lire en ligne (page consultée le 14 novembre 2010)] 
  16. Les Sièges héroïques, Paris, Sandoz et Fischbacher, 1873. (OCLC 559174479) 
  17. Le Guetteur de Cordouan, Bruxelles, Méline, Cans., 1853, 327 p. (OCLC 5956677) 
  18. La Vie de plaisir, Paris, Michel Lévy frères, 1853. [lire en ligne (page consultée le 14 novembre 2010.)] 

Sources

  • Alfred Barbou, Victor Hugo et son temps, Paris, G. Charpentier, 1881, 468 p. 
  • Biographie nationale des contemporains : rédigée par une Société de gens de lettres sous la direction de M. Ernest Glaeser, Paris, Glaeser et cie, 1878, 838 p. [lire en ligne (page consultée le 7 novembre 2010)], p. 258. 
  • Spire Pitou, The Paris Opéra : An Encyclopedia of Operas, Ballets, Composers, and Performers. Growth and Grandeur, 18151914, New York, Greenwood Press, 1990. (ISBN 9780313262180) 
  • Herbert Weinstock, Donizetti and the World of Opera in Italy, Paris, Vienna in the prénom Half of the Nineteenth Century, New York, Pantheon Books, 1963. (OCLC 601625) 

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Paul Foucher de Wikipédia en français (auteurs)

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