- Opération Outward
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Opération Outward était une campagne de bombardement britanniques, durant la Seconde Guerre mondiale, utilisant des ballons à gaz. Ces ballons peu coûteux étaient lâchés depuis la Grande-Bretagne et dérivaient vers les pays conquis ou alliés des Allemands. Un certain nombre laissaient traîner un filin d’acier qui en entrant en contact avec les lignes électriques causait un court-circuit. D’autres transportaient des bombes incendiaires pour déclencher des feux de forêts et des landes.
Sommaire
Description
Les Britanniques ont lâché 99 142 ballons à l’hydrogène entre le 20 mars 1942 et le 4 septembre 1944. De ceux-ci, 53 343 transportaient des bombes incendiaires faites de trois sacs remplis de 2,7 kg de liquide inflammable. Le reste laissait traîner un filin d’acier pour causer des court-circuits aux lignes de distribution électrique[1].
Les ballons étaient très peu sophistiqués, ne devant parcourir qu’une distance de quelques centaines de kilomètres à une altitude de 4 900 mètres. Aucun contrôle d’altitude par délestage de sacs de sable ni de valve pour contrôler le gonflement du ballon n’était nécessaire, contrairement au projet Fugo japonais plus connu. Les ballons étaient donc très peu couteux, estimés à 35 shillings chacun.
Histoire
En 1937, les Britanniques ont étudié les effets d’un filin traînant sous un ballon qui entrait en contact avec des fils électriques. Le but était de connaître les dommages que pourrait causer un ballon de barrage dont les amarres se rompraient. Durant l’hiver 1939-40 (la drôle de guerre), certains proposèrent de lâcher des ballons depuis la France vers les troupes allemandes en y attachant des bombes. Un transmetteur à bord aurait permis de les suivre par triangulation et un récepteur aurait servi à activer un mécanisme de relâche des bombes[2]. L’idée devint caduque après la déroute de mai 1940.
La nuit du 17 au 18 septembre 1940, une tempête a brisé les attaches de plusieurs ballons de barrage qui traversèrent alors la Mer du Nord. Ils coupèrent le courant en Suède et au Danemark ce qui entraîna un arrêt de certains trains et l’antenne de la radio internationale de Suède fut renversée. Cinq ballons ont même atteint la Finlande[3]. Le tout confirmait le rapport de l’expérience de 1937 et un rapport a été envoyé au cabinet de guerre de Churchill le 23 septembre. Ce dernier a donc ordonné une étude sur l’utilisation possible de ballons pour attaquer l’Allemagne[3]. L’Air Ministry répondit par un rapport défavorable en partie parce que le ministère de la production aérienne ne considérait pas les ballons comme une arme efficace.
Cependant, l’Amirauté était plus réceptive et concluait que le coût serait minime tout en ne plaçant aucun soldat en danger. Elle estimait que le réseau électrique allemand était vulnérable à de telles attaques et de larges zones de forêts et de landes recouvraient le pays ce qui forcerait les Forces allemandes à utiliser un grand nombre de leur personnel pour prévenir ou lutter contre des feux et court-circuits causés au hasard. Finalement, les vents à près de 5 kilomètres d’altitude soufflant d’Ouest en Est, il était peu probables que les Forces allemandes puisse utiliser le même procédé en retour[4].
Après un long débat entre l’Air Ministry et l’Amirauté, le comité des Chefs d'État-major a donné son accord en septembre 1941 à un site de lancement à Landguard Fort, près de Felixstowe dans le Suffolk[5]. Les premiers ballons ont été lâchés le 20 mars 1942 et en quelques jours, des feux de forêts étaient signalés près de Berlin et Tilsit[5]. Des messages de la Luftwaffe furent interceptés et informèrent les Britanniques que les avions de chasse essayaient de descendre les ballons ce qui montra un effet certain sur l’utilisation du carburant, des avions et du personnel. Les coûts de ce harassement étaient bien supérieurs au coût des ballons et les Britanniques furent donc encouragés dans leur projet. En juillet, un deuxième site de lancement fut inauguré à Oldstairs Bay près de Douvres[5].
Effets
Le 12 juillet 1942, le filin d’un ballon a touché une ligne à haute tension (110000 volts) près de Leipzig ce qui a causé une surcharge à la sous-station de Böhlen qui a résulté en un feu qui l’a détruite[1]. Ce fut le plus grand succès de l’opération Outward. Elle s’est poursuivie jusqu’au 4 septembre 1944, souvent interrompue lors de bombardement alliés sur l’Allemagne pour ne pas nuire aux bombardiers[1]. Les lâchers devinrent très sporadiques après le débarquement de Normandie.
Comme la trajectoire des ballons dépendait des aléas du vent, ils ont frappé également des pays neutres. Par exemple, le 19-20 janvier 1944, deux trains sont entrés en collision à Laholm en Suède après qu’un des ballons ait mis hors-circuit la signalisation ferroviaire[1].
Voir aussi
Bibliographie
- Curtis Peebles, The Moby Dick Project, Smithsonian Books, 1991 (ISBN 1-56098-025-7)
Articles connexes
- Projet Fugo, des ballons incendiaires lancés du Japon vers le contient nord-américains et utilisant le courant-jet
Lien externe
Notes et références
- Peebles, p56.
- Peebles, p52.
- Peebles, p53.
- Peebles, p54.
- Peebles, p55.
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Operation Outward » (voir la liste des auteurs)
Catégories :- Arme de la Seconde Guerre mondiale
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