Bernard Teyssèdre

Bernard Teyssèdre

Bernard Teyssèdre est un philosophe et écrivain français né en 1930. Son activité s'est déroulée dans plusieurs domaines qui vont de la création littéraire à la théorie esthétique et à l'histoire de l’art. Il a fondé à l’Université Paris 1 l'UER d'arts plastiques et sciences de l'art, puis l'École doctorale en Arts, esthétique et sciences de l'art. Il a publié de nombreux ouvrages dont les plus récents analysent la relation entre l'imaginaire, la contre-culture et leur contexte historique à propos de deux œuvres scandaleuses, L'Origine du monde de Gustave Courbet et les poèmes de Rimbaud dans l'Album zutique.

Sommaire

Biographie

  • Naissance le 30 mars 1930 à Decazeville (Aveyron). Études secondaires à Toulouse. Khâgne au lycée Louis-le-Grand de Paris.
  • 1949. Reçu au concours d'entrée à l’École Normale Supérieure (rue d’Ulm).
  • 1951. Licence de philosophie.
  • Juin 1952. Mémoire de maîtrise.
  • Juillet 1953. Agrégation de philosophie.
  • 1953-1954. Année supplémentaire à l'ENS.
  • De 1954 à 1958, enseignement en classe de philosophie au lycée de Talence (Bordeaux), puis au lycée Jeanson-de-Sailly (Paris); période entrecoupée par dix-huit mois de service militaire.
  • 1958. Attaché de recherches au CNRS.
  • 1959-1962. « Chef de travaux », puis maître-assistant à la Sorbonne.
  • 1962-1968. Maître de conférences, puis professeur d'histoire de l'art à la Faculté des Lettres de Nancy.
  • 13 mars 1965. Soutenance du doctorat d'État pour deux thèses, l'une en esthétique, l'autre en histoire de l'art.
  • Janvier 1969. Élection à la Sorbonne dans la chaire d'Esthétique qu'avaient précédemment occupée Étienne Souriau et Jean Grenier.
  • 1970-1971. Fondation de l'UER des Arts plastiques et Sciences de l'art à l'université Paris-I. C'est dans cette UER que * BT a enseigné pendant toute la suite de sa carrière universitaire.
  • 1982. B.T. élu directeur de l'Institut d'Esthétique.
  • 1988. Directeur-fondateur de l’École doctorale des Arts, d'Esthétique et des Sciences de l'art à l'université Paris-I.
  • 1989. Directeur-fondateur de l'UMR (unité mixte de recherche associant l'Université Paris I et le CNRS) en esthétique des arts contemporains.
  • 1992. B. T. quitte l'Université pour se consacrer à ses recherches personnelles.

Les années de formation

Bernard Teyssèdre s'est trouvé mêlé à l'intense agitation intellectuelle et politique qui animait l'ENS pendant les années 1949-1952. C'est là que s'échangeaient ou s'affrontaient les idées à l'intérieur d'un groupuscule d'apprentis-philosophes ou apprentis-littéraires qui s'appelaient Maurice Pinguet, Paul Veyne, Henri Dussort, Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron, Louis Marin, Christian Metz, Gérard Genette, etc. non loin de la figure ironique, qu'on devinait secrètement tourmentée, de leur aîné Michel Foucault. Les communistes (Emmanuel Leroy-Ladurie) côtoyaient les catholiques (Gérard Granel), les sceptiques (Dominique Fernandez) et les sages (Michel Serres). Le marxisme, l'existentialisme et le surréalisme faisaient bon ménage avec la pataphysique. Pendant son année de maîtrise B.T. a parcouru l'Italie en vespa pour étudier sur place, en dessinant quantité de croquis d'après le motif, l'art du Haut Moyen Âge italien[1]. Il est revenu rue d'Ulm pour préparer l'agrégation de philosophie. Après l'avoir obtenue (juillet 1953) il est resté à l'ENS pendant une année supplémentaire, sur proposition de Louis Althusser qui l'avait chargé d'un séminaire sur l'esthétique de Hegel[2]. De 1954 à 1958 il a été professeur en classe de philosophie au lycée. Il a gardé de cette époque un goût très vif pour l'enseignement et le besoin d'exprimer ses idées en contact direct avec les élèves. Le temps qu'il ne consacrait pas à préparer ses cours, il le partageait entre sa famille (trois enfants), ses amis (Maurice Pinguet, Dominique Fernandez) et la musique. Il écrivait, c'était son jardin secret, de la poésie.

Premières publications

En 1958 Teyssèdre a publié aux PUF un petit livre sur L'Esthétique de Hegel. La même année il a été détaché au CNRS. Étienne Souriau, qui avait dirigé son mémoire de maîtrise, lui a proposé dès l'année suivante un poste de « chef de travaux » à la Sorbonne, chargé de préparer à l'épreuve de dissertation les agrégatifs de philosophie. B.T. a poursuivi ses recherches sur l'esthétique de Hegel qu'il a confrontée à celles de Marx et de Lukács[3] avant de la soumettre à la critique de l'esthétique sémantique anglo-saxonne [4]. Il a d'autre part étudié les arts plastiques du Haut Moyen Âge[5]. Cette période l'attirait parce qu'il cherchait à comprendre comment les modèles de l'antiquité gréco-romaine classique s'étaient peu à peu dissous pour être remplacés par un style apparemment plus fruste et comment l'art roman était né de cette mutation. Il a copié les miniatures des manuscrits mérovingiens de la BN en les dessinant à la main au lieu de les photographier (« Il n'y a qu'un moyen de savoir comment est fait un entrelacs, disait-il, c'est de le refaire »). La partie de son travail qui traitait des enluminures décoratives est restée inédite, mais celle qui portait sur les figures humaines a attiré l'attention de Raymond Rey. C'est ainsi que Le Sacramentaire de Gellone et la figure humaine dans les manuscrits francs du VIIIe siècle, après avoir reçu le prix de la Société archéologique du Midi de la France, a été publié à Toulouse (1959). Ce livre a mis B.T. en relation avec Pierre Francastel, qui lui a fait observer que sa méthode d'analyse se situait à mi-chemin entre ses propres travaux en sociologie de l'art et l'iconologie d'Erwin Panofsky. Sur un tout autre registre B.T. a publié en 1961 ses Romans-Éclairs, un recueil de textes très courts, qui tiennent souvent dans une seule page – un raccourci sur une soixantaine de façons de rater sa vie[6].

Le débat du dessin et du coloris

De 1962 à 1965, tandis qu'il enseignait l'histoire de l'art à la Faculté des Lettres de Nancy, B.T. a travaillé à ses thèses de doctorat. Il avait choisi pour thème l'art au temps de Louis XIV, non pas parce que cette époque répondait le mieux à ses goûts personnels (il était davantage porté vers l'art roman ou vers le Quattrocento), mais pour deux raisons principales. D'un côté le débat entre le dessin et le coloris lui permettait de mettre en évidence l'interpénétration entre le classique et le baroque qui passaient pour s'exclure mutuellement. D'autre part ce débat, en apparence limité à la théorie, mettait en jeu un conflit plus général entre deux milieux socio-culturels et ce conflit était lui-même une conséquence de la transformation du statut des peintres qui étaient en train de s'élever du niveau des artisans (corporations de métiers) à celui des artistes égaux des poètes (l'Académie). Ces recherches ont abouti à deux thèses de doctorat, l'une en esthétique, dirigée par Étienne Souriau, sur Roger de Piles et les débats sur le coloris au siècle de Louis XIV, et l'autre en histoire de l'art, dirigée par André Chastel, sur L'Histoire de l'art vue du Grand Siècle. Ces thèses ont été publiées en 1965 et ont été toutes deux couronnées par l'Institut de France.

L'iconologie d'Erwin Panofsky

Depuis longtemps B.T. cherchait à attirer l'attention du public français sur Erwin Panofsky. Il avait publié en mars 1961 dans la Gazette des Beaux-Arts un compte rendu de son livre sur Renaissance and renascences in Western Art qui lui a valu d'entrer en relations amicales avec l'auteur. Parmi diverses publications sur l'art du XVIIe siècle français[7], sur la théorie esthétique[8] et sur la culture d'avant-garde [9], il a consacré en 1964 un article détaillé au concept d'iconologie [10]. Il a traduit, présenté et annoté deux ouvrages de Panofsky, les Essais d'iconologie en 1967 et L'Œuvre d'art et ses significations en 1969.

Des ateliers de Montréal à l'amphi de la rue Michelet

À partir de 1966, tout en enseignant à la Faculté des Lettres de Nancy, B.T. a été invité à l'Université de Montréal pour le trimestre d'automne. Il s'est lié d'amitié avec le peintre Guido Molinari qui avait dressé pour lui un lit de camp dans son atelier. Il a participé par ses conférences et par ses publications à l'effort des artistes montréalais pour promouvoir à un niveau international la peinture souvent sous-estimée du Québec, qu'il s'agisse de l'Automatisme ou de l'Abstraction chromatique[11]. Ces travaux, notamment le livre Seven Montreal Painters: A lyric Plasticism, publié par le MI.T. (1968), ont été récompensés par la Guggenheim Memorial Foundation (New York) et par le Conseil des Arts du Canada. Pendant l'été 1967 il a été l'hôte de l'Institut français de Tokyo. En 1966-1968, il a été chargé de conférences en esthétique à l'ENS (rue d'Ulm) et d'un cours de deux heures hebdomadaires en histoire de l'art contemporain à l'Institut d'Art de la rue Michelet. Ces cours ont porté chaque année sur l’œuvre d'un seul artiste, Piet Mondrian, Paul Klee, Jackson Pollock.

Foi de fol

Depuis le début des années 1960 B.T. travaillait à un livre d'un type paradoxal. Il s'agissait d'un roman qui n'aurait ni acteurs principaux, ni action directrice. Le récit superposerait trois durées: une récapitulation de la culture européenne depuis les sophistes grecs jusqu'aux écrivains d'avant-garde, la vie de l'auteur et le temps d'écriture du livre. Le personnage central, appelé « On », changeait à chaque épisode en même temps que la période historique. Pour cette structure B.T. s'était inspiré du Doktor Faustus de Thomas Mann, où la culture allemande depuis le Moyen Âge s'incarnait dans le musicien Adrian Leverkühn et ses démêlés avec le Diable. Mais le ton était tout différent. C'était une sorte de sotie rabelaisienne, à travers une série de plagiats et de parodies dérisoires ou grotesques. Au lieu de conclusion, le choix restait ouvert entre quatre « épilogues à gogo ». Ce livre, Foi de fol, récit drolatique enchevêtré de plagiats et d'exemples, après avoir été refusé par les éditions Grasset, a fini par paraître en 1968 chez Gallimard, non pas dans la vénérable « collection blanche » mais dans celle, plus aventureuse, que dirigeait Georges Lambrichs, Le Chemin. Ce texte bizarre, à la fois érudit et blagueur, a reçu un accueil favorable de lecteurs très dissemblables : Dominique Fernandez et Michel Foucault en tout premier lieu, mais aussi Mathieu Galey, Hubert Juin, Jacques Bersani, Pierre Bourgeade, Pierre Oster, André Pieyre de Mandiargues ... Jean Dubuffet a trouvé là « un bouillon de culture » propre à dissoudre les poncifs officiels au même titre que son anti-culture. D'autres n'ont vu là qu'un canular qui les laissait ébahis ou perplexes.

La fondation de l'UER des Arts plastiques

Peu après son élection à la Sorbonne (janvier 1969), Bernard Teyssèdre a été élu au directoire présidé par l'angliciste Las Vergnas qui mettait en place le découpage entre les 16 universités parisiennes. Cette époque d'après mai 68 restait passablement troublée. B.T. a été matraqué par la police au cours d'échauffourées au Centre Censier, ce qui lui a valu une visite inopinée (quoique télévisée) du recteur Mallet à son lit d'hôpital. Dès 1970 il s'est donné pour tâche d'introduire à l'Université une formation d'un type nouveau qui unirait la pratique et la théorie des arts. Auparavant l'enseignement des arts visuels n'était représenté à l'Université que sous deux aspects: l'esthétique, conçue comme un département de la philosophie, et l'histoire de l'art. La fondation de l'UER des Arts plastiques, d'Esthétique et des Sciences de l'art, en 1971, a répondu à ce projet d'unir la pratique et la théorie. Dans ce but Teyssèdre s'est efforcé de confier l'enseignement des arts plastiques à des plasticiens. Faute de postes (qui au départ n'existaient pas), des artistes reconnus tels que Bernard Rancillac, Henri Cueco, Chavignier, Étienne-Martin, Côme Mosta-Heirt, Michel Journiac, Lydgia Clark ou Léa Lublin ont accepté d'enseigner sous forme de cours complémentaires mal rétribués si ce n'est bénévoles. Aujourd'hui, où des formations de ce genre se sont institutionnalisées, et même un peu banalisées, on a peine à se représenter les réticences que l'UER a dû surmonter. Beaucoup de professeurs n'imaginaient pas qu'ils pourraient avoir pour collègue un artiste qui n'aurait pas suivi un cursus universitaire. C'est pour surmonter cette hostilité persistante que Teyssèdre, longtemps après, a poussé Iannis Xenakis à soutenir une thèse de doctorat, et c'est la soutenance de cette thèse qui a effectivement permis à Xenakis d'obtenir un poste de professeur de musique à l'UER. Au moment le plus critique du démarrage, Bernard Teyssèdre a été l'unique enseignant permanent de l'UER. Elle n'avait pas de secrétariat, pas de locaux, pas de budget. Elle n'aurait pu survivre sans le soutien d'Hélène Ahrweiler à l'Université et sans l'aide de Bernard Lassus et de Jean Duvignaud qui l'autorisaient à squatter des ateliers à l'École des Beaux-Arts et à l'École spéciale d'Architecture. La situation a été débloquée lorsqu'un groupe d'enseignants d'esthétique s'est détaché de l'UER de philosophie pour s'incorporer à celle des Arts plastiques et lorsqu'un petit nombre de postes ont été créés pour elle. Jean Laude, Pierre Baqué et Jean Rudel ont été des premiers à les occuper.

Anecdote

Dans ses efforts pour faire admettre que les enseignements de pratique artistique soient confiés à des artistes, Bernard Teyssèdre ne cessait de se heurter à l'objection que les praticiens n'étaient pas habilités à enseigner à l'UER. faute de diplômes universitaires. Un jour qu'on lui opposait cet argument à propos du sculpteur Étienne-Martin, il a répliqué : « Vous avez raison, il n'a pas son bachot; mais il est membre de l'Institut, cela compense peut-être. »

Le Nouvel Obs et l'aventure de l'art sociologique

Pendant les années 1970-1976, parallèlement à la mise en place de l'UER des Arts plastiques dans ses locaux du Centre Censier puis du Centre Saint-Charles, Bernard Teyssèdre s'est engagé dans des activités extra-universitaires. D'un côté, sur la demande de Guy Dumur et de Jean Daniel, il a été critique d'art au Nouvel Observateur. Ce n'était pas une sinécure : une page entière chaque semaine sur l'actualité des arts plastiques (peinture, sculpture, installations, performances). D'un autre côté il a pris une part active à l'aventure de « l'art sociologique » [12] et aux premières manifestations de « l'art socio-écologique » [13], mais il n'a pas tardé à se brouiller avec le « collectif », ou plutôt le trio, Fischer – Forest – Thénot. Sans prétendre au statut d'un artiste officiellement reconnu, il s'est engagé personnellement dans l'activité artistique. Cela répondait à sa conviction que la réflexion sur l'art et la pratique de l'art devaient être intimement liées. Ses travaux artistiques étaient à ses yeux des expériences plutôt que des œuvres destinées au public. Cependant il en a présenté quelques-uns, durant une période limitée dans le temps, dans quelques expositions personnelles ou collectives : « Écritures dans l'espace » [14], Art/Vidéo[15] 15 et la série « Dix-huit mois d'art socio-critique » [16].

Les années 1976-1984

Année après année quelques postes d'enseignants ont été affectés à l'UER. Cependant, comme les professeurs restaient très peu nombreux, Bernard Teyssèdre a dirigé de très nombreuses thèses de doctorat. La plupart se situaient au point de jonction entre entre la théorie et la pratique d'un art, qu'il s'agisse des arts visuels (Pierre Baqué, Jean Lancri, Éliane Chiron) ou des arts de communication (Fred Forest). D'autres tiraient les leçons d'une immersion dans la poésie d'avant-garde (Geneviève Clancy), dans l'écriture lettriste (Isidore Isou, Maurice Lemaître) ou dans la culture créole (Édouard Glissant). Quelques-unes dressaient le bilan d'une longue intimité avec le milieu de la peinture (Michel Ragon) ou de la littérature (Georges Charbonnier). « Arts / sciences alliages », telle était la devise que Iannis Xenakis a donnée pour titre à sa propre thèse[17]. Parallèlement à ses activités dans l'UER, B. T. a publié des études sur les pionniers de l'avant-garde, qu'il s'agisse de Mondrian, de Duchamp ou de Dubuffet[18], sur plusieurs artistes contemporains, notamment Sosno, Maccheroni, Léa Lublin, Judith Reigl[19], sur l'art assisté par l'ordinateur [20], sur la relation de l'art avec l'environnement et avec la communication[21].

L'archéologie de l'imaginaire

Lorsqu'il fut élu directeur de l'Institut d'Esthétique (1982), B.T. entreprit d'élargir le champ de l'esthétique. Il s'agissait de la dégager de l'interprétation étroite qu'elle avait reçue à l'Université en tant que rameau de la philosophie, selon la triade célèbre de Victor Cousin, « du beau, du bon, du vrai », pour revenir à son sens premier (aïsthéticos, en grec, signifie « le sensible »). Plus précisément une enquête sur ce qui constitue pour une société donnée, à un moment donné de son histoire, le « monde » qui lui est « sensible », renvoie les prétendues vérités intemporelles du discours esthétique à leur statut de questions, et en mettant au jour la généalogie des questions elle dissipe la trompeuse évidence des réponses. « L'absolu n'est qu'un relatif mutilé », disait-il. « L'Europe a élaboré un modèle d'universalité qui incluait d'emblée son droit à l'exclusion ». Une archéologie du sensible et de l'imaginaire doit nous inciter à prendre conscience de notre propre étrangeté. Cette cure d'auto-ethnologie nous apprend que nous perpétuons des modes de sentir, de désirer, d'agir, dont le sens nous est à nous-mêmes inconnus, et que souvent ce qui nous paraît le plus familier est le plus bizarre. Le domaine choisi pour mettre à l'épreuve cette méthode, ce fut la formation de l'imaginaire chrétien autour du Diable et des anges. Trois livres ont traité de ce sujet (1985-1987) w[22]

Les années 1987-1991

Peu à peu un cursus complet d'études universitaires en arts plastiques avait été mis en place, avec licence, maîtrise, CAPES et agrégation. Bernard Teyssèdre s'est attaché à deux nouveaux chantiers qui devaient à ses yeux parachever l'édifice, d'un côté la fondation d'une École doctorale en Arts, esthétique et sciences de l'art, d'autre part celle d'une URA (unité de recherche associant le C.N.R.S. et l'Université) en Esthétique des arts contemporains. L'une des particularités de l'École doctorale consistait dans « l'interface » qui chaque semaine, dans l'amphi Bachelard de la Sorbonne, permettait aux étudiants de rencontrer un artiste, un écrivain ou un philosophe. Quant à l'URA, son programme comportait des colloques périodiques entre les chercheurs, réunis grâce à l'amitié de Jean Clair dans la salle de conférences du Musée Picasso autour du thème « la peinture des années 1950 ». Bernard Teyssèdre, qui s'était lié d'amitié avec Pierre Soulages, préparait sur lui en collaboration avec France Huser un ouvrage qui n'a jamais été achevé.

La vie silencieuse de l'ère pré-cambrienne

En 1992 Bernard Teyssèdre a pris sa retraite anticipée de l'Université. Il voulait être libre de consacrer tout son temps à ses travaux personnels dans deux domaines tout à fait différents (l'un, disait-il, le reposait de l'autre) : l'écriture littéraire et l'étude de l'évolution des formes vivantes. Il s'était depuis longtemps passionné pour la paléontologie. Il n'osait pas publier ses recherches dans ce domaine, conscient qu'il n'était pas un spécialiste professionnel, lorsqu'un hasard le décida à franchir le pas. Un article qu'il publia en décembre 2000 dans la revue Science & Vie attira sur lui l'attention des journalistes scientifiques par ses idées surprenantes. Selon lui les organismes cellulaires (les Eucaryotes) remontaient au moins à 2700 Ma (millions d'années), le phytoplancton s'était répandu dans les océans depuis plus de deux milliards d'années, la vie multicellulaire était déjà présente à Lakhanda vers 1000 Ma et les animaux ont proliféré à la suite d'une crise qui avait failli supprimer toute vie, la série de glaciations qui, de 750 à 640 Ma, a transformé la terre en « boule de neige ». Ces idées, qui sont aujourd’hui couramment admises, passaient en l'an 2000 pour des hérésies. B.T. les a développées dans deux livres. L'un a paru en 2002 chez L'Harmattan sous le titre : La vie invisible. Les trois premiers milliards d'années de la vie invisible. Il a reçu un accueil inespéré de la part des paléontologues tels que Philippe Janvier, qui a écrit sa préface, et Françoise Debrenne, qui l'a présenté à la Société française de Géologie. Le second ouvrage a pris la forme d'un livre électronique publié en 2006 dans les Cahiers de Géologie par Bruno Granier : Les algues vertes (phylum Viridiplantae) sont-elles vieilles de deux vieillards d'années ? B. Teyssèdre a été invité à exposer ses théories au colloque de paléontologie organisé par Fr. Debrenne en hommage à Stephen Jay Gould (2003) v et au Symposium international des Sciences de la Terre, Primitive life, ancient radiation (Dijon, déc. 2006). La controverse s'est poursuivie aux USA dans le forum électronique Biogeosciences Discussions w.

De L'Origine du monde (Courbet) au foutoir zutique (Rimbaud)

Parallèlement à ses recherches en paléontologie, B.T. a écrit une série de textes littéraires qu'il se proposait de réunir en un volume, ce qu'il n'a pas encore fait, mais dont il a publié des fragments dans diverses publications collectives[23]. Il s'est surtout attaché à un projet qui mettait en jeu une sorte de synthèse entre l'écriture proprement littéraire et l'analyse socio-culturelle. L'enquête rigoureusement historique n'exclurait pas la fantaisie ni la fiction, pourvu que le travail de l'imaginaire ne soit pas gratuit mais ait une fonction élucidante. Il s'agissait en somme d'écrire un roman qui serait (même du point de vue historique) plus vrai que l'histoire. B.T. renouait ainsi avec l'entreprise peut-être utopique de Foi de Fol, et en même temps il prolongeait sa trilogie sur l'imagerie du Diable et des anges en actualisant le champ de l'analyse: au lieu de s'interroger sur la gestation du monde chrétien à la fin de l'antiquité, il s'agissait d'observer l'époque où a pris forme la sensibilité moderne. Il s'en est expliqué à propos du Roman de l'Origine: « Le personnage central est un tableau de Courbet, le plus scandaleux de toute l'histoire de la peinture, L'Origine du Monde. Il lui en arrive, à ce tableau, des aventures ! Le plus drôle, c'est qu'elles sont vraies. » En 2011 un second « polar rose », Rimbaud et le foutoir zutique, a apporté un pendant, pour la poésie, à ce qu'était pour la peinture le travail sur Courbet. L'ambiance est la même : le scandale de l’œuvre d'art quand elle s'entremêle à la contre-culture et celle-ci à l'histoire. La difficulté, de nouveau, était de concilier le sérieux de l'enquête historique avec la liberté d'allure qui doit être celle d'un écrivain[24].

Principales publications

Romans

  • Romans-éclairs, Paris, Grasset, 1961.
  • Foi de fol. Récit drolatique enchevêtré de plagiats et d'exemples, Paris, Gallimard, Collection Le Chemin, 1968.

Esthétique

  • L'Esthétique de Hegel, Paris, P.U.F., coll. « Initiation philosophique », 1958.
  • W.-F. Hegel, Esthétique de la peinture figurative, Paris, Ed. Hermann, coll. « Miroirs de l'art », 1964.
  • Roger de Piles et les débats sur le coloris au siècle de Louis XIV, Paris-Lausanne, La Bibliothèque des arts, 1965.
  • L'histoire de L'art vue du Grand Siècle. Recherches sur l'Abrégé de la vie des peintres, par Roger de Piles (1699), et ses sources. Paris, éd. René Julliard, 1965.
  • H. Wölfflin, Renaissance et Baroque (présentation), Paris, Le Livre de Poche, 1967.

Histoire de l'art

  • Le Sacramentaire de Gellone et la figure humaine dans les manuscrits francs du VIIIe siècle : de l'enluminure à l'illustration, Toulouse, Privat, 1959 (ouvrage couronné par la Société archéologique du Midi de la France).
  • Une collection française de Rubens au XVIIe siècle : le Cabinet du duc de Richelieu, décrit par Roger de Piles. Ouvrage édité par La Gazette des Beaux-Arts, nov. 1963.
  • L'Art français au siècle de Louis XIV, Librairie Générale Française, coll. « Le Livre de poche », 1967 (ouvrage couronné par l'Institut de France).
  • Seven Montreal Painters : A lyric Plasticism. Vol.1 des M.I.T. Visual Series (W. Andersen, general Editor), Massachusetts Institute of Technology, Cambridge (Mass., USA), 1968.
  • Guido Molinari : un point-limite de l'abstraction chromatique. Paris, éd. du Centre culturel canadien, 1974.
  • L'Art sociologique. N° spécial de la revue Opus International, avril 1975.

Iconologie (traduction, présentation, annotations)

  • E. Panofsky, Études d'iconologie. Thèmes humanistes dans l'art de la Renaissance. Paris, Gallimard, « Bibliothèque des Sciences humaines », 1967.
  • E. Panofsky, L'Œuvre d'art et ses significations. Paris, Gallimard, « Bibliothèque des Sciences humaines », 1969.

Histoire culturelle de l'imaginaire

  • Naissance du diable. De Babylone aux grottes de la mer Morte, Paris, Albin Michel, 1985.
  • Le diable et l'enfer au temps de Jésus, Paris, Albin Michel, 1985.
  • Anges, astres et cieux. Figures de la Destinée et du Salut. Paris, Albin Michel, 1987.
  • Le Roman de l'Origine (recherches sur L'Origine du monde de Courbet, de 1867 à son entrée au musée d'Orsay en 1995). Paris, Gallimard, coll. « L'Infini », 1996.
  • Le Roman de l'Origine, nouvelle édition revue et augmentée, Paris, Gallimard, coll. « L'Infini », 2007.
  • Arthur Rimbaud et le foutoir zutique, avec un avant-propos de Jean-Jacques Lefrère, Paris, éd. Léo Scheer, 2011.

Sciences de la vie (Histoire des formes vivantes)

Participation à des ouvrages collectifs sur la pratique et la théorie des arts

  • 1968. Les arts visuels : XVIIe et XVIIIe siècles, dans Civilisations, peuples et mondes, Paris, éd. Lidis, t. VI (sous la direction de R. Picard). Ont collaboré à ce volume : C-V. Aubrun, M. Braure, R. Garapon, J. Guillerme, N. Jonnard, A. Latreille, G. Livet, R. Maury, H. Plard, R. Philippot, B. Teyssèdre.
  • 1969. La réflexion sur l'art après la déroute des systèmes esthétiques, dans Les sciences humaines et l'oeuvre d'art, Paris-Bruxelles, éd. de la Connaissance. Ont collaboré à ce volume : C. Backès, P. Bourdieu, M. Dufrenne, P. Gorsen, G. Lascault, J. Laude, L. Marin, B. Teyssèdre.
  • 1970. La Théorie (recueil constituant le n° 2 de la revue V.H.101). Collaborateurs : R. Barthes, P. Bourdieu, V. Friedman, L. Goldmann, Cl. Lévi-Strauss, J.-F. Lyotard, A. Martinet, J.-B. Pontalis, O. Revault d'Allonnes, A. Robbe-Grillet, Ph. Sollers, B. Teyssèdre, V. Vasarely.
  • 1977. L'Art et la Critique, recueil publié par l'Institut d'Environnement, Paris. Collaborateurs : J. Clair, J.-L. Ferrier, P. Gaudibert, O. Hahn, A. Jouffroy, J.-C. Lambert, J.-J. Lévêque, C. Millet, J. Peignot,J. Pierre, M. Pleynet, F. Pluchart, J.-M. Poinsot, J.-L. Pradel, M. Ragon, M. Restany, B. Teyssèdre, A. Tronche.
  • 1977. L'Art et l'Ordinateur, recueil publié par le Musée national d'art moderne de Paris,  « Dossier d'arts plastiques », n° 1. Collaborateurs : G. Charbonnier, M.-H. Cuénot, H. David, M.-.C. Froment, M.-C. Jacquemin, Y. Kodratoff, J.-C. Marquette, Fr. Molnar, B. Teyssèdre, E. Volpe, I. Xenakis.
  • 1979. Arts / Sciences, alliages (I. Xenakis, O. Messiaen, M. Ragon, O. Revault d'Allonnes, M. Serres, B.Teyssèdre). Transcription de la soutenance de la thèse de Iannis Xenakis à la Sorbonne, le 18 mai 1976, jury présidé par B. Teyssèdre. Paris, éd. Castermann, coll. « Synthèses contemporaines ».

Notes et références

  1. L'esthétique des arts plastiques du Haut Moyen Âge italien, sous direction d'Étienne Souriau.
  2. Ce séminaire, destiné aux agrégatifs de philosophie, représente une première ébauche du livre que B.T. a publié sous ce titre en 1958.
  3. Ces études ont fait l'objet du livre sur L'Esthétique de Hegel (PUF, 1968) et d'une série d'articles : « Les soirées parisiennes de Hegel (1827) », dans Revue d'esthétique, t. XI, fasc.1-2, janv.-juin 1958, p. 40-74. « Hegel à Stuttgart. Essai sur la formation esthétique de Hegel », dans Revue philosophique, 1959, p. 197-227. « Lukács et les fondements d'une esthétique marxiste », dans Les Lettres nouvelles, II, févr. 1961, p. 84-114.
  4. « La réflexion sur l'art et le devenir de la raison », dans Revue philosophique, 1959. « Esthétique et sémantique », dans Critique, n° 204, mai 1964.
  5. « Un exemple de survie de la figure humaine dans les manuscrits précarolingiens : les illustrations du De Natura Rerum d'Isidore », dans Gazette des Beaux-Arts, juillet 1960.
  6. Ce livre a été partiellement traduit en anglais (North West Review, V.4, Univ. of Oregon, 1962) et en espagnol (Univ. of New Mexico, Albuquerque, 1966).
  7. « Félibien et Roger de Piles, historiens de la peinture française avant Poussin », dans L'Information d'histoire de l'art, mai-juin 1961. Une collection française de Rubens au XVIIe siècle : le Cabinet du duc de Richelieu, décrit par Roger de Piles, ouvrage constituant le n° de la Gazette des Beaux-Arts pour nov. 1963. « Peinture et musique : la notion d'harmonie du coloris au XVIIe siècle français », communication au 21e congrès international d'histoire de l'art (Bonn, sept. 1864), publiée dans les Actes de ce congrès (1967). « Les arts visuels : XVIIe et XVIIIe siècles », dans Civilisations, peuples et mondes, tome VI, Paris, éd. Lidis, 1968. L'art français au siècle de Louis XIV, Paris, Librairie générale française, « Le Livre de poche », 1967, ouvrage couronné par l'Institut de France.
  8. Présentation de Wölfflin, Renaissance et baroque, Paris, Le Livre de poche, 1967. W.F. Hegel : Esthétique de la peinture figurative, Paris, éd. Hermann, coll. Miroirs de l'art, 1964. « La réflexion sur l'art après la déroute des systèmes esthétiques » dans Les sciences humaines et l’œuvre d'art, Paris-Bruxelles, 1969.
  9. « Réalisme critique et avant-garde et avant-garde », dans Les Lettres Nouvelles, juillet 1961. « La critique artistique au siècle d'Ubu », dans Les Lettres Nouvelles, févr. 1963. « André Pieyre de Mandiargues critique d'art ? Belvédère sur quelques artistes subversifs », dans Les Lettres nouvelles, n° 39, oct. 1963. « La mariée mise à nu par ses célibataires, même », dans Les Cahiers du Chemin, 15 avr. 1969. « Préface à un ouvrage que personne ne publiera », dans Revue d'Esthétique, 1971.
  10. « Iconologie. Réflexions sur un concept d'Erwin Panofsky », dans Revue philosophique, 1964, p. 321-340.
  11. « Espace dynamique », catalogue de la rétrospective à la Galerie du Siècle, Montréal, nov. 1967. Seven Montreal Painters : A lyric Plasticism. Vol.1 des M.I.T. Visual Series (W. Andersen, general Editor), Massachusetts Institute of Technology, Cambridge (Mass., USA), 1968. « Guido Molinari et U. Comtois à la Biennale de Venise », dans Art international, juin 1968. « Fernand Leduc, peintre et théoricien du surréalisme à Montréal », dans le volume collectif Les Automatistes, constituant les livraisons 17, 18, 19, 20 de la revue La Barre du Jour, Montréal, 1969. « Jacques Hurtebise » (catalogue), coll. Panorama, Montréal, 1970. Marcel Barbeau : œuvres post-automatistes (1959-1962), Paris, éd.du Centre culturel canadien, mai 1971. Guido Molinari: un point-limite de l'abstraction chromatique. Paris, éd. du Centre culturel canadien, 1974. « Coloris et structure chez un peintre contemporain de Montréal, Yves Gaucher », dans Ateliers, éd. du Musée d'Art Contemporain de Montréal, 11 nov. 1976 – 6 janv. 1977.
  12. 12 1. Le plus ancien fragment publié de Foi de Fol a été « Apologie de Pasiphaé (plagiat de Gorgias) », dans Les Lettres Nouvelles, n° 22, févr. 1962. Après la publication du livre trois de ses chapitres ont été adaptés par B.T. et Jean Ristat comme « spectacles radiophoniques » pour l'Atelier de Création de l'ORTF (1972-1973). Récitants : Maria Casarès, Alain Cuny, Jean-Marie Serreau.
  13. 13 1. Textes théoriques: L'art contre l'idéologie, Paris, galerie Rencontres, cycle « Critique – Théorie - Art », n° 1, déc. 1974. - Art sociologique, I : l'art dans son contexte socio-économique, Paris, galerie Germain, janv. 1975. - L'art sociologique, dossier constituant le n° 55 de la revue Opus international, Paris, avril 1975. - Die sociologische Kunst : Theorie en Methodes, dans Collectif voor sociologische Kunst, Anvers, I.C.C., avril-mai 1975.
  14. 14 1. « Réflexions sur le premier symposium franco-allemand de Neuenkirchen », dans Une expérience d'art socio-écologique : Neuenkirchen, volume édité par l'A.R.C.2, musée d'art moderne de la ville de Paris, novembre 1975.
  15. 1. Exemples : poème-rouleau de La Mort-rut, en collaboration avec le peintre Bernard Dufour; « batailles navales » sur plaques de cuivre perforées au poinçon et au chalumeau, avec le sculpteur Louis Chavignier; poèmes à trois dimensions dans des modules en plastique thermoformé, avec le plasticien Claude Bédard. Quelques-uns de ces travaux ont été exposés en juillet 1972 (symposium Livres en folie au Plateau d'Assy) et en janvier 1976 (Le Livre éclaté, galerie L'Œil 2000). Sur les Ėcritures dans l'espace de B.T., voir Frank Popper, Art, action, and participation, Londres, 1975, p. 140-143.
  16. Deux « poèmes pour vidéo » de B. Teyssèdre, les Vidéovides 2 et 3, ont été présentés en 1974-1975 dans une série de manifestations collectives : Confrontation Art-Vidéo (A.R.C.2, 8 nov.-8 déc. 1974) - 2ème rencontre internationale Art/Vidéo (Espace Pierre-Cardin, 20-25 février 1875) – Art/Vidéo (Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, 25 févr.-16 mars 1975) - 3e rencontre internationale Art/Vidéo (Ferrara, Palazzo dei Diamanti, 25-29 mai 1975) – Art/Vidée (Varsovie, galerie Wspolczesna, juin 1975) – Mois de la Vidéo (Orléans, Centre culturel, oct. 1975) - 4ème rencontre internationale Art/Vidéo (C.A.Y.C., Buenos Ayres, 3 oct.-14 nov. 1975).
  17. 1. Participation à des expositions collectives (Paris) : L'Art contre l'idéologie, galerie Rencontres, 10 déc. 1974-4 janv. 1975 – L'Art dans son contexte socio-économique, gal. Germain, 9-25 janv. 1975 – Problèmes et méthodes de l'art sociologique, gal. Mathias Fels, 5-22 mars 1975 – Premier salon des critiques, Esplanade de la Défense, 17 déc. 1975 – 16 janv. 1976. Expositions personnelles : Vaduz, Centre Art et Communication, juin-sept. 1975 – Quito, Alliance française, 16-20 oct. 1975 – Guayaquil, Alliance française, 21-23 oct. 1975 – Orléans, Centre culturel, 25 oct.- 16 nov. 1975 – Milan, galerie Morone, janv. 1976 – Lisbonne, galerie Quadrum, 24 mars-29 avril 1976 – Nice, galerie Lovreglio, 30 avril-16 mai 1976.
  18. 1. Xenakis a soutenu sa thèse à la Sorbonne le 18 mai 1976. Le jury était présidé par Bernard Teyssèdre. Le procès-verbal de la soutenance a été publié en 1979 par les éd. Casterman sous forme d'un livre intitulé Arts / Science, alliages.
  19. 1. « Mondrian, théoricien de la poésie et de la musique », dans Vers une esthétique sans entrave, mélanges offerts à Mikel Dufrenne, Paris, coll. 10/18, 1975. « Jean Dubuffet: scénographie d'une Pissée à gauche n° IX, dans Jean Dubuffet, éd. De L'Herne, 1973. « La notion de ready-made généralisé aux origines du groupe Art & Language », dans Marcel Duchamp, éd. de l'Arc, n° 59, 1974.
  20. Monographies (en version flamande) de Sosno et de Léa Lublin, I.C.C., Anvers, nov. et déc. 1975. « Judith Reigl : façons de faire, traversées du temps », Paris, A.R.C.2, déc. 1975. « Henri Maccheroni, In Memoriam », dans Silex, n° 2, 1977.
  21. 1. « Art ex machina : l'art logiciel-visuel à combinatoire automatisée, ses exploits, ses mythes », dans l'ouvrage collectif L'Art et l'Ordinateur, édité par le Musée national d'art moderne (1977). « Limites de l'informatique ? La non-traductibilité des concepts liés au sensible », communication au colloque Création et nouvelles technologies organisé par le groupe Oktet, Paris, 20-21 juin 1985.
  22. 1. Ce cycle devait se poursuivre par un livre, Apocalypses et oracles sibyllins qui n'a jamais été publié et dont le manuscrit a été perdu.
  23. « Le Rêve d'Electra : installation multimédia de Maria Klonaris et Katerina Thomadaki, galerie Edouard Manet de Gennevilliers, janv.-févr. 1987 (texte partiellement repris dans Art Press, n° 113, avril 1987).
  24. Pour garantir le sérieux scientifique de son travail B.T. a fait appel aux rimbaldiens spécialistes de l'Album zutique, Jean-Jacques Lefrère, Steve Murphy et Michael Pakenham, qui lui ont fait l'amitié de contrôler son texte page à page.

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