- Bernard Estardy
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Bernard Estardy Naissance 19 septembre 1939
Charenton-le-Pont, FranceDécès 16 septembre 2006
Paris, France (à 67 ans)Activité principale Arrangeur
Producteur
MusicienBernard Estardy, surnommé Le Baron (Baron de Mehouilles), (19 septembre 1939 à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) en France - 16 septembre 2006), était un musicien, producteur et arrangeur français.
Il est décédé d'un infarctus pendant qu'il était aux commandes de ses "manettes" au studio d'enregistrement CBE, (Chatelain-Bisson-Estardy) fondé en 1966 par Georges Chatelain.
Sommaire
Débuts
Il débuta, après avoir fait des études supérieures en architecture, comme musicien (orgue Hammond, piano) aux côtés de Nino Ferrer (bassiste puis chanteur) dans le groupe qui accompagnait Nancy Holloway. Il enregistra tous les disques de Nino.
CBE
Il participe à l'éclosion de Gérard Manset en lui permettant d'enregistrer dans son studio ses deux premiers albums dont le mythique La mort d'Orion.
Michel Sardou lui doit ce son si particulier sur 5 albums (81, 82, 83, 84, 90), notamment sur l'album Vladimir Illitch qu'Estardy avait réalisé en 1983 en compagnie de Jacques Revaux.
À retenir également : une collaboration avec Jean Guidoni qui déboucha sur 2 albums : Tigre de porcelaine en 1987 (où Estardy assurait la majorité des arrangements, avec une réalisation de Pascal Auriat) et Aux tourniquets des grands cafés en 1990.
C'est chez lui qu'enregistra également Claude François. Les arrangements d'Alexandrie Alexandra, Magnolias for ever, et surtout Toi et le soleil, sont une leçon de mixage studio... Johnny Hallyday utilisa également ses talents d'ingénieur du son, tout comme Sheila, Joe Dassin, Dalida, Pascal Danel, Nino Ferrer, Herbert Léonard ou Patricia Kaas..
Il est l'exemple du parfait original, refusant de s'enfermer dans du "prêt à enregistrer", toujours à la recherche d'idées et de sons nouveaux. On allait au studio CBE car on savait qu'on en ressortirait "habillé sur mesures" et sans aucun stéréotype sonore. Dans les années 80, Bernard Estardy travaillait à un rythme effréné, de 14 à 16 heures par jour, dans les quelques petits mètres carrés dans lesquels se déplaçait son fauteuil à roulettes, coincé entre la console de mixage Gunther Loof, le magnétophone analogique 32 pistes / 2 pouces de la même marque (base mécanique 3M), et ses synthétiseurs vintage (Korg Polyphonic Ensemble, RMI Keyboard Computer et quelques autres), sans oublier sa boîte à rythmes numérique E-MU Drumulator qu'il programmait avec talent. On n'oubliera pas de mentionner la présence d'un Mélotron avec lequel on pouvait réaliser des parties de cordes, de cuivres ou de bois entre autres... On comptait également un Tubon, outil magique.
La formule du Baron
Il est aussi l'auteur d'un célèbre album-concept appelé La Formule du baron (1969). En 1977, il a produit un autre disque, Le Sifflet du baron, dont le morceau principal a souvent servi de générique à des émissions de radio (sur RMC avec Jean-Pierre Foucault au début des années 1980) et de TV (Hanouna Plage sur France 3 en 2007).
Discographie
Il a enregistré toutes les pointures de 1966 jusqu'à son dernier souffle. Ses talents d'ingénieur ont aidé Bernard Menez, Thierry Hazard (le jerk) Bibie (tout doucement), Marc Lavoine (les yeux revolver), Patricia Kaas (D'Allemagne), Claude Barzotti, Peter et Sloane, Jean Guidoni, Herbert Léonard, Pierre Bachelet (Les Corons, Elle est d'ailleurs), Jean-Jacques Lafon (Le géant de papier), Gérard Berliner, Lara Fabian, Didier Barbelivien, Félix Gray, Michel Sardou , Carlos (Big Bisou), tous ces artistes ayant profité de ses prises de voix fabuleuses, dues à son talent d'ingénieur du son, mais aussi à ses choix judicieux en équipement de studio.
Matériel studio
Ainsi, Bernard Estardy se trouvait à la tête d'un impressionnant parc de microphones qui rassemblait toutes les grandes marques et références incontournables du moment, de même que celles du passé, comme le légendaire Neumann U47 à lampe, avec lequel l'ingénieur du son réalisait la majorité des prises de voix. La console suisse Gunther Loof, de très haute qualité sonore, en dépit d'une construction artisanale, était configurée en "In Line", car Bernard Estardy exploitait des préamplificateurs microphoniques Neumann, des modèles à lampes, posés à même le sol, dans le studio. Le signal des microphones, amplifié au niveau ligne, grâce à ces préamplis de haute qualité, parvenait ainsi à la cabine, puis à la console, via un patch de dicordage aux cordons Jack tellement entremêlés que seul l'ingénieur du son lui-même pouvait intervenir, en modifiant très rapidement, avec une rare maestria, le routing de ses effets, et, notamment, les deux principaux qui sont aussi à l'origine du son légendaire de ses prises de voix : de vieux compresseurs de dynamique Dolby et une chambre de réverbération EMT à feuille d'or. Bernard Estardy exploitait chaque élément de son studio comme s'il était un prolongement de lui-même, une qualité que l'on ne remarque que chez les plus grands de cette profession. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le maître des lieux n'hésitait pas à éditer (faire du montage) directement sur le magnétophone Gunther Loof 32 pistes, une véritable performance pour une bande magnétique faisant 2 pouces (un peu plus de 5 cm) de large ! Ainsi, en coupant, puis recollant les deux parties restantes de la bande magnétique, il réduisit d'un bon nombre de mesures l'intro du tube de Peter et Sloane “Besoin de rien, envie de toi", qu'il jugeait trop longue.
Distinction
- Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres
Voir aussi
Article connexe
Lien externe
Catégories :- Arrangeur français
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- Naissance en 1939
- Naissance à Charenton-le-Pont
- Décès en 2006
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