- Nicolas Cabasilas
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Saint Nicolas Cabasilas (né en 1322 à Thessalonique- mort en 1397), de son patronyme Nicolas Chamaétos, est un auteur byzantin du XIVe siècle, un théologien et un laïc proche de l'école de spiritualité de l'hésychasme et de Grégoire Palamas. Fête le 20 juin.
Sommaire
Eléments biographiques
Le nom de Cabasilas lui vient de sa mère. Il est le neveu du côté maternel de Nil Cabasilas, archevêque de Thessalonique de 1361 à sa mort en 1363. Son père est sans doute Jean Chamaétos, kouaistôr (responsable des finances) et kastrophylax (commandant de la citadelle) de Thessalonique pendant la période où l'impératrice Anne de Savoie est installée dans cette ville, de 1351 à sa mort vers 1360[1]. Il reçoit sa première formation scolaire dans sa ville natale, sous la direction de son oncle Nil et du futur patriarche Isidore Boukharis, en compagnie notamment de Démétrios Cydonès, à peu près du même âge que lui. Ensuite, il se rend à Constantinople, apparemment avec son oncle Nil, pour y faire ses études supérieures, mais revient sans doute assez rapidement à Thessalonique pour y suivre une formation juridique, la ville étant réputée dans ce domaine.
Après le début de la guerre civile opposant la faction de Jean V Paléologue et celle de Jean Cantacuzène (1341), il tente de jouer un rôle de médiateur à Thessalonique, et participe à une ambassade auprès de Mathieu Cantacuzène pour négocier la reddition de la ville (1345). Mais au retour, le parti des « zélotes », opposé à cette reddition, provoque un soulèvement populaire et un massacre de l'aristocratie. Nicolas Cabasilas échappe de justesse à la mort en se cachant dans un puits, parvient à fuir la ville et se rend à Constantinople, où il devient à partir de février 1347 un conseiller de l'empereur Jean Cantacuzène, toujours aux côtés de Démétrios Cydonès dont le parcours a été le même. A l'automne de la même année, il accompagne Grégoire Palamas, nommé archevêque de Thessalonique, qui va prendre possession de son siège, mais l'accès à la ville leur est interdit par les « zélotes »; il se retire avec Palamas, pendant un an, dans un monastère du mont Athos.
En décembre 1354, Jean Cantacuzène ayant été déposé par Jean V Paléologue, il se retire avec lui et Démétrios Cydonès dans le monastère constantinopolitain Saint-Georges-des-Manganes. Il ne devient pourtant pas moine, mais sera pendant le reste de sa vie un laïc très proche de plusieurs monastères de la capitale[2].
Il rédigea plusieurs traités contre l'usure et l'injustice sociale.
Ses œuvres principales sont La Vie en Christ ( Περὶ τῆς ἐν Χριστῷ ζωῆς ) et L'Explication de la divine liturgie (suivie de L'Explication des ornements sacrés et L'Explication des rites de la divine liturgie). Nicolas est de plus l'auteur de nombreuses homélies, d'une Prière à Jésus-Christ, et de quelques panégyriques profanes de souverains. Elles furent éditées dès le XVI° siècle (Gentien Hervet, Pontanus) et ensuite par Migne dans Patrologia Graeca. On a gardé dix-huit de ses lettres[3], dont six adressées à son père, et d'autre part douze lettres qui lui ont été adressées.
Sa Vie en Christ influença durablement la piété orthodoxe : le journal du P. Jean de Kronstadt (Ma vie en Christ) lui doit son titre.
Les catholiques virent en lui un précurseur de la dévotion dans le Sacré-Cœur de Jésus[4]. Bossuet disait de Nicolas Cabasilas qu'il fut « un des plus solides théologiens de l'Église grecque depuis trois à quatre cents ans, et au reste grand ennemi des Latins ».
Compté au nombre des saints dans l'Eglise orthodoxe, sa fête est le 20 juin.
Œuvres publiées
- La Vie en Christ, Coll. Sources Chrétiennes, n° 355 et 361, Le Cerf, 1943.
- Explication de la divine liturgie Coll. Sources Chrétiennes n° 4bis, Le Cerf 1989 et 1990
- La Mère de Dieu. Homélies sur la Nativité, sur l’Annonciation et sur la Dormition de Très Sainte Mère de Dieu, Lausanne. Traduction du grec par J.-L. Palierne, L’Âge d’Homme, 1992, 83 p.
- Marie-Hélène Congourdeau, Correspondance de Nicolas Cabasilas (textes traduits et commentés), Les Belles Lettres, Paris, 2010.
Notes et références
- Thessalonique se lit de la manière suivante: « La présente porte a été construite sur l'ordre de notre puissante et sainte maîtresse et impératrice, Dame Anna Paleologina, alors que le questeur Jean Chamaétos exerçait la charge de kastrophylax, en l'année 6864, indiction 9 [= 1355-56] ». Une inscription sur les remparts de
- Manuel II (en 1387-1388 et 1391) et Joseph Bryennios (pendant son séjour en Crète à partir de 1382, et probablement après 1390) montrent qu'il fut toujours simple laïc. Les lettres que lui adressent à la fin de sa vie l'empereur
- Source : Librairie du Cerf
- lire en ligne] Les principes de la Dévotion au Sacré-Cœur dans l'Eglise Orientale : la doctrine de Nicolas Cabasilas revue Regnabit, la revue universelle du Sacré-Cœur 1923/03 (A2,N10,T4) et aussi [lire en ligne] . Un homme émerveillé par le visage du Ressuscité: le père Marie-Joseph Le Guillou. page 73-74 [
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- " La vie religieuse sous les Paléologues", Recherches sur Nicolas Cabasilas et son époque, Marie‑Hélène Congourdeau, Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses, 115 | 2008. — mis en ligne le 21 octobre 2008 : [lire en ligne]
- Un Maître de la spiritualité byzantine au XIV ° Siècle : Nicolas Cabasilas, Myrrha Lot-Borodine, éd. Orante.
- [lire en ligne] The letters of Manuel II Palaeologus Par George T. Dennis : Nicolas Cabasilas Chamaëtos.
- [lire en ligne] Agapè: recherches sur l'histoire de la charité Par Michel Messier
- (en) The Liturgical and Mystical Theology of Nicolas Cabasilas. By Constantine N. Tsirpanlis. Athens: Theologia, 1976. 103 pp
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