- Mohamed Baccouche
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Mohamed Baccouche, né en 1833 à Béni Khiar et décédé en 1896 à Tunis, est un général, homme politique et homme d'affaires tunisien.
Proche de Mustapha Khaznadar, Kheireddine Pacha et Mustapha Ben Ismaïl, il joue un rôle influent sur les plans financier, économique et politique dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Sommaire
Biographie
Formation
Mohamed Baccouche est la fils d'Amor, propriétaire d'une briqueterie à Béni Khiar, issu d'une famille d'arboriculteurs d'origine andalouse installée en Tunisie au XVIe siècle[1]. Mohamed reçoit une éducation moderne : il étudie l'ingénierie[2] et effectue un stage de fin d'études dans le nord de la France, où il participe à la construction d'une voie ferrée[2]. Il y fait la connaissance de riches banquiers[2] anglais, français et allemands, notamment le baron Frédéric Émile d'Erlanger, riche banquier et emprunteur du bey de Tunis. De retour en Tunisie, il envisage de se lancer dans les travaux publics et cherche un financier, le richissime caïd et fermier fiscal Hamida Ben Ayed dont il épouse la fille, Mamiya.
Carrière politique
Baccouche entame une carrière politique sous le règne d'Ahmed Ier Bey : il est nommé colonel, général de division puis devient premier secrétaire du grand vizir Mustapha Khaznadar en 1860[3]. Il est nommé ensuite à la tête de la quatrième section de l'État, comme conseiller et directeur au ministère des Affaires étrangères avec rang de ministre[4],[1], et occupe la charge de caïd-gouverneur[1].
Homme d'affaires
Baccouche et son beau-père s'associent pour monter une société[5] qui est chargée d'aménager les boulevards enserrant la médina de Tunis, en démolissant les remparts intérieurs, et participe à la rénovation du système d'adduction en eau potable de Tunis[2]. En 1872, l'entretien de celui-ci est concédé pour trente ans à Baccouche et d'autres associés, les généraux Rustum et Husseïn[6]. En 1884, le ministre résident de France, Paul Cambon, rompt le contrat de la compagnie au profit d'un Parisien avec qui la ville conclut une convention sous forme d'une régie cointéressée[6].
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, Mohamed Baccouche devient l'un des hommes les plus riches du pays[7],[1]. Il suit le modèle bourgeois européen et possède de nombreux biens, dont trois palais dans la médina de Tunis, à l'Ariana et à Sidi Bou Saïd[7], où il donne de fastueuses réceptions.
Descendance
D'une famille villageoise moyenne, les Baccouche deviennent l'une des grandes familles tunisoises[7] ; ses fils suivent des études poussées et modernes et entreprennent des carrières dans l'administration beylicale, notamment Slaheddine (caïd et ministre), Salah (caïd-gouverneur) et Amor, lettré et gérant des biens du baron Rodolphe d'Erlanger.
Références
- Mohamed El Aziz Ben Achour, Catégories de la société tunisoise dans la deuxième moitié du XIXe siècle, éd. Institut national d'archéologie et d'art, Tunis, 1989[réf. incomplète]
- Jamila Binous et Salah Jabeur, Les maisons de la médina, éd. Dar Ashraf, Tunis, 2001, p. 87
- Jacques Revault, Palais et demeures de Tunis (XVIIIe et XIXe siècles), vol. II, éd. Centre national de la recherche scientifique, Paris, 1971, p. 221
- Revue juridique et politique, indépendance et coopération, vol. 26, 1972, p. 180
- Revue tunisienne de sciences sociales, vol. 15, 1978, p. 70
- Jellal Abdelkafi, La médina de Tunis. Espace historique, éd. CNRS, Paris, 1989, p. 70
- Sophie Ferchiou [sous la dir. de], Hasab wa nasab : parenté, alliance et patrimoine en Tunisie, éd. CNRS, Paris, 1992, p. 126
Catégories :- Personnalité tunisienne du monde des affaires
- Ministre tunisien
- Général tunisien
- Naissance en 1833
- Décès en 1896
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