- Matières premières minérales critiques
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Les quatorze matières premières critiques[1] sont : l’antimoine, le béryllium, le cobalt, le fluor, le gallium, le germanium, le graphite, l’indium, le magnésium, le niobium, les platinoïdes (6), les terres rares (17), le tantale et le tungstène.
Sommaire
Définition
Les matières premières minérales critiques se définissent par quatre critères cumulatifs[2] :
- Le critère quantitatif : il s’agit de petites productions, de quelques tonnes à 200 000 tonnes.
- Le critère technique : il s’agit majoritairement de sous-produits de l’industrie minière ou métallurgique.
- Le critère économique : il s’agit de produits à valeur élevée à très élevée (principalement en raison du degré de pureté requis pour certaines applications high-tech).
- Le critère de criticalité: leur importance industrielle ne vient pas du chiffre d’affaires qu’ils représentent, mais de leur importance cruciale pour de nombreuses filières industrielles (high-tech,TIC, énergies renouvelables, militaire).
Une commission ad hoc à l’Union Européenne[3] vient affiner la définition des matières premières minérales critiques à partir d’étude sur 41 matières premières minérales nécessaires à l’industrie européenne. Elle détermine une liste de quatorze matières premières minérales dites critiques.
Cette analyse se base sur deux facteurs :
- Un facteur économique est lié au poids économique de chaque matière première minérale dans la chaîne de valeur industrielle et l’estimation des besoins futurs dans le cadre du développement de ces industries.
- Un facteur de risque d’approvisionnement déterminé par le niveau de concentration de la production mondiale et les risques géopolitiques (stabilité économique et politique) des pays producteurs ainsi que de la mise en place de quotas. Entre également en ligne de compte, la capacité de recyclage et de substituabilité.
Les industries d’application
Les quatorze matières premières critiques se retrouvent dans de nombreux secteurs d’activité :
- Matériaux de construction
- Métaux Composite d'alliage (Titane / Fibre de verre / Aluminium), Alliage aluminium-magnesium
- Construction mécanique et automobile : Pièces de frottement, joints d'étanchéité, produits lubrifiants
- Électronique : écrans LCD (téléphone portable, appareil photo, ordinateur, téléviseur, etc.), cellules solaires fines, LED et diodes laser
- Aéronautique
- Médecine, pharmacie, chimie, plastique, verre, colle : Réactif dans les industries chimiques et pharmaceutiques (équilibre ionique du corps humain, utilisé pour soigner dépression et angoisse, diabètes, spasmes musculaires, crampes, troubles cardio-vasculaires, pression artérielle élevée et ostéoporose).
Le risque métal
Pour les pays développés, le risque métal a évolué rapidement avec la mondialisation, les contraintes environnementales, les flux tendus, la dépendance des importations, la volatilité des cours, la concentration des productions, le recyclage insuffisant, etc. De plus en plus, les délocalisations industrielles se traduisent par des importations croissantes de produits finis, lesquelles masquent complètement le risque métal. Ainsi, paradoxalement, plus le risque métal augmente, plus sa perception diminue[4].
Voir aussi
- Matière première
- Capital naturel
- Ressource naturelle | Ressource renouvelable | Ressource non renouvelable
- Liste des matières premières stratégiques
Liens externes
- Un rapport prévoit des pénuries d’approvisionnement pour 14 matières premières minérales critiques, communiqué de presse de la Commission européenne
- (en) Defining critical raw materials, Commission européenne
- (en) Report lists 14 critical mineral raw materials, MEMO/10/263
Notes et références
- Blog Observatoire des Métaux Rares
- Christian Hocquard - BRGM - décembre 2009
- Critical raw materials for the EU - Report of the Ad-hoc Working Group on defining critical raw materials
- BRGM Christian Hocquard, Expert économiste Service Ressources minérales -
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