- Massacre de Duékoué
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Le massacre de Duékoué est un massacre qui a eu lieu du 27 au 29 mars 2011, dans le cadre de la crise ivoirienne de 2010-2011. Commis dans la ville de Duékoué en Côte d'Ivoire, il a fait entre 152 et 1 000 morts et disparus civils selon les différentes estimations.
Sommaire
Chronologie
Lorsque les troupes pro-Ouattara s'emparent du sud du pays, des milliers de civils se réfugient à Duékoué dans une mission[1]. D'après l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), sur les 330 morts décomptés, « la plupart » ont été tués par des combattants du camp de Ouattara dont des dozos, chasseurs traditionnels venus du nord du pays. Une centaine d'autres ont été tués par des miliciens et mercenaires libériens de Laurent Gbagbo[2]. L'ONU annonce le 4 avril qu'une fosse commune contenant 200 corps a été découverte[3]. La ville de 72 000 habitants et des villages environnants ont été abandonnés par les populations qui sont menacées par la pénurie d'eau et de nourriture. Selon Médecins sans frontières des blessés continuaient à arriver après le 3 avril ce qui indiquait que les violences se poursuivent[4].
Les rivalités politiques se sont doublées d'une rivalité inter-ethnique, les guérés pro-Gbagbo ayant été victime des yacouba pro-Ouattara lors de représailles et règlement de compte d'autres massacres qui avait eu lieu en 2002. Les milices guérés ont aussi commis de leur côté de graves exactions[5]. Début mai 30 000 réfugiés sont encore dans des camps ayant peur de rentrer chez eux par peur de représailles. Essayant de ramener la population au calme, le gouvernement a fait de Duékoué la ville symbole de la réconciliation qui doit s’étendre à tout le pays[6].
Bilan
Les estimations varient de 152 à plus de 1 000 morts[7] :
- les Forces républicaines d'Alassane Ouattara annoncent 152 morts ;
- l'ONUCI parle de 330 morts ;
- le Comité international de la Croix-Rouge évoque 800 morts ;
- l'ONG Caritas Internationalis parle, quant à elle, de 1 000 morts et disparus.
Réactions
Alassane Ouattara a d'abord contesté toute implication de ses troupes dans le massacre[1]. Le Premier ministre Guillaume Soro a déclaré qu'il y aurait une enquête et que les responsables seraient punis[2]. De son côté, Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations unies, a exigé que « les responsables soient poursuivis »[2].
Le 13 avril 2011, trois jours après l'arrestation de Laurent Gbagbo, le président Alassane Ouattara annonce qu'il fait appel à Luis Moreno Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale, pour engager des investigations sur les massacres survenus dans l'ouest de la Côte d'Ivoire[8].
Notes et références
- (en) « Ouattara denies all responsibility for massacre », The Independent, 4 avril 2011.
- « Côte d'Ivoire : le temps des assassins », Le Nouvel Observateur, 4 avril 2011.
- « Duékoué : fosse commune découverte », Le Figaro, 5 avril 2011.
- « L'urgence humanitaire prend le pas sur le conflit politique », France 24, 5 avril 2011.
- En Côte d’Ivoire, le souvenir des massacres pèse toujours, La Croix, 10/5/2011
- Côte d'Ivoire: les massacres de Duékoué, France 24 6/5/2011
- « Duékoué, le spectre des carnages », L'Express, 5 avril 2011.
- « Alassane Ouattara a pris contact avec la Cour pénale internationale », site de Radio France internationale, 14 avril 2011.
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