- Marthe Borély
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Marthe Borély Nom de naissance Trial Naissance 16 juillet 1880
SommièresDécès 27 décembre 1955 (à 75 ans)
ToulouseNationalité France Profession Auteure et critique Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur Marthe Borély (Sommières 16 juillet 1880- Toulouse 27 décembre 1955)[1] née Trial est une femme de lettres et critique littéraire française.
Figure de l'antiféminisme dans les années 1920 et 1930, elle fait de la lutte contre le suffrage des femmes son cheval de bataille entre 1917, date de parution de son livre le Génie Féminin Français[2], et 1939, avec un dernier ouvrage consacré à l'œuvre de la poétesse Anna de Noailles[3]. Elle contribue à de nombreux journaux et entame, notamment à travers le journal radical L'Ordre, un dialogue avec les féministes de son temps : Cécile Brunschvicg[4], Suzanne Normand[5].
Profondément conservatrice, elle exprime dans tous ses travaux sa nostalgie de l'Ancien Régime (notamment des salons comme forme idéale de socialisation du couple) et son dégoût pour la démocratie, le parlementarisme, l'individualisme et l'idéologie « égalitariste » issus de la Révolution Française. Elle est en cela proche de Bonald, de Maistre et Burke. Proche un temps de l'Action française et de Charles Maurras, elle se défend de l'influence maurrassienne à partir du moment où celui-ci se rallie au suffrage féminin. Pour Borély, la politique n'est pas une activité dans laquelle les femmes doivent s'illustrer : de même qu'elles ne doivent pas posséder trop d'instruction, elles doivent rester au sein de la sphère domestique[6].
Marthe Borély affiche avec son « contre féminisme »[7] la volonté de lutter contre la décadence de la France, une idée qu'elle associe largement aux dysfonctionnements de la République et à la dénatalité, dans un contexte d'angoisse démographique accrue après 14-18. Elle rejette par dessus tout l'idée d'un suffrage féminin, comme en témoigne son activisme[8]. Ses écrits ne font pas mystères de son antisémitisme. Elle est à cet égard proche de Théodore Joran[9] et de Clément Vautel, deux autres antiféministes notoires dans les années 1920. Elle devient en mai 1935 Chevalier de la Légion d'honneur, distinction remise pour sa « lutte contre le relâchement des mœurs »[10].
Notes et références
- Archives Nationales, site de Fontainebleau, Dossier de Légion d'Honneur de Mme Marthe Borély, côte 19800035/82/93398
- Marthe Borély, Le Génie Féminin Français, Editions de Boccard, Paris, 1917
- Marthe Borély, L'émouvante destinée d'Anna de Noailles, Éditions Albert, Paris, 1934
- Cécile Brunschvicg, "Une nouvelle offensive de Mme Marthe Borély" in. La Française, 15 décembre 1934, Bibliothèque Marguerite Durand
- Marthe Borély, "Le féminisme poursuit sa besogne d'encerclement" in. L'Ordre, 24 mars 1933, Bibliothèque Marguerite Durand
- Marthe Borély, La Décadence de l'amour, Éditions de la renaissance du livre, Paris, 1925
- Marthe Borély, L'Appel aux Françaises, Nouvelle Librairie Nationale, Paris, 1919
- Lettre écrite aux sénateurs de la République en novembre 1922, en appendice de son ouvrage La décadence de l'amour, Éditions de la Renaissance du livre, Paris, 1925
- Théodore Joran, Le suffrage des femmes, Éditions Arthur Savaète, Paris, 1914
- Archives Nationales (Fontainebleau), Dossier de Légion d'Honneur de Mme Marthe Borély, côte 19800035/821/93398
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