- Benoît Dutrizac
-
Benoît Dutrizac est un journaliste, chroniqueur, animateur de télévision et de radio ainsi qu'un producteur télévisuel québécois né à Montréal le 2 septembre 1961.
Sommaire
Biographie
Une fois ses études collégiales en sciences humaines terminées, il obtient successivement un certificat en scénarisation cinématographique et en journalisme à l’UQAM et à l’Université de Montréal. Ces deux disciplines ne seront pas inutiles au cheminement professionnel de Dutrizac.
C’est en 1982 qu’il obtient son premier emploi comme journaliste et critique au magazine Québec Rock. Il publie également, entre 1987 et 1997 pas moins de six ouvrages : romans, recueils et essais. Tous ces ouvrages sont créés au même moment qu’une participation courante au magazine hebdomadaire Voir, où il y fait les actualités et quelques critiques littéraires, et à la création de quelques longs métrages tel La conciergerie et Idées noires pour un homme rose en collaboration avec Michel Poulette.
Pendant dix ans, Dutrizac chevauche littérature, cinématographie et journalisme. C’est en 1998 qu'il commence ce qu’on pourrait appeler son ascension vers le journalisme. Il anime sa première émission d’actualité avec Richard Martineau, cette émission s’appelle Les Francs-tireurs et est diffusée sur Télé-Québec. Sous le règne Dutrizac-Martineau, cette émission avait des cotes d’écoute de pas moins de 100 000 auditeurs[1] par semaine, chiffre très respectable en regard des autres émissions de la chaîne. Il devient animateur de radio à partir de janvier 2004 à Montréal, où il dispose d'une large plage horaire les samedis.
Benoît Dutrizac est congédié de Télé-Québec en mai 2005. Spéculant à mi-voix, il assure d'abord ne pas connaître les raisons de son renvoi abrupt[2]. Mais bientôt, le franc-tireur désigne son franc-parler comme cause (selon le précédent rédacteur de cette rubrique). Il semble que, la direction ne supportait plus sa « marque de commerce » colorée, à la limite démagogique, ouvertement populiste[3], parfois très juste et rhétoriquement habile, une approche qu'il amplifiera nettement, plus tard à la radio. Il est attaqué pour des « propos mal choisis [4],[5]», que d'aucuns jugent plutôt paroles d'incitation à la haine raciale[6],[7],[8], surtout compte tenu de son historique à cet égard[9],[10],[11], et malgré une amitié alléguée avec l'écrivain et président de l'Uneq, Stanley Péan[12],[13].
Après son remerciement, il devient présentateur de Journal du midi à TQS. Il devra toutefois quitter son émission de radio pour s'y consacrer pleinement. Il joint en 2007 l'équipe radio du 98,5 fm, où il animera les matin de fin de semaine. À l'été 2008 quand Gilles Proulx prend sa retraite, Benoît le remplace, il anime l'émission du Midi en semaine de midi à 15h00.
Production journalistique
Benoît Dutrizac joue de sa capacité à émettre des opinions et à prendre position au cours de ses interventions, alternant confiance et provocation dans les entrevues qu'il mène (par exemple, il le fit avec l'humoriste Louis-José Houde dans Les Francs-tireurs) avec une technique très particulière. Comme l’explique Claude Sauvé dans son texte « Reconnaître trois types d’interview »[14], l’interview de chaise vise l’exposition des faits et la justification des actions et l’interview de sellette veut amener l’invité à agir et à prendre position par rapport aux sujets donnés. Dutrizac chevauche constamment ces deux genres. La construction de l'entrevue est faite de telle sorte que l’invité peut se sentir en confiance dès le départ avec l’intervieweur et peut dès lors tomber dans les confidences.
L’intervieweur profite de son rôle d’observateur privilégié et se permet d'évaluer les compétences de l'interviewé[15]. Les critiques de Dutrizac sont souvent directement reliées aux questions de l’entrevue, ajoutant au concept d'interview de sellette.
Controverses
Ses prises de positions, lors d'émissions, lui ont également attiré le feu des critiques, notamment lorsque lors d’un reportage sur les gangs de rue à Montréal, où il utilise le terme « gangs de nègres » pour parler des voyous de quartiers.
De la même manière, il qualifia la religion islamique de « religion stupide » lors d’une entrevue aux Francs-Tireurs avec Amir Khadir. Le CRTC qualifiera les premiers propos de « mal choisis, mais pas haineux ».
Le 10 septembre 2008, lors d'un entretien avec Samira Laouni, alors candidate NDP aux élections fédérales il enchaîne les questions sur le genre et la religion de la candidate. Cette entrevue entraîne de vives critiques, en particulier de la part du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Le président du SCFP Ontario, Sid Ryan, réclame la démission de Dutrizac et la fin de son émission. D'après lui, "les questions et les remarques de Dutrizac étaient racistes et dégoutantes et allaient bien au delà des limites de la décence"[16].
Bibliographie
- Rapport de surveillance de Télé-Québec (2002) de l'Assemblée nationale du Québec (Page consultée le 19 novembre 2005).
- http://www.ledevoir.com/societe/medias/80857/benoit-dutrizac-est-congedie-par-tele-quebec
- Il n'est pas rare de l'entendre s'écrier, prétendument exaspéré : « [...] le monde me disent qu'y sont pu capab' ; c'est ce que les gens veulent/disent », etc.
- http://www.ledevoir.com/societe/87187/le-crtc-se-prononce-sur-les-paroles-de-l-animateur-benoit-dutrizac-des-propos-mal-choisis-mais-pas-haineux
- crtc.gc.ca/fra/archive/2005/db2005-348.pdf
- http://fr.canoe.ca/divertissement/tele-medias/nouvelles/2006/02/08/1727859-jdm.html
- http://www.canoe.com/divertissement/cinema/nouvelles/2006/02/07/1726887-jdm.html
- http://www.stormfront.org/forum/showthread.php?t=313521
- http://www.latribuduverbe.com/archives/2005/05/longue_vie_a_benoit_dutrizac.html
- http://www.caf.ca/Admin.aspx?AppModule=TxAppFramework.Web.Admin&Command=EMBEDDEDFILE&DataObjectID=701&ColumnID=3581&FieldName=CONTENT&Lang=EN&RecordID=49
- http://www.canoe.com/divertissement/tele-medias/nouvelles/2005/09/30/1736048-jdm.html
- http://www.stanleypean.com/?p=586
- http://www.uneq.qc.ca/a-propos/conseil-administration/
- 2000), « Reconnaître trois types d’interview », Faire dire : L’interview à la radio-télévision, Montréal : Presses de l’Université de Montréal, pp. 157-187, dans Recueil de texte : Le Journalisme, automne 2005. Sauvé, Claude, (
- 2004), « Petit guide pratique de quelques trucs du métier », Trente, vol. 28, no 2, mars 2004, pp. 18-22, dans Recueil de texte : Le Journalisme, automne 2005. SORMANY, Pierre, (
- http://telbec.com/en/releases/archive/September2008/19/c6636.html
Liens externes
- (fr) Archives de l’émission Les Francs-Tireurs (Page consultée le 19 novembre 2005)
- Portail de la télévision
- Portail de la radio
- Portail de la presse écrite
- Portail de la réalisation audiovisuelle
- Portail du Québec
Catégories :- Animateur de télévision québécois
- Animateur de radio québécois
- Journaliste québécois
- Écrivain québécois
- Réalisateur québécois
- Personnalité de Télé-Québec
- Naissance en 1961
- Naissance à Montréal
Wikimedia Foundation. 2010.